• 1965-68 : LE PALMARES DES CHANSONS

    Animés par Guy Lux et Anne-Marie Peysson, Le Palmarès des chansons était diffusé chaque semaine sur la première chaine de l'ORTF. Il reprenait une variante des radios-crochets où, sous la baguette du compositeur Raymond Lefèvre (auteur du générique de l'émission), des chanteurs débutants venaient s'affronter, en direct avec orchestre et sans play-back ! Puis, le téléspectateur votait pour élire le tiercé gagnant de leurs chansons préférées. Un ordre de classement devant se rapprocher le plus possible de celui du jury. Puis, en coulisse, un ordinateur, dans lequel on avait inséré les cartes perforées du jeu que les gens envoyaient et qui servaient d'identification, devait sortir le ou les gagnants potentiels. Ainsi fait, ils pouvaient empocher des gains à condition de détenir un livret de Caisse d'Epargne.

    1965-70 : DIM DAM DOM

    Son titre résumait son concept : DIM pour DIManche, DAM pour DAMes et DOM pour D'(h)OMmes. Ce magazine télévisé est né en même temps que la deuxième chaine, en 1964. L'émission était adressée aux femmes et diffusée une fois par mois chaque dimanche. Que ces messieurs se rassurent, il y avait, de temps à autre, certains magazines qui traitaient de la question masculine. L'émission se faisait sous forme de courtes séquences présentée par d'éphémères speakrines d'un jour. Actrices ou chanteuses alors en vogue. L'indicatif musical, créé par Michel Colombier, sera adapté et inclu dans le répertoire de France Gall, en 1968. La chanson s'intitulera Dady da da sous la plume de Pierre Delanoë.

    1965-68 : TILT MAGAZINE

    Tilt Magazine était une émission produite par l'artiste Michèle Arnaud, et diffusée sur l'ORTF. C'est d'ailleurs là que débuta la carrière de Michel Drucker au sein des variétés, à seulement 23 ans. Se déroulant principalement en province, les résidents établissaient un vote afin d'élire par classement, les artistes du mois. Certains d'entre eux intervenaient ensuite interpréter leur tube du moment où s'entremêlait  différents petits reportages. L'émission s'arrêtera après trois ans d'existence suite aux évènements de mai 68 qui entrainera également le limogeage de son animateur.

    1968 : LES VENUSIENNES

    Top mode à... Françoise Hardy ! En ce mois de février 1968, la future madame Dutronc est à la pointe de la mode. Très représentative de son époque, Françoise Hardy aimait porter des tenues qui se démarquaient des autres artistes féminines. Et cette vision futuriste de l'an 3000 où les femmes dominent le monde, comme le décrivait le scénario de l'émission, prouvait bien que la mode pouvait s'allier avec toutes sortes de musique. Et, cet état de fait s'appliquant, faisait de l'artiste une femme extraordinairement belle et talentueuse.

    1959-69 : SALUT LES COPAINS

    On doit cette émission radiophonique à Lucien Morisse. Celui-là même qui ne voyait pas le rock'n'roll d'un très bon oeil. Mais il va faire amende honorable et se rattraper très vite en créant Salut Les Copains. C'est à Daniel Filipacchi, un photographe passionné de jazz, qu'il confie son bébé. A noter que le titre de l'émission tient son nom d'une chanson de Gilbert Bécaud et Pierre Delanoë qui acceptent avec enthousiasme l'utilisation du titre. SLC est tout d'abord un rendez-vous hebdomadaire animé par une jeune américaine, le jeudi pendant 30 minutes. Elle arrivait devant le micro avec un chat qui hurlait lorsqu'elle le pinçait. A la demande expresse de Lucien Morisse, le matou a été très vite remplacé par Filipacchi qui a joué la carte du duo pendant quelques mois. Avec sa complice, il s'est contenté de commenter l'actualité du rock et de présenter les nouveaux 45 tours importés des Etats-Unis. En septembre 1959, le couple professionnel se sépare, et il s'est retrouvé seul à l'antenne, afin de poursuivre l'aventure sous la forme d'une émission quotidienne du lundi au vendredi entre 17h et 19h. Salut Les Copains se veut très structuré et gagne très vite ses galons de rendez-vous incontournable auprès des jeunes. Chacun se rend vite compte de l'impact considérable de l'émission lors de la Nuit Salut Les Copains. avec les quelques 200 000 spectateurs venus voir leurs idoles. Le premier spectacle gratuit des vedettes de l'émission, Place de la Nation à Paris le 22 juin 1963. L'émission à succès durera 10 ans car, contrairement aux différentes versions, elle fut sabordée par Daniel Filipacchi lui-même fin mai 1969 !

    1961-68 : ÂGE TENDRE ET TÊTES DE BOIS

    Voilà sans doute l'émission la plus prisée. Produite et animée par le célèbre harmoniciste du Trio Raisner, Albert Raisner. De la première en mai 1961 à la dernière en juillet 1968, âge tendre et têtes de bois a fait des milliers d'heureux. A la base, l'émission était diffusée le mardi à 18h10. Mais, devant son succès inattendu, elle sera retransmise le samedi à 20h30. Le contexte se déroulait, jusqu'en 1966 (après cette date, l'émission fut enregistrée), en direct du Golf-Drouot et de la Cité Universitaire. Ambiance décontracte autour de l'animateur où s'entremêlent le public et les idoles. Ces derniers se partageant le micro tour à tour. Et entre deux refrains, ces personnalités répondaient à des questions posées par les téléspectateurs, téléphone ou courrier. Il y avait des reportages sur les lieux fréquentés par les ados et des multiplex avec la Belgique, l'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre, étaient organisés en parfaite synchronisation les uns avec les autres. Le tout dans une ambiance bon enfant. L'émission des idoles était si parfaite, que Albert Raisner n'a jamais voulu intégrer d'autres styles musicales au risque d'en voir  pâlir l'ambiance.

    1966-70 (et non 1963 - source Guy Béart) : BIENVENUE CHEZ GUY BEART

    Au départ, cela devait s'appeler " Chez Temporel ", mais les directeurs de l'ORTF ont refusé tout net craignant un amalgamme publicitaire avec ses disques. De plus, ils étaient très inquiets sur le bien fondé de cette émission. Mais en quatre ans et 70 émissions, Guy Béart a su rendre une vraie distraction populaire bientôt imité par d'autres. Le concept originel était de réunir des artistes de tous arts et horizons afin de débattre sur divers sujets. Le chant était également à l'honneur, et le tout dans une atmosphère bon enfant. Après le départ du réalisateur Raoul Sangla vers d'autres cieux télévisuels, Guy Béart décida de monter lui-même les images enregistrées car il préférait montrer une émission où l'image s'associerait au verbe et non à l'image pour l'image qu'il jugeait moins représentatif par rapport au concept. A noter que Guy, qui habituellement n'était pas avare de mots, préférait se délecter en écoutant celui des autres. Préférant profiter de l'occasion de chanter ses chansons du moment. Il cessa son émission parce qu'il ne voulait pas s'accoutumer à une routine d'animateur alors que sommeillait toujours en lui l'auteur-compositeur.

    1959-75 : DISCORAMA

    Réalisé par Jean Kerchbron puis Raoul Sangla, cette émission de 30 mns était consacrée aussi bien à la chanson, qu'au théâtre et au cinéma, où l'on pouvait y voir autant de vedettes que d'inconnus. Mais, Jean D'Arcy, patron de la chaine télévisuelle, voulait avant tout en faire une émission d'information sur le disque. Dotée d'un faible budget, l'émission était présentée d'abord par les journalistes Georges De Caunes et Claude Darget, puis les comédiens Jean Desailly, Philippe Noiret et Pierre Darras, puis par la productrice Denise Glaser, autour de deux chaises et un fond blanc. Puis à l'arrivée de Raoul Sangla en 1964, ce dernier opta pour un décor d'atelier où tout étaient visibles, du matériel aux machinistes, même les caméras. Les invités étaient interviewés sur leur actualité et se laissaient aller à la confidence le tout agrémenté de chansons ou encore d'extraits télévisés. En 1974, Valéry Giscard d'Estaing, élu au pouvoir, divise l'ORTF en différentes sociétés. Les idées très à gauche de Denise Glaser ne laissant pas insensible, elle se retrouve au ban. La dernière de l'émission est diffusée le 6 janvier 1975.





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