• O / P

    Oh ! Ma Rose-Marie (1964)

    Marcel Amont, Réda Caire, Tino Rossi...

    De toutes les fleurs aux mille couleurs,
    C'est bien elle la plus jolie.
    Oui, Rose-Marie, semble à nos yeux
    Une rose au parfum merveilleux.
    Et par ce charme adorable, exquis,
    Chacun se sent aussitôt conquis.

    {Refrain:}
    Oh ! Ma Rose-Marie,
    Les fleurs de la prairie
    Se penchent devant toi lorsque tu passes,
    Comme pour s'incliner devant ta grâce.
    L'oiseau qui se balance
    Vient pour toi chanter sa romance.
    Et si le bois prend un air de féerie,
    C'est pour toi, Rose-Marie.

    Puis, par sa douceur, elle a pris mon cœur.
    L'amour se tient dans son sillage
    Et sa douce image que je revois
    Paraît à chaque instant devant moi.
    Le lac bleu se reflète dans ses yeux,
    Le soleil se plaît dans ses cheveux.

    {au Refrain}

    Oh ! Non (1964)

    Frank Alamo

    - (C'est la fille qui te rend silencieux ?)
    - Oh ! Non
    - (Un ami qui vient d'te dire adieu ?)
    - Oh ! Non

    À quoi bon vous dire la vérité
    Vous n'y pourrez jamais rien changer
    Non, jamais rien y changer
    Oh ! Non

    - (Avec nous, viens ce soir t'amuser)
    - Oh ! Non
    - (Tu devrais essayer d'oublier)
    - Oh ! Non

    Malgré vous, je suis seul et perdu
    Dans un monde qui m'est inconnu
    Oh, non, n'insistez plus
    Oh ! Non

    - (Méfie-toi, on te rend malheureux)
    - Oh ! Non
    - (Nous croyons voir des pleurs dans tes yeux)
    - Mais non, mais non

    À cette fille j'ai donné mon amour
    Mais ce soir je la perds pour toujours
    Comment l'oublier un jour ?
    Oh ! Non

    {x4:}
    - (Oh ! Oui)
    - Oh ! Non

    On n'a plus le droit (1966)

    Salvatore Adamo

    J'ai revu les filles de mon patelin
    Je leur ai souri, mine de rien
    Elles ont baissé les yeux
    Pour me montrer leur doigt
    "Il est trop tard, mon vieux,
    On n'a plus le droit
    Je suis Madame Machin
    Je ne manque de rien
    Il est gentil tout plein
    Je l'aime bien"

    Bon, ça va, j' vais retrouver les copains
    Ce sera bon flâner jusqu'au matin

    Ils ont baissé les yeux
    Pour me montrer leur doigt
    "Il est trop tard, mon vieux,
    On n'a plus le droit
    On n' joue plus les milords
    On a la corde au cou
    Tu payes un verre, d'accord
    Mais c'est bien tout"

    Tiens, c'est vrai ,ça fait longtemps déjà
    Je n' me rendais pas compte
    Excusez-moi
    Et j'ai baissé les yeux
    Pour me gratter le doigt
    Et cacher de mon mieux
    Mon désarroi

    J'ai haussé les épaules
    Et j'ai tourné le dos
    Adieu Pierre, adieu Paul
    C'était trop beau {x2}

    On Est Les Rois (1965)

    Hugues Aufray

    On couche n'importe où
    Dans des chambres à cent sous
    On est des gratte-guitares
    On chante sur les trottoirs
    Oui mais
    On n'est pas syndiqués
    Nos blue-jeans sont râpés
    Et dans
    Tous les coins où l'on va
    On est les rois

    On lave deux trois voitures
    Et en route l'aventure
    Auto-stop ou camions
    Tout ce qui roule est bon
    On a
    Des airs de traîne-misère
    Mais on est libres comme l'air
    Et dans
    Tous les coins où l'on va
    On est les rois

    Sur les trains on connaît des mécaniciens
    Le nom de leur gosse et même de leur chien
    On a des combines dans toutes les villes
    Pour bien manger et bien dormir et trouver des filles

    On a un d'nos copains
    Qui a fait son chemin
    Il chante ses chansons
    A la télévision
    Oui mais
    On est contents pour lui
    Car il a réussi
    Mais nous
    On est heureux comme ça
    On est les rois

    On couche n'importe où
    Dans des chambres à cent sous
    On est des gratte-guitares
    On chante sur les trottoirs
    Oui mais
    On n'est pas syndiqués
    Nos blue-jeans sont râpés
    Et dans
    Tous coins où l'on va
    On est les rois

    On se bat toujours quelque part (1967)

    Salvatore Adamo

    Où vas-tu l'ami de ce pas ?
    Je m'en vais à la guerre
    De quelle guerre parles-tu mon gars ?
    Je ne sais pas je n'en ai que faire

    Car on se bat toujours quelque part
    La guerre commence à me hanter
    Dans les chansons même on s'égare
    C'est si facile de la chanter

    D'où viens-tu l'ami de ce pas ?
    Je reviens de la guerre
    De quelle guerre parles-tu mon gars ?
    Je ne sais plus je n'en ai que faire

    Je ne sais plus s'ils étaient noirs
    Ou bruns ou jaunes ou comme moi
    Je me souviens de leurs regards
    Je me souviens de leurs "pourquoi"

    Je me souviens d'un ciel de mort
    D'un bleu à vous faire croire en Dieu
    S'il n'y avait ce matador
    Qui vous visait entre les yeux

    Je me souviens d'une lumière
    Qui scintillait de mille larmes
    Je me souviens d'une prière
    Qui s'élevait de ce vacarme

    Et l'on se bat toujours quelque part
    La guerre commence à me hanter
    Dans les chansons même on s'égare
    C'est trop facile de la chanter

    Je ne sais plus si j'ai tiré
    Si j'ai tué et combien de fois
    Mon souvenir est déchiré
    Je sais que je n'étais plus moi

    Je vous reviens pour vivre un peu
    Pour commencer à aimer le jour
    Pour me brûler à d'autres feux
    Pour écouter des chansons d'amour
    Pour oublier....

    Que l'on se bat toujours quelque part
    Et on se bat toujours quelque part...

    Oui, j'ai peur (1964)

    Frank Alamo

    {Refrain:}
    Oui, j'ai peur de croire
    Tout ce qu'on me dit
    Oui, j'ai peur de savoir
    Ce qu'est sa vie

    Tout au fond de mon cœur
    D'elle je rêvais
    Oui, j'ai peur, j'ai peur
    Ha ha

    Ne me dites rien
    C'est elle que j'aime
    Ne me dites rien
    J'aurais trop de peine

    Ne détruisez pas
    Ce que j'imaginais
    Oui, j'ai peur, j'ai peur
    Ha ha

    La plus belle des légendes
    Ce soir m'appartient
    Et je tremble, oui, je tremble
    Qu'il n'en reste rien

    {au Refrain}

    Oui, au fond de moi
    Tout pourrait se briser
    Oui, j'ai peur, j'ai peur
    Ha ha

    Ne détruisez pas
    Ce que j'imaginais
    Oui, j'ai peur, j'ai peur
    Ha ha

    Mais un jour, oui, un jour
    Je prouverai
    Que ce que vous pensez
    D'elle n'est pas vrai

    {au Refrain}

    Oui, au fond de moi
    Tout pourrait se briser
    Oui, j'ai peur, j'ai peur

    Oui, Tu Verras (1963)

    Hugues Aufray

    Oui, tu verras,
    On partira
    Très loin d'ici
    Pour un beau pays
    Où tout est bleu
    Et, si tu le veux,
    Oui, tu verras,
    On partira.

    Je veux t'aimer
    Et t'emmener
    Sur mon bateau
    Poussé par les flots,
    Sans pavillon et sans avirons.
    Je veux t'aimer
    Et t'emmener.

    Il y a longtemps
    Que je t'attends,
    Longtemps déjà
    Que je pense à toi.
    Mais aujourd'hui,
    Si tu es ici,
    Il y a longtemps, longtemps
    Que je t'attends.

    Oui, je savais {2x}
    Qu'un jour tu viendrais {2x}
    Prendre ma main,
    Prendre mon chemin,
    Que j'ai compris,
    Quand tu m'as souri,
    Oui, je savais bien {2x}
    Qu'un jour tu viendrais,
    Que tu viendrais.

    Je t'ai rêvée {2x},
    Je t'ai trouvée {2x}.
    Depuis toujours,
    Tu es mon amour
    Mais aujourd'hui,
    Je t'ai reconnue.
    Je t'ai rêvée {2x}
    Et je t'ai trouvée. {2x}

    Je veux t'aimer
    Et t'embrasser
    Très loin d'ici
    Dans un beau pays
    Où tout est bleu
    Et, si tu le veux,
    On s'en ira,
    Oh oui, tu verras,
    Oui, tu verras {3x}

    Oxford Town (1965)

    Hugues Aufray

    Oxford Town Oxford Town
    On baiss' la tête quand les clochers sonnent
    Le soleil ne brill' pour personne
    N'allez jamais jusqu'à Oxford Town

    Il alla à Oxford Town
    Par la haine il fut suivi
    Seul'ment parc'qu'il était noir
    Il aurait mieux fait d'rester chez lui

    Oxford Town au bout du chemin
    Quand il voulut entrer ce fut une histoire
    Seul'ment parc'que sa peau était noire
    Que pensez-vous de ça les copains

    J'tai vu pleurer à Oxford Town
    Sous les bomb's lacrymogènes
    Ça n'vaut vraiment pas la peine
    De rester à Oxford Town

    Oxford Town dans l'après-midi
    Chantait des chansons tristes à l'infini
    Deux homm's morts c'est vraiment trop bête
    Y aurait intérêt à faire une enquête

    Pas de larmes (1963)

    Frank Alamo

    (Adieu, adieu)
    Pourquoi pleurer ?

    Pas de larmes
    Il est rompu le charme
    Puisque aujourd'hui
    Tout est fini
    Essayons d'oublier

    Pas de larmes
    Il faut briser nos armes
    Quand l'amour est mort
    Qui a eu tort ?
    Il ne faut pas chercher

    Il vaut mieux se quitter
    (Pourquoi pleurer ?)

    Gardons le souvenir
    Du temps merveilleux des beaux jours
    Dans un dernier sourire
    Bien que nos deux cœurs soient trop lourds

    Pas de larmes
    Il faut rompre le charme
    Adieu mon amour
    Mon cœur est lourd
    Puisque il faut nous quitter
    Il ne faut pas pleurer
    (Non, pas pleurer)

    Essayons d'oublier
    (Adieu, adieu)
    Je t'en prie, pas de larmes
    (Adieu)
    Je t'en prie, pas de larmes
    (Adieu)
    Oh ! Non, non, pas de larmes
    (Adieu)
    Je t'en prie, pas de larmes
    (Adieu)

    Pas sans moi (1965)

    Akim

    Tu fermes le col de ton manteau

    Tu as déjà les yeux qui me quittentIl faut partir puisqu'il le faut

    Mais pas déjà, mais pas si vite

    Oh non

    Demain, la ville sera inhabitée

    Demain, je ne cesserai de te regretter

    Si tu pars, je veux partir

    Te suivre sans réfléchir

    Tourner le dos à tout le reste
    Mais tu ne partiras pas sans moi
    Non, pas sans moi
    Oh non, tu ne partiras pas sans moi
    Si loin

    Demain, dans une autre ville
    Je veux voir tes yeux
    Demain, même les mains vides
    Nous serons heureux
    Tout seul dans cette maison
    Ma vie n'a plus de raison
    Je préfère tout quitter ici
    Mais tu ne partiras pas sans moi
    Non, pas sans moi
    Oh non, tu ne partiras pas sans moi
    Si loin

    {x3:}
    Car je t'aime
    Oui, je t'aime

    Pauvre Verlaine (1968)

    Salvatore Adamo

    S'il n'y avait le sourire des fleurs
    A quel soleil chaufferais-je mon cœur
    Sans toi ?
    S'il n'y avait la chanson de la pluie
    Qui bercerait mon cœur qui se languit
    De toi ?

    De toi, pauvre Verlaine,
    Il lui faudra beaucoup pleurer
    Ce soir

    Je me souviens, le ciel était en pleurs
    Et ça hurlait, les violons du malheur
    Sans toi
    Mais tu as peint ma vie à ta douceur
    Et un grand feu a jailli dans mon cœur
    Avec toi

    Tu as cueilli tous mes rêves d'enfant
    Pour les bercer sur les ailes du vent
    Mais tu m'as laissé au coeur le goût amer
    D'un bonheur perdu à peine découvert
    Pourquoi ?

    Tu es venue comme Dame Fortune
    Tu es partie sur un rayon de lune
    Pleure, Verlaine, les amours blessées
    Pleure, Verlaine, les cœurs délaissés

    Pour moi, pauvre Verlaine,
    Il lui faudra beaucoup pleurer
    Ce soir

    Comme le fleuve amoureux de la mer
    Je sens couler mes étés, mes hivers
    Vers toi
    Mais où es-tu ? Dans le temps, tu t'enlises
    Et tu ne vis plus que dans l'écho de la brise
    Parfois

    Parfois, pauvre Verlaine,
    Il lui faudra beaucoup pleurer
    Ce soir

    Pends-moi (1964)

    Hugues Aufray

    Pit pit pit pit pit piti piti pit pit
    dala la da dang dang dang
    bala dang dang dang dang
    bada bada bada bang

    Je peux bien l'avouer maintenant, les amis
    Quand j'étais étudiant, je traînais toute la nuit
    Ma guitare sous le bras à Saint-Germain-des-Prés
    Mes parents me croyaient à l'université

    {Refrain:}
    Pends-moi, oh, pends-moi
    Un bout de corde et pends-moi
    Peut-être que ce jour-là
    Quelqu'un viendra prier pour moi
    Pit pit pit pit pit piti piti pit pit
    Encore !
    Pit pit pit pit pit piti piti pit pit

    Hé, les amis, qu'est-ce qu'on a rigolé
    L'autre soir, au café, sur quinze tournées
    Quatorze pour moi. Je paierai le loyer
    Et les provisions avec quoi ?

    {au Refrain}

    Maintenant, une histoire :
    Comment fait-on entrer quatre éléphants
    Dans une Dauphine à toit ouvrant ?
    Réfléchissez un peu, c'est un jeu d'enfant
    On en met deux derrière et les deux autres devant

    {au Refrain}

    Les filles sont comme les raisins de l'été
    Plus le soleil est chaud, plus elles sont sucrées
    De trois garçons, je suis le plus petit
    Mon père était chasseur, je suis un sacré fusil

    Pends-moi, pends-moi
    Un bout de corde et pends-moi
    Peut-être que ce jour-là
    Quelqu'un viendra prier pour moi
    Pit pit pit pit pit piti piti pit pit

    Da la da dang dang dang dang
    Bala ta tam ta ta
    Bala bala ta ta bang

    Personne Ne Sait (1965)

    Hugues Aufray

    Personne ne sait le secret que j'ai
    Personne ne sait, non, personne
    Personne ne sait le secret que j'ai
    Glory alléluia

    Un homme m'a dit «Je veux te parler»
    Un homme m'a dit, oui, Monsieur
    Un homme m'a dit «Je veux te parler»
    Glory alléluia

    {x2:}
    Et l'homme s'est penché vers moi, oui, Monsieur
    Il avait des ailes, je crois, oui, Monsieur

    Ses yeux brillaient d'une immense joie
    Ses yeux brillaient, oui, Monsieur
    Ses yeux brillaient d'une immense joie
    Glory alléluia

    Des voix chantaient là-haut dans le ciel
    Des voix chantaient, oui, Monsieur
    Des voix chantaient là-haut dans le ciel
    Glory alléluia

    {x2:}
    «Cours au champ de coton, là-bas» oui, Monsieur
    «Dis-leur qu'ils sont tous fils de roi»

    Et j'ai couru au champ de coton
    Et j'ai couru, oui, Monsieur
    Déjà, mes frères chantaient ma chanson
    Glory alléluia

    Du Missouri jusqu'à la Volga
    Du Missouri, oui, Monsieur
    Nous sommes frères et c'est bien comme ça
    Glory alléluia

    Petit bonhomme (1962)

    Isabelle Aubret

    Petit bonhomme, au bout de ton enfance
    Petit bonhomme, il faudra se quitter
    Tu partiras comme on part en vacances
    Sur les chemins de la liberté

    Petit bonhomme, ainsi la vie nous mène
    Et les enfants s'échappent des parents
    J'ai eu la joie, bientôt j'aurai la peine
    Et je te comprendrai ; je t'aime et j'attends

    Je t'écoute dormir
    Et tes rêves d'enfant
    Me font des souvenirs
    Pour quand tu seras grand
    Plus grand que moi, demain, déjà

    Petit bonhomme, il faut que je te dise
    Petit bonhomme, et tu n'y croiras pas
    Mais quelquefois, j'ai fait d'autres valises
    Vite défaites à cause de toi

    Petit bonhomme, au jour du grand passage
    Je serai seule et tu ne viendras pas
    Mais je dirai "Mon fils est en voyage
    Il est allé beaucoup plus loin
    Beaucoup plus loin que moi"

    Petit camarade (1965)

    Salvatore Adamo

    Quand tu portais encore des tresses
    Dans la fraîcheur de tes quinze ans
    Nous ne vivions que de promesses
    Mais maintenant, c'est différent

    Je t'ai connue toute ingénue
    Il n'y avait que toi et moi
    Nous vivions par-dessus les nues
    Mais tu es retombée bien bas

    {Refrain:}
    Ton petit camarade
    Tu l'as oublié
    Adieu nos promenades
    Adieu notre amitié
    Adieu la fille sage
    Qui faisait mon bonheur
    A te voir si volage
    Moi, j'en ai mal au cœur
    Moi, j'en ai mal au cœur

    Maintenant, tu as du rouge aux lèvres
    Et tes cheveux volent au vent
    Au vent qui emporte mes rêves
    Pour les semer au fil du temps

    {au Refrain}

    Redeviens la douce écolière
    Que l'on voyait tous les matins
    Courir le long de la rivière
    Tendant la main à son copain

    Lalala...

    Petite fille, ne crois pas (1966)

    Antoine

    Je t'en prie, fillette,
    Surtout ne crois pas
    Qu'un jour il y aura
    Entre toi et moi
    Rien de plus que ça

    Car, vois-tu fillette,
    Quand on s'est rencontrés
    Tous les deux on savait
    Que ça ne pourrait pas durer
    Alors pourquoi insister ?

    Bien sûr je me rappelle
    Le bronze des statues
    Et le lac qui t'a vue
    Au matin à demi nue
    Je m'en souviens, rien de plus

    Tu peux me parler des marches
    Du vieil escalier de bois
    Et du grand feu de joie
    Qui brûlait ce soir-là,
    Je n'en parlerai pas

    Tu me dis, fillette,
    Que ton prince c'était moi,
    Que j'étais toutes tes joies,
    Que tu veux croire en moi,
    Tu m'oublieras, je crois

    Entends, la route m'appelle,
    On a eu notre temps
    Il fallait penser avant,
    Ne pas te voir en blanc
    Tu le savais pourtant

    Mais je vois que tu pleures
    La tête au creux de tes bras,
    Tu ne veux pas que je te vois
    S'il te plaît, pardonne-moi,
    Je reste, ne pleure pas

    Nous resterons ensemble
    Dans la maison de bois
    Tout l'hiver suédois,
    Si tu veux, sur la route,
    Tu viendras avec moi

    Pizzicati-pizzicato (1961)

    Marcel Amont, Isabelle Aubret...

    Quand les violons se mettent à faire des pizzicati
    Mon cœur aussitôt
    Fait pizzicato
    Quand les violons se mettent à faire des moderati
    Il bat moderato

    Quand un nuage passe au fond de tes jolis yeux gris
    Même si tu souris
    Moi, j'ai le cœur gros
    Mais si tes yeux s'emplissent de joyeux pizzicati
    Pour moi, c'est du gâteau

    {Refrain:}
    Ploum ploum ploum ploum ploum
    Plouploum plouploum plouploum plouploum
    Quelle musique !
    Ploum ploum ploum ploum ploum
    Plouploum plouploum plouploum plouploum
    C'est fantastique !

    Écoutez bien le clapotis que tous les violons font
    Ces pizzicati
    Sur notre chanson
    Si tu ne le sais pas encore, je crois qu'ils te diront
    Qu'on s'aime pour de bon

    Les violons s'enchantent à parler de toi
    Je les comprends car chaque fois
    Que je te vois

    Quand les violons se mettent à faire des pizzicati
    Mon cœur aussitôt
    Fait pizzicato
    Quand les violons se mettent à faire des fortissimi
    Il bat fortissimo

    Quand tu me prends le coin des lèvres, moi, je suis ravi
    Et j'ai bien envie
    De crier bravo
    Je sens mon cœur, dans cette fièvre, qui se ramollit
    À chaque tremolo

    {au Refrain}

    Et je crois bien qu'on s'aimera tout le long de la vie
    Dans un crescendo
    Très amoroso
    On s'aimera en do, en sol, en fa ou bien en mi
    Et notre vie sera
    Un vrai duo

    Ploum ploum ploum
    Ploum ploum ploum ploum
    Plou plou
    Plouploum plouploum plouploum plouploum ploum ploum

    Po po po, dis ! (1965)

    Marcel Amont

    Po po po po, dis !
    Mon ami Angelo
    A traîné la savate
    Dans les petites rues
    Où chantait Bab-el-Oued
    Parmi les murs tout blancs
    Quand le soleil éclate
    Ecrasant la Casbah
    Et desséchant le bled

    Marius et Denis
    Ils disaient que le Nord
    Commençait juste après
    Les tours de Carcassonne
    Et le voilà jeté
    Par le coquin de sort
    Sous des ciels de printemps
    Qui lui semblent d'automne

    Ma Patrie
    J'ai tout laissé là-bas
    Quand j'ai fait la valise
    Mais comme les autres y disent
    Po po po po Inch'Allah
    Parole d'honneur mon frère
    C'est dur de tout quitter
    Abandonnant la terre
    Où t'avais tant semé
    Soleil, soleil de mon pays si beau
    Tu fais rien qu'tomber en morceaux
    -"la purée d'nous autres"-
    Tu fais la fête qu'aux escargots
    Po po po po dis !
    Faut arrêter de s'attendrir
    La scoumoune pourrait revenir

    On lui avait appris
    Dans sa petite école
    Que ses ancêtres blonds
    S'appelaient Les Gaulois
    Et pendant des années
    Il l'a cru sur parole
    Lui qui est à peu près blond
    Comme Enrico Macias
    Titi d'autres faubourgs
    Il a cherché Gavroche
    Mais ils se sont compris
    Parfois bien de travers
    Si ses espoirs souvent
    Sont partis en brioche
    Il sait des oasis
    Au milieu du désert

    Ma Patrie
    D'amis y a pas besef (1)
    Monsieur Corneille peut-être
    Les voit comme y doivent être
    Mais ça, c'est des tchaleffes (2)
    La vie c'est la kémia (3)
    De l'auberge espagnole
    Ce que t'apporte, ma parole,
    Compte avant tout sur ça
    Merguez, merguez de mon si beau pays
    C'est pas les hot-dogs de Paris
    Qui me rendront mon appétit
    Po po po po dis !
    On va s'taper une belle bouffa (4)
    la vie qui vient nous tend les bras

    Lorsque j'ai des soucis
    Mon ami le pied-noir
    Je m'en viens inspirer
    Dans l'air que tu déplaces
    Et c'est toi l'exilé
    Oubliant ta disgrâce
    Qui me donne en riant
    Une leçon d'espoir
    Po po po po dis !

    ---
    (1) beaucoup
    (2) mensonges
    (3) amuse-gueules
    (4) cuite

    Point de vue (1963)

    Jean Arnulf

    Le soleil brille pour tout le monde
    Quand, à la Méditerranée,
    On s' donne la main, on fait la ronde.
    Et chacun peut en profiter.

    Faudrait voir à pas mélanger
    Les torchons avec les serviettes,
    Le caviar et la vache enragée,
    Les clochards avec les starlettes.

    Moi, j'dis qu' l'hiver a pas l' même goût
    Selon comment on le regarde.
    Moi, j'dis qu' l'hiver a pas l' même goût
    A Megève ou sous l' pont de Saint-Cloud.

    Sur la Seine, y a des bateaux-mouches
    Avec des dames en décolleté
    Qui rient très haut et font des touches...
    Et y a aussi les suicidés.

    Faudrait voir à pas mélanger
    Les torchons avec les serviettes,
    L' malheur et l'imbécillité,
    La fringale et le coup d' fourchette.

    Moi, j' dis qu' la Seine a pas l' même goût
    Selon comment on la regarde.
    Moi, j' dis qu' la Seine a pas l' même goût
    Vue par en-dessus ou par en-dessous.

    Y a des murs où, au matin blême,
    On met en rang les entêtés.
    Y a des murs où, au matin blême,
    On assassine la Liberté.

    Faudrait voir à pas mélanger
    Les torchons avec les serviettes,
    Les martyrs et les médaillés,
    Les généraux et les poètes.

    Moi, j' dis qu' l'Honneur a pas l' même goût
    Selon comment on le regarde.
    Moi, j' dis qu' la Mort a pas l' même goût
    Vue par en-dessus ou par en-dessous.

    Poly polisson (1961)

    Isabelle Aubret

    Poly, Poly, polisson,
    Tourne, tourne, tourne en rond.
    Tu es un petit cheval
    Tout à fait original.
    Pas plus grand que trois souris,
    Ta crinière est si jolie
    Que j'y mettrai des rubans
    Bleus et blancs, bleus et blancs
    Et nous serons des amis,
    Poly, Poly, pour la vie.

    Près d'une roulotte,
    Les cheveux au vent,
    Paré de la sorte,
    Un petit enfant,
    Un cheval de cirque,
    Tout seul attaché
    Au bout d'une pique,
    L'écoutait parler.

    Poly, Poly, polisson,
    Disait le petit garçon,
    Si tu veux la liberté,
    Moi, je vais te la donner.
    Le soleil est avec nous,
    Il nous suivra jusqu'au bout
    Pour nous montrer le chemin
    Où demain, où demain,
    Côte à côte nous vivrons,
    Poly, Poly, polisson.

    Si quelqu'un nous cherche,
    Il pourra chercher :
    Les blés qu'on traverse
    Sauront nous cacher.
    Si quelqu'un se penche
    Pour suivre nos pas,
    Le vent dans les branches
    Nous avertira.

    Poly, Poly, polisson,
    Saute par monts et vallons,
    Danse, danse dans les prés
    Comme un petit feu follet.
    Les sentiers sont pleins de thym,
    De mousse et de romarin.
    On est heureux comme des rois,
    Toi et moi, moi et toi
    Et toujours nous le serons,
    Poly, Poly, polisson.

    Pourquoi ces canons ? (1966)

    Antoine

    Pourquoi, pourquoi ces canons
    Au bruit étonnant ?
    Pourquoi, pourquoi ces canons ?
    Pour faire la guerre, mon enfant

    Pourquoi, pourquoi plus souvent
    Qu'on ne l'imagine
    Faisons-nous la guerre aux gens ?
    Ça fait marcher les usines

    Pourquoi, pourquoi ces usines
    Qui n'ont rien qui vaille ?
    Pourquoi, pourquoi ces usines ?
    Ça donne aux gens du travail

    Pourquoi, pourquoi ce travail
    Dur et fatigant ?
    Pourquoi, pourquoi ce travail ?
    C'est pour gagner de l'argent

    Pourquoi, pourquoi cet argent
    Est-il donc si bon ?
    Pourquoi, pourquoi cet argent ?
    Pour acheter des canons

    Pourquoi, pourquoi ces canons
    Qui nous coûtent tant ?
    Pourquoi, pourquoi ces canons ?
    Pour faire la guerre, mon enfant

    Princesses et bergères (1966)

    Salvatore Adamo

    À quinze ans, je rêvais de princesses
    À quinze ans, qui n'est pas conquérant ?
    J'aurais fait les cent mille prouesses
    Pour gagner les honneurs de son rang
    Et je me voyais Gavroche
    Blessé au champ de bataille
    Et à grandes taloches
    Chasser l'ennemi en pagaille

    Mais j'oubliais ma princesse
    Pour une bergère blonde
    Qui me soignait de ses caresses
    À l'abri du canon qui gronde

    À vingt ans, j'étais simple soldat
    Amoureux de la fille d' mon adjudant
    Mais de la façon dont il me montrait les dents
    J'ai conclu qu'il n'serait jamais mon beau-papa
    Et je me voyais capitaine
    Entouré de tas d'adjudants
    Qui me priaient d'accepter l'étrenne
    De leur cadette de vingt ans

    Mais j'oubliais la fille de l'adjudant,
    Son père et toutes ces balivernes
    Pour devenir le digne prétendant
    De la Madelon de la taverne

    Maintenant, je suis prince charmant
    C'est du moins ce que dit ma bergère
    Je ne sais pas ce qui m'attend
    Entre ces murs tout blancs,
    Impatiemment je guette l'infirmière
    Et je me vois déjà grand-père,
    Mes petits-enfants sur les genoux
    En train de leur raconter mes guerres,
    Mes amours et mes quatre cents coups
    Légendaires.


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