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Les années 60 de a à z

Le scopitone

Les films scopitones étaient réalisés en format 16mm. Il était le format classique de l'ORTF, des entreprises, des écoles, des salles de préventions et informations, etc... . La liste est longue mais tous ou presque, utilisaient ce format bien avant la vidéo.

Au début des années 60, un ingénieur de la société CAMECA, créa ce que l'on pourrait qualifier de juke-box à images pouvant passer des petits films sonores au format 16 mm. L'appareil fut réalisé avec des pièces provenant des surplus militaires américains de la dernière guerre et coiffé d'un hublot d'avion pour servir d'écran dépoli. Dès lors, le scopitone et les yéyés n'allaient faire plus qu'un. En règle général, l'ancêtre du clip dépassait rarement les 3 mns. Mais, contrairement aux autres films de même format, le scopitone exploitait une technique de son différente. En temps ordinaire on développait une piste de son optique (comme la photographie) en même temps que le film. Comprenez donc par là, qu'il sagissait de dupliquer à partir d'un négatif, à la fois le film et le son. Soit, une seule opération. Là, pour le scopitone, le son magnétique consistait à coller une piste magnétique sur la bande latérale du film avec le décalage d'un nombre différent d'images du son optique. Ceci devait permettre d'avoir des projecteurs mixtes sans pour autant tout démonter si un choix de son était préférable à un autre. Autant dire qu'il sagissait tout de même d'une opération laborieuse car long à dupliquer. Il fallait procéder en 2 étapes : l'enregistrement magnétique d'une part et photographique de l'autre.

Il faut reconnaitre une chose, même s'il y eut très peu de films en son magnétique, mise à part ce qui concerne l'ORTF, ou encore les facs, les scopitones font parties de ces films à exeption. Nul doute que l'on voulait s'approcher le plus possible du son stéréo de l'époque. Et bien leur en a pris. Car, si la légende veut qu'un enregistrement magnétique a une durée de vie extrêmement courte, la sonorité des scopitones, même passé d'innombrables fois, est toujours d'une excellente qualité 40 ans plus tard.

Le scopitone est définitivement lié au nom d'Andrée Davis-Boyer qui en a réalisé plus de 500, et certains réalisateurs devinrent de grands noms du cinéma ou de la télévision tels que Claude Lelouch, qui en tournera plus de 80, François Reichenbach, Jean-Christophe Averty, Alexandre Tarta, Gérard Sire ou Pierre Cardinal... Le scopitone a aussi largement contribué au succès de Vince Taylor, car contrairement à Johnny Hallyday, il n'a fait que de rares apparitions à la télévision car il en était interdit.

Sans doute que le collectionneur d'aujourd'hui était le jeune qui se rendait entre amis dans les brasseries pour y voir entre 2 et 3 minutes de son idole lorsque le patron du café placardait l'affiche des nouveautés qu'il recevait en même temps que les bobines...


                                                                                                          Corval

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