• Devant l’ampleur du succès de Salut Les Copains, l’on créa Mademoiselle Age Tendre qui paru le 1er octobre 1964. A la différence que ce magazine alliait les idoles et le fait de société. Mais il était surtout destiné aux filles dans le vent. Une expression à la mode dans les années 60. Être « dans le vent » ou « in » c’est être à la page, à la mode. Auquel on associa vite l’émission radiophonique « Dans le vent » sur Europe 1 avec Hubert Wayaffe qui était diffusée après le dîner. Le concept de l’émission est différent de Salut Les Copains mais on y écoute les mêmes disques. Ainsi, Mademoiselle Age Tendre se veut être un concurrent direct du fleuron qu’est Salut Les Copains et sous l’œil du producteur Albert Raisner, il le devient rapidement.

    Il comportait de nombreuses rubriques clairement définies. Si bien que les filles pouvaient se mettre à rêver, se reconnaître ou même s’identifier.

    Loin de rester des " oies blanches ", les filles changent au gré des moeurs sans cesse en mouvement mais pas vraiment le magazine et l'aventure prend fin en 1975.


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  • Le mensuel de la contre-culture en France, qui existe d'abord de 1969 à 1975 avant de se saborder, défend, avec Jean-Pierre Lentin, la musique progressive, les courants planants et répétitifs et le free-jazz : ce qu'on appelle l' « underground ». A sa reparution fin 1979, Actuel, toujours avec Jean-François Bizot et Jean-Pierre Lentin, continue à défendre l'avant-garde remodelée par la new wave et les débuts de la world music, soutenant des musiciens africains novateurs comme Ray Lema, faisant de Talking Heads comme de Brian Eno son fer de lance : outre les piliers Frank Zappa et Captain Beffheart, le magazine soutient Devo, Suicide, Pere Ubu et les Residents. On ne trouve néanmoins guère de style d'écriture individualiste dans Actuel, fortement soumis à la moulinette du rewrinting, peu propice à l'expression de la sensibilité individuelle.

     

    __________________Corval


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  • Être jeune, en 1962, est déjà une spécialité qui se confond avec « être rock ». D'où la fabrication d'un produit, kaléidoscope, véritable mosaïque d'images, d'attitudes, de comportements. En juillet 1962, paraît le n° 1 de Salut les copains. SLC a tout pour réussir : l'émission de radio quotidienne sur Europe N°1 crée une complémentarité exceptionnelle avec le mensuel, et la conjonction de compétences professionnelles uniques : Daniel Filipacchi, Franck Ténot, Régis Pagniez, Andréa Bureau, Raymond Mouly et Jean-Marie Périer. Pagniez excelle dans l'art de raconter une histoire et construire une dramaturgie. Climats, repos, ruptures, rebondissements : tout s'organise autour de l'image. Le texte habille, le titre accroche : « Pourquoi si triste, Gene ! » (Vincent). Le tirage attendra 1 million d'exemplaires en juillet 1963. SLC n'enseigne pas la révolte à ses lecteurs (lecteurs que Franck Ténot définit en blaguant par la formule suivante : «  de la première communion au mariage en passant par le brevet élémentaire et le service militaire »). On y parle d'argent de poche, de parents et même d'objection de conscience. On y enseigne aussi le Johnny Hallyday (contre le Vince Taylor). En 1963, une déferlante de magazines d'obédience catholique, communiste (ou simplement opportuniste) envahit les kiosques à journaux : Formidable, Age Tendre, Nous les garçons et les filles, Bonjour les amis … Le phénomène s'est banalisé. En 1966, SLC devient un magazine de variétés franco-françaises et perd toute identité rock.

     

    ________________________________________Corval


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  • Sorti en 1968, Best s'inscrit curieusement dans la filiation de Disco-Revue. D'abord un fanzine publié sur papier journal avec une couleur unique, il va se créer progressivement une forte identité qui fera, dès le début des années 70, de « la meilleure revue de l'évolution musicale » (son sous-titre) le concurrent direct de Rock & Folk. Moins encombré de respectabilité, l'équipe de Best, autour du regretté Christian Lebrun, va chercher avec plus de modestie, de franchise et d'authenticité le contact avec la rue, cette fameuse street credibilit chère à la presse anglo-saxonne. Best, au contact avec la réalité du rock en province, surclassera parfois Rock & Folk en termes de ventes. Puis aura une sorte de petit frère, Extra, plus ouvert à la variété française.

    Best a finalement disparu malgré une tentative de retour en 1999 (formule multimédia avec CD-Rom !). Les premières moutures françaises de Rolling Stone n'avaient pas tenu très longtemps, mais la dernière, débuté fin 2002 avec un CD sampler dans chaque numéro, semble avoir trouvé un certain lectorat généraliste.

    Au cours des années 70 la France a cherché à produire aussi des hebdomadaires musicaux inspirés du modèle londonien du Melody Maker, par exemple Pop Music-Superhebdo (1971) dont la tentative se solde par un échec. Le courant punk suscite l'intéressant Feeling qui, comme d'autres tentatives éphémères (Rock en stock, Gig), fait long feu.

     

    _______________________Corval


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  • C'est alors qu'apparaît, en été 1966, Rock & Folk (qu'on prononcera longtemps « Rock et Folk » et non « Rock And Folk ». Il s'agit à l'origine d'un supplément de la revue Jazz Hot dont il applique le même schéma. Une grille très simple annonce la couleur : analyses, informations, chroniques de disques et de concerts ainsi que des interviews illustrées. Ce sera une bouée de sauvetage pour tous ceux qui veulent traverser en musique la Manche ou l'Atlantique. L'éditorial n° 1 ratisse large : «  la musique rythmée d'aujourd'hui sans sectarisme et d'une manière assez approfondie. Des pionniers du rock au folk song de tous les pays en passant par le rhythm'n' blues et les groupes anglais. » Après les pionniers Philippe Rault, Kurt Mohr, Jacques Barsamian, Hervé Muller, Philippe Koechlin et Philippe Paringaux vont faire de Rock & Folk, en quelques années, l'outil de référence ultime, l'arbitre du rock en France. Les enquêtes fouillées menées à San Francisco, Detroit, Los Angeles et New York par Alain Dister, puis Yves Adrien, Philippe Garginaire et Philippe Manœuvre alimentent un imaginaire français assoiffé de grands espaces et de bières américaines. Sous des photos de couverture consensuelles (Rolling Stones, Pink Floyd, Genesis, Rod Stewart), Rock & Folk cherche à échapper à l'étroitesse d'esprit de l'amateur de rock en France via une quantité de rubriques et de points d'ancrage. Les critiques de rock de Rock & Folk sécrètent leur aura : Yves Adrien, esthète prophétisant, sous une prose précieuse, la venue du punk puis le règne de la disco et de la pop synthétique, Philippe Garnier, sorte de grand frère vivant le rêve (et le cauchemar) américain à Los Angeles, et Philippe Manœuvre, un amateur de hard rock arrivé en 1975, dont la verve et la pétulance adolescentes enchantent nombre de lecteurs. De nouvelles plumes s'affirment au fil des années : après Paul Alessandrini, arrivé en 1972, passionné de musique planante, Patrick Coutin, François Ducray, Jean-Louis Lamaison, Hervé Muller, le défunt Claude Pupin, puis, au début des années 80, Bayon qui singe « Bruno T. », Michka Assayas, François Gorin et Laurent Chalumeau.

    L'encadrement formel est impeccable : le regretté Philippe Koechlin, très marqué par l'école allemande graphique du magazine TWEN, conçoit et exécute seul toutes les maquettes dans un minuscule bureau qu'il partage avec Philippe Paringaux et le secrétaire de rédaction Jacques Colin. Rejetant, avec la majorité de ses lecteurs, la révolution punk, Rock & Folk se maintiendra au sommet, frôlant les 300 000 exemplaires, jusqu'au tout début des années 80. Mais quand les goûts du public, bouleversés par l'arrivée du clip, la libéralisation des ondes et une présence plus familière du rock dans les médias, évoluent, Rock & Folk paraît vite dépassé et hors coup. Dès le milieu des années 80, c'est la dégringolade. Racheté en 1990 par les éditions Larivière, Rock & Folk , qui est désormais un tout autre magazine dont le rédacteur en chef est Philippe Manœuvre, à la tête d'une nouvelle équipe, s'adresse aujourd'hui à un public plus restreint.

     

    ________________________________Corval


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  • Premier magazine de rock en France, DISCO REVUE est fondé par Jean-Claude Berthon depuis Nancy en Septembre 1961. Outre JCB, qui doit probablement confectionner le magazine dans sa chambre ou presque, l'équipe fort restreinte se compose au départ d'un certain Patrick et de Valérie & Bob Lampard (Valérie étant la sœur de JC, Bob le photographe est donc son beau-frère).
    Format 21x27, parution en principe mensuelle mais souvent très cahotique. On arrive au N°28 en Août 1964, avant de passer à une nouvelle formule, format journal, quand Jean-Claude termine ses 16 mois de service national (sans doute bien allégé, puisqu'il a pu tant bien que mal continuer la revue, s'occuper des après-midi du Golf-Drouot, et accessoirement enregistrer deux 45 tours !). Avec le fameux édito dans ce nouveau N°1 du 3 Octobre 1964 : "Unissons-nous et appelons-nous les rockers"!
    Cette 2e formule grand format tiendra jusqu'au N°15 d'Octobre 1966.
              

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le mag s'appellera dorénavant "Les ROCKERS", en demi-format (genre A5) pour deux numéros à partir du 15 Novembre 66. Absence de quelques mois, puis nouveau numéro un (en 21x27 cette fois) pour Les Rockers en Juillet 1967 ! Le maquettiste Gérard Bernar est aussi passé à la rédaction avec Catherine Claude & Evelyne Grilh. Et le contenu est de moins en moins "puriste" (comme on disait alors). C'est d'ailleurs Davy Jones (des Monkees) qui est en couverture (avec un âne, forcément) du dernier numéro en Décembre 67...

     

    _________Corval


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