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Les années 60 de a à z

La bostella

En 1965 arrive une nouvelle danse, la bostella. On doit cette danse à l'imagination d'un journaliste français, Honoré Bostel qui la définissait comme un « psychodrame de groupe ».

Sur un rythme de marche brésilienne, on saute en l'air en frappant des mains. Puis on se roule par terre en déclamant ses problèmes personnels. Enfin, on se relève en s'aidant mutuellement. C'est du jamais vu, une danse où l'on se roule par terre.

L'académicien Albert Simoni la qualifie de singerie. Le cinéaste Marcel Achard la traite avec mépris. Guy Béart avoue y être un inconditionnel : elle permet d'exprimer pleinement sa joie et sa peine, c'est une danse faite pour les masses.

Quand à l'avis médical, les psychologues affirment qu'ils préfèrent voir les angoissés se rouler par terre plutôt que de se livrer à des folies au volant. En cas de névrose anxieuse, allez donc chez Castel, jetez-vous sur la piste, hurlez sans pudeur, la bostella défoule et tranquillise. Si c'est le docteur qui le dit...

Du côté des producteurs, ça ne marche pas trop mal. Nicole Barclay, impératrice du microsillon et épouse d'Eddie Barclay, a vendu 10.000 exemplaires du 45 tours "Viens danser la Bostella" en une semaine et bien sûr, elle ne compte pas en rester là.

La bostella trouve une accréditation officielle en la personne d'Antonio Mendès-Viana, ambassadeur du Brésil en France. Celui-ci aurait l'intention de parrainer une grande nuit de la bostella prévue en février dans les salons de l'aéroport d'Orly. Elle fut même l’une des danses cultes des Anglais et des Américains qui venaient à Paris... Elle illustre ce qu’a pu être le « Swinging Paris »...

Le plus étonné de tous est dit-on Honoré Bostel, dépassé par le succès ravageur de ce délire chorégraphique. Fin janvier 1965, le réalisateur américain Clive Donner s'apprête à tourner la scène finale de son film "What's new Pussycat?". Il a l'idée de faire danser à ses vedettes une bostella "grand style" chez Castel.

C'est ainsi que Romy Schneider et Peter O'Toole se retrouvent enchevêtrés parmi d'autres danseurs. En 1971, la bostella continue une étonnante carrière à l'étranger puisqu'elle est reprise aux Etats-Unis, au Maroc, dans les pays scandinaves... Cet air fait le tour de la planète et devient un véritable hymne en Allemagne, indissociable de toutes les fêtes de la bière.

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