• Des parents unis et tendres, une sœur jumelle Liliane, deux aînés : Marcel (qui décèdera à l'âge de seize mois) et Jacqueline née un an avant lui, auraient pu faire de Lucien un enfant épanoui et heureux. C'est oublier les complexes dus à son physique et à sa timidité, mais aussi à un certain sentiment de superiorité, qui très tôt le mettront à part, à l'écart des autres...

     

    ll naît le 2 avril 1928, à Paris, de Joseph Ginsburg et d'Olia Bessman. D'origine russe, le couple a fui la révolution bolchevique de 1917 pour venir s'installer à Paris avec les difficultés que connaissent tous les immigrés... Dès leur arrivée, Joseph gagne sa vie en jouant du piano dans les cabarets. Il connaît Gershwin, Chopin, Bach, Vivaldi, sur le bout des doigts, mais pour faire vivre sa famille il joue du jazz. Fou de musique classique, fou de peinture. Il ne rate aucun concert, aucune exposition. Il intéresse ses enfants à ses passions, et Paris regorge de sorties plus intéressantes les unes que les autres. Mais depuis sa fuite de Russie, il ne peint plus... Olia, est une mère, tendre et gaie, qui fait régner une douce harmonie et qui console souvent le petit Lucien lorsqu'il a reçu une correction paternelle. C’est que Joseph a parfois la cravache facile avec lui plus fréquemment qu'avec les filles.
    La famille habite dans le 9ème arrondissement de Paris, rue Chaptal, là, Lucien apprend le piano avec son père.

    En 1941, Lucien est en 5ème, il a 13 ans, Joseph, qui avait juré de ne plus jamais toucher un pinceau, l'emmène dans une académie de peinture à Montmartre, pour suivre les cours de deux vieux postimpressionnistes, Camoin, et Jean Puy. Quelques mois plus tard Lucien tombe gravement malade, il est atteint d’une péritonite tuberculeuse, mortelle à 99% à l'époque, et ne peut pas s'inscrire à la rentrée en 4ème, il faut l'envoyer à la campagne respirer le bon air, pour le soigner. Toute la famille part dans la Sarthe à Courgenard, lui y restera plusieurs mois seul et s'occupera en faisant quelques dessins. A son retour, Joseph est allé chercher les 5 étoiles jaunes qu'ils accrocheront sans les coudre sur leurs manteaux. Se soustraire au port de l'étoile est très risqué, mais pas question pour les Ginsburg de se priver d'une sortie culturelle, Olia a donc inventé un astucieux stratagème pour les accrocher avec des épingles dissimulées, de manière à pouvoir les ôter le soir, et continuer à vivre normalement.

    Ses premières chansons, Serge les composera vers l'age de 22 ans quand il occupe la fonction "d'éducateur" pour les enfants juifs et les jeunes rescapés des camps nazis, au centre de Champsfleur. Venu là dans un but purement alimentaire, il se prend au jeu, fait dessiner les enfants, leur fait des tours de magie, s'occupe de la chorale, il se montre doué pour captiver les jeunes pensionnaires. Il organise des veillées où il s'accompagne à la guitare et chante des chansons qu'il a lui-même composées.

    En 1952 il recommence le circuit des boites et des bals, il s'éloigne de la peinture, se fait du "blé" en coloriant des photos noir et blanc pour les entrées de cinéma et peint des fleurs sur les meubles anciens pour en faire de faux Louis XIII…
    Joseph voit tous ses espoirs s'effondrer.

    Pendant les vacances de Pâques 1954 il est engagé comme pianiste d'ambiance au Touquet, il verra son contrat renouvelé l'année suivante. C'est là qu'il rencontrera son futur arrangeur, Alain Goraguer.
    En septembre il est embauché au cabaret Madame Arthur (cabaret fameux pour ses travestis) comme pianiste et chef d'orchestre puis son père lui décroche un autre engagement au Milord l'Arsouille.
    Un soir, il y rencontre Boris Vian : "C'est en l'entendant que je me suis dit : je peux faire quelque chose de cet art mineur ?". "Je pense que Serge et Boris sont frères quelque part : une même violence, une même retenue, un même mystère. Frères dans la dérision, la cruauté et la tendresse." dira Juliette Gréco.

    "Ce coup là, je change de nom. Lucien commençait à me gonfler, je voyais partout "Chez Lucien coiffeur pour hommes", "Lucien, coiffeur pour dames". […] Sur le moment, Serge m'a paru bien, ça sonnait russe; quant au 'a' et au 'o' rajoutés à Ginsburg, c'est en souvenir de ces profs de lycée qui écorchaient mon nom…".

    Il ne supportait plus son prénom, mais ne voulait pas pour autant renié ses origines, finalement il opte pour "Serge" (comme Serge Diaghilev, Serge Lifar), mais il conserve une grande similitude pour son nom, dans le but plus ou moins inconscient de ne trahir ses parents qu'à demi.

     

    1959 est marquée par sa rencontre avec Boris Vian et Juliette Gréco. Elle s'intéresse à ses compositions et se trouve désignée pour lui remettre le grand prix du disque de l'Académie Charles Cros, le 14 mars. Malgré cette distinction, et l'enregistrement d'un deuxième album chez Philips, le succès se fait attendre. A partir de Mars il entame une tournée en province et en Italie, toujours avec Opus 109, qui sera un bide complet. Ses compagnons, Brel, Béart, Simone Langlois découvriront Rome, Florence, et l'histoire de la peinture, grâce à lui, guidés par son érudition, et sa passion pour cet art "majeur". Au printemps il enregistre son 2ème album, Claqueur de doigt, avec Alain Goraguer et son orchestre. Sur la pochette, on le voit prêt à tout, avec à portée de main, un bouquet de roses et un pistolet. "Celles à qui plairont mes chansons je leur envoie des fleurs, dans le cas inverse je fais marcher le pétard", précisent les notes de pochette, et le succès se fait attendre. D'autant que Boris Vian, mort brutalement en cette année 1959 à l'age de 39 ans, n'est plus là pour le défendre. En septembre Gainsbourg croise Brigitte Bardot en participant au tournage du film : Voulez-vous danser avec moi ? Il avait été choisi pour son physique grâce à la pochette de son disque.

     

    Son premier succès L'eau à la bouche sort en janvier 1960 avec 100.000 exemplaires vendus.
    Il n'abandonne pas pour autant le circuit des cabarets,
    et heureusement pour lui, on commence à l'apercevoir à la télévision de temps en temps. Mais, il souffre d'être différent. De n'appartenir ni au mouvement yéyé, symbolisé par Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Claude François, Françoise Hardy, Richard Anthony... ni au rock américain dont s'inspirent Les Chaussettes Noires ou Les Chats Sauvages. Il ne trouve pas sa place et sa maison de disque ne se prive pas de le lui dire ! Philips lui reproche de ne pas être "dans le vent" s'ensuivent 6 mois de dépression pendant lesquels il ne pourra plus écrire une seule ligne. Et pourtant dans un Discorama de juin 63, Serge va ignorer cette déferlante yé-yé et reprendre confiance en lui : "La nouvelle vague, je dirai d'abord que c'est moi. Nouvelle vague veut dire qui est à l'avant- garde de la chanson.[…] Je ne tiens pas à mettre des "y" dans mon pseudonyme. […] … Mais ça ne me dérange pas. Je pratique un autre métier, ça (les yé-yé) c'est de la chanson américaine. De la chanson américaine sous-titrée. Moi c'est la chanson française. La chanson française n'est pas morte, elle doit aller de l'avant et ne pas être à la remorque de l'Amérique. Et prendre des thèmes modernes. Il faut chanter le béton, les tracteurs, le téléphone, l'ascenseur… Pas seulement raconter, surtout quand on a dix huit ans qu'on se laisse, qu'on s'est quittés…
    J'ai pris la femme du copain, la petite amie du voisin… ça marchera pas. Il n'y a pas que ça dans la vie quand même.
    Dans la vie moderne il y a tout un langage à inventer. Un langage autant musical que de mots. Tout un monde à créer, tout est à faire. La chanson française est à faire. Il faut plaire aux femmes d'abord puisque c'est la femme qui applaudit et le mari suit"
    . Amoureux, Serge doit l'être puisqu'il convole en justes noces, le 5 janvier 1964 avec une femme d'une grande beauté, Françoise Antoinette Pancrazzi, dite Béatrice. Au retour de son voyage de noces, Serge entame la promo de son album charnière, au style épuré et dépouillé. Mais les ventes ne vont pas dépasser les 1.500 exemplaires.

    En 1966 Serge divorce de Béatrice puis se remet en ménage avec elle alors même que le divorce vient d'être prononcé. Il passe l'été 1967 à Belle-Île-en-Mer avec Béatrice et Natacha. Son nouveau super-45 tours est publié en janvier 1966, dès le mois de mars il va se retrouver en tête des hit parades, Serge obtient enfin le succès et bénéficie du coup d'une certaine idolâtrie. C'est le 12 avril de cette même année que le photographe Jean-Marie Perrier met en scène la fameuse "photo du siècle" pour le magazine Salut les copains en réunissant 47 vedettes de la génération yé-yé, dont Gainsbourg. Dans un collector sorti à cette occasion, on apprendra que la boisson préférée de Gainsbourg est le Bourbon au ginger ale, son hobby, les filles, son peintre favori Paul Klee, ses musiciens, James Brown et Igor Stravinsky, qu'il aime lire Nabokov. En mai Serge participe au nouveau Sacha Show, il compose pour Michèle Arnaud et pour son fils Dominique Walter, pour Mireille Darc et pour Serge Reggiani (un album exclusivement consacré à Boris Vian) et une comédie musicale Anna qui ne fut rediffusée à la télévision qu'en 1990.

    "C'est à cette époque-là que j'ai battu mon record d'insomnies voulues, dit-il, je n'ai pas dormi pendant huit jours. La nuit je composais la musique de ce qui allait être enregistré le lendemain. Le matin j'étais aux sessions en studio et l'après-midi je tournais […] Après ça, j'ai dormi 48 h non-stop".

    Il est très déprimé, très affecté, voire suicidaire. Il se retranche dans son pavillon de la rue de Verneuil, mais il s'affiche rapidement avec de jolies femmes et pousse le cynisme jusqu'à tenir un carnet dans lequel il leur attribue une note. Il ne s'attache à aucune. Il tourne aussi beaucoup pour le cinéma. C'est en tournant les essais pour le film de Pierre Grimblat, Slogan que Serge rencontre celle qui va désormais marquer sa vie professionnelle et personnelle, Jane Birkin.
    Elle a alors 20 ans, un bébé sur les bras, Kate, et vient de divorcer de John Barry, compositeur oscarisé.
    La prise de contact se passe très mal, Serge lui reproche de ne pas savoir parler un mot de français, elle se met à pleurer, il attendait Marisa Berenson pour lui donner la réplique, peut-être pour la séduire aussi, et il se retrouve face à une gamine inconnue ! Mais, en peu de temps, ils vont s'apprivoiser pour ne plus se quitter pendant près de douze ans. En aout, Jane part à Saint-Tropez pour le deuxième rôle féminin du film La Piscine, avec Maurice Ronet, Alain Delon, et Romy Schneider.
    Jane Birkin se souvient :

    "Serge était jaloux de Delon, il le trouvait trop beau ! A Nice il a réussi à louer une voiture quatre fois plus grande que celle d'Alain.[…] Dans cette énorme limousine, très flash, on était obligés de pendre les couches de ma fille Kate, et puis il y avait le landau et la nurse, et Serge gémissait :
    "Ma belle voiture ! on dirait une caravane arabe ! …"

    De son côté, Françoise Hardy attend Serge à Paris pour travailler avec lui, après lui avoir écrit le texte magnifique de L'anamour. Serge accepte de mettre ses mots sur une musique composée par un autre, ça sera l'énorme tube du tout début 1969 : Comment te dire adieu.

    Serge et Jane partent au Népal tourner un film pour Cayatte : Les chemins de Katmandou. A leur retour ils s'installent au 5 bis rue de Verneuil, avec Kate Bary, la première fille de Jane, dans cette maison noire du haut en bas, véritable musée imaginaire, fouillis d'objets hétéroclites et précieux. A la fin de l'année 1968 ils enregistrent ensemble, à Londres au studio Chappell, une nouvelle version du sulfureux Je t'aime moi non plus. Cette fois, le disque est commercialisé et la version de Gainsbourg / Birkin devient célébrissime, elle fait le tour des discothèques d'Europe et d'outre Atlantique... Cependant, de nombreux pays interdisent le titre et Gainsbourg lui-même décide de le retirer du premier album qu'il sort avec sa nouvelle compagne.
    Serge et Jane deviennent un couple hautement médiatique, une période riche et heureuse commence enfin pour lui qui reprend goût à la vie et à la création. Il se consacre à sa vie personnelle stabilisée, et suit sa compagne sur la plupart de ses tournages.

     

    Le 15 mai 1973, il a 45 ans, Serge bénéficie de son premier sursis, première crise cardiaque : Il parvient à s'abstenir d'alcool et de tabac pendant les six à huit semaines qui suivent son hospitalisation... pas plus. Sent-il que l'étau ne va pas tarder à se resserrer ?

    Dans un entretien accordé à Michel Lancelot au mois de septembre, il fait le point :

    "Quand tout va mal il faut chanter l'amour, le bel amour et quand tout va bien chantons les ruptures et les atrocités. Elle est la fille que j'attendais. Ça ne s'est pas su comme ça au départ, il y a eu une mutation en moi. Je pense qu'elle est la dernière, si elle me quitte… J'aime cette fille, je peux le dire, j'ai jamais dit ça de personne. […] J'avais quelques amis, j'en aurai un peu moins. Je deviens un peu plus difficile. J'étais déjà misogyne, je deviens misanthrope. Vous voyez, il ne me reste pas grand chose, mais il me reste des choses essentielles comme mes enfants, ma femme et la création. Ça continue. Avec l'esprit plus lucide et les mains qui ne tremblent plus, enfin presque plus. L'apport de l'alcool et du tabac sur l'intellect, pour moi, c'était très nocif. J'étais tellement saturé que je restais des nuits entières sans rien trouver. J'allais assez vite… donc j'ai vu beaucoup de paysages défiler mais j'ai accroché un platane, alors maintenant je sais que je suis légèrement blessé au cœur, j'espère que c'est pas très grave, que je pourrai survivre".

    Fin septembre, il enregistre Vu de l'exterieur

    En avril 1974, pour la première et dernière fois de sa vie, Serge appose sa signature sur un appel à voter pour un candidat, en l'occurrence : Giscard d'Estaing.

    "Si j'ai soutenu Giscard, dira-t-il un an plus tard, c'est pour des raisons avouables. Je n'ai aucune sympathie pour Mitterrand. Il s'est mouillé dans le passé dans des positions trop équivoques […] Depuis longtemps, j'avais repéré Giscard d'Estaing comme un homme intègre et brillant. C'est tout… Je dois ajouter qu'il y avait pas mal de provocation volontaire dans mon choix, chose que je n'avais plus faite depuis longtemps".
    Puis il avouera plus tard : "Ben… j'ai fait une connerie. Je trouvais que Giscard était un bon ministre des Finances, un très bon lieutenant-colonel. Il s'est avéré qu'il était un piètre général".

     

     

    En janvier 1980, il donne 2 concerts à Bruxelles, véritables triomphes. Même succès à Cannes, au Midem où Europe 1 et Philips lui décernent disque d'or et disque de platine. Il publie un comte parabolique, Evguénie Sokolov. Gainsbarre a t'il détruit Gainsbourg ? La gloire a t'elle détruit le couple mythique ? En tout cas, Serge paye cher le prix de ses excès. Jane, le quitte en aout 1980, emmenant les filles Kate, et Charlotte. Au bout de 12 années de vie commune, ne supportant plus de le voir se détruire et se perdre, elle déserte la rue de Verneuil et le laisse plus désemparé que jamais. Son chagrin est immense, il crève de ne plus voir ses enfants, il touche le fond. Il se jette dans le travail : un album pour Jacques Dutronc, Guerre et pets, la musique du film de Claude Berri Je vous aime et un rôle aux côtés de Catherine Deneuve qui rappelle inévitablement son propre rôle. Pour Catherine il écrit Dieu est un fumeur de havanes qu'il interprètera avec elle.

    En 81, il lui écrit un album entier, Souviens-toi de m'oublier que Libération chroniquera quelques mois plus tard, assorti d'un calembour à la Gainsbarre : "Deneuve ? non, D'occase !". La réaction de Catherine à cette grossièreté sera télégraphique et sans appel : "Vous ne serez jamais assez ivre à mes yeux pour justifier vos jeux de mots à Libération STOP Il faut savoir résister à certaines tentations STOP Vous ne pourrez jamais noyer vos regrets et malgré vos triomphes je sais que vous êtes inconsolable pour des raisons qui ont cessé de m'intéresser STOP J'avais de l'affection pour vous mais plus d'indulgence serait complaisant".

    Nouveau scandale, en janvier 82 lors de l'émission Droit de réponse animée par Michel Polac et consacrée à la mort de Charlie Hebdo, où Serge s'exhibe affublé d'un long ballon de baudruche qui sort de son pantalon tel un sexe démesuré, les chaises volent ainsi que les injures, Gainsbarre prend le pas sur Gainsbourg, le lendemain l'animateur fait des excuses au journal de 13 heures.

    Depuis un an, il enchaîne les spots publicitaires, Brandt, Roudor Saint Michel, plus tard Lee Cooper, la Renault 9, les soupes Maggi. Il écrit des chansons pour Julien Clerc, Diane Dufresne.
    En mai 1982 Pierre Lescure, directeur des programmes de variétés à Antenne 2, lui remet un disque d'or pour Mauvaises nouvelles des étoiles. Puis Serge part dans la jungle tropicale gabonaise tourner Equateur dans des conditions climatiques pénibles. Francis Huster remplace Patrick Dewaere avec lequel Serge révait de tourner. Le film sera un échec commercial à sa sortie.
    Au festival de Cannes (1983) il se fait huer et chahuter. Cette même année il devient parrain (ou papa 2 comme il se nomme) de Lou, la fille de Jane et de Jacques Doillon. Il s'enfonce dans la déprime, se "cuite" de plus en plus souvent, mais son inspiration est intacte, il est toujours très sollicité par les annonceurs : Gini (avec Bambou), Orelia (sorte d'Orangina américain), Palmolive (shampooing), Friskies (nourriture pour chiens) ou encore Roumillat (fromage) et Anny Blatt (laines). Il compose deux albums, l'un pour Isabelle Adjani, l'autre pour Jane Birkin.

    Au printemps 1985 Serge perd sa mère, Olia, âgée alors de 92 ans. Au même moment, sous l'œil attendri et admiratif de Serge, Jane Birkin monte sur la scène d'un théâtre pour donner la réplique à Michel Picolli dans La fausse suivante. Depuis quelques temps Gainsbourg est l'invité rêvé des plateaux télé, doué pour provoquer des scandales qui font grimper l'audimat, il est de plus en plus souvent sollicité pour des émissions. Alors qu'il participe en direct à l'émission télévisée de Patrick Sabatier, au cours de laquelle il doit répondre aux questions souvent hostiles des téléspectateurs, il établit un chèque de 100.000 francs pour Médecins sans frontières et retourne l'opinion en sa faveur. Le 19 septembre Jack Lang lui offre la croix d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Serge est particulièrement fier d’être directement décoré officier, et non chevalier comme Coluche ou Clint Eastwood. Puis il retourne à New York pour l'enregistrement de son dernier album studio, You're Under Arrest.

    Du 19 septembre au 27 octobre, il remonte sur scène, au Casino de Paris accompagné de musiciens et de choristes américains qui ne le quitteront plus, il se produit en province dans des concerts intitulés C’est ma tournée (23 dates en 26 jours !). Serge s'ennuie... Thomas Dutronc, 15 ans, lui tient compagnie de temps à autres… ainsi que ses amis fidèles : Jacques Wolfsohn, Jacques Dutronc. Enfermé dans son alcoolisme, en panne textuelle, en état permanent d'ébriété, il souffre de plus en plus d'angoisses liées aux affres de la création.

     

    Au début de l'année 89 il est hospitalisé à cinq reprises, les médecins se montrent très alarmistes, et l'avertissent du risque de cécité qu'il encourt. Au mois de Mars, il sort un album pour Bambou Made In China mais c'est un échec commercial. Bambou n'a aucune formation musicale et Serge est en panne d'inspiration. Au mois d'avril il subit une ablation d'une tumeur au foie, l'opération dure plus de six heures. En mai il est l'invité de Nulle part ailleurs, sur Canal+, et apparaît en forme, gai, enjoué, vif, et… à jeun. Les médecins lui ont strictement interdit l'absorption d'alcool, il s'y tient, pendant quelques mois seulement. A l'automne sort un coffret de 9 CD De Gainsbourg à Gainsbarre assorti d'une pub qui veut déjouer le destin : "Gainsbourg n'attend pas d'être mort pour être immortel". Invité par Patrick Sabatier pour son émission Et si on se disait tout fin septembre, il avoue : "Mon deal avec la mort ne regarde personne, que je reboive et que je refume, c'est mon problème".

    Une semaine plus tard il entre en urgence à l'hôpital américain suite à un malaise cardiaque. Nous sommes le 2 mars 1991. Ce sera le 5è et le dernier.

    Il est enterré avec ses parents au cimetière Montparnasse (1re section) à Paris, le 7 mars

     

    ______________________________________________Corval


    votre commentaire
  • Inaugurée le 11 août 1866, la salle abrite d'abord le Cirque-Impérial, ex-Cirque Olympique  dont l'ancienne salle avait été détruite - comme nombre de théâtres du «boulevard du crime » - par le baron Haussmann en 1862 lors de la création de la place du Château-d'Eau, aujourd'hui place de la République. Ses 5.000 places en font le plus grand cirque d'Europe. Dirigé par Bastien Franconi, descendant d'une longue lignée d'artistes de foire créateurs du Cirque-Olympique, on y présente des spectacles équestres et patriotiques. Mais leur mode étant passée, la faillite survint dès l'année suivante. Après une première tentative infructueuse de reprise par Hippolyte Hostein, ancien directeur du Châtelet, sous le nom de théâtre du Prince Impérial, la salle tombe entre les mains d'Hippolyte Cogniard, directeur des Variétés, qui l'acquiert en 1869 pour le compte de son fils Léon.

    Rebaptisée théâtre du Château-d'Eau, il en prend la direction à la mort prématurée de Léon en mars 1870. Il y présente de nombreux drames, fééries et revues jusqu'en 1875 où il passe la main à Eugène Dejean. Ce dernier ne possédant pas le talent de son prédecesseur, la faillite est prononcée en 1876. L'auteur dramatique Jules Dornay s'y essaie à son tour aussitôt remplacé par une société créée par ses propres comédiens et dirigée par Ulysse Bessac. Le drame y est rejoint par l'Opéra-comique à partir de 1879 puis par l'opéra en 1881. Mais les subventions manquent et le théâtre est repris par Georges de Lagrenée en 1883.

    Désormais Opéra-Populaire, on y représente un répertoire lyrique traditionnel qui ne parvient pas à attirer les foules. Après une série de directions éphémères, les "Artistes associés" de Bessac font leur retour en 1886 et y imposent avec un relatif succès le mélodrame. C'est sous le nom de théâtre de la République (la place ayant été, elle, renommée en 1879) que s'ouvre la saison 1893-94. L'auteur dramatique Alphonse Lemonnier y présente une série de drames puis accueille en 1898 avec grand succès la troupe de l'Opéra-comique pour une série de représentations à bas prix.

    Successivement Opéra-Populaire et théâtre du Château-d'Eau à nouveau en 1900, Victor Silvestre, ex-directeur des Folies Dramatiques y programme des opérettes ainsi que des opéras, tout en dirigeant également les Bouffes-Parisiens. Il dépose le bilan en 1903.

    En février 1904, une société constituée par l'homme d'affaires Thomas Barrasfords prend possession des lieux, misant sur la nouvelle vogue du music-hall venue d'Amérique. L’Alhambra devient immédiatement le lieu à la mode, devançant ses illustres aînés : l’Alcazar, l' Eldorado ou la Scala. On peut y applaudir de nombreuses vedettes de l'époque parmi lesquelles Yvette Guilbert, Fragson, Polin, le clown Grock, le contorsionniste et magicien Houdini, Raimu, et bien entendu Mistinguett. Le jeune Maurice Chevalier, élève du désopilant Little Tichy, y apparaît en 1907 dans la revue Alhambra 1905, imitant Fragson et Sarah Bernhardt. Chevalier se souviendra de ses débuts en chantant en 1957, à 68 ans, lors de son retour à l’Alhambra la Marche de Ménilmontant.

    La salle est entièrement détruite par un incendie en 1925. Reconstruite en 1931 avec encore plus de luxe sur les plans de G. Guimpel, architecte d'avant-garde et concepteur du Palladium de Londres (la société d'exploitation, dirigée par MM. Black et Gulliver, ayant acquis les murs), le nouvel Alhambra bénéficie d'une architecture pleine d’audace pour l’époque : 2.800 places de face avec deux balcons suspendus et soutenus par des arches accrochés au toit, une scène de 400 m2, une salle de projection, ventilation, chauffage, ascenseur, etc. Décoré en « modern style » par Pellegry et Lavignac, éclairé par le maître verrier Gaétan Jeannin, ses stucs nappés à la feuille d’or impressionnent le public qui le baptisera le « temple doré » (ou « théâtre en or »). S'y donnent en alternance des spectacles de music-hall, des séances de cinéma et des représentations d'opérette. On y acclame Pola Negri, Pierre Dac, Muratore, Suzy Solidor, etc. Faillite ou mauvaise gestion, la direction anglaise baisse les bras en 1934 mais reste propriétaire des murs.

    En 1935, Kurt Robitchek, un cabaretier berlinois, créateur du fameux KDK (Kabaret der Komedians) et qui fuit le nazisme, s'allie à Yves Bizos, ancien directeur de Bobino reprend la direction et présente la toute jeune Mireille ou Marianne Oswald. En mai 1936, les grandes grèves n'épargnent pas l’Alhambra. Afin d'apaiser la CGT, Jean Zay, ministre de la Culture du Front populaire, et Cassou, directeur de la toute jeune Maison de la Culture, confient la direction à Louis Aragon et Jean-Paul Le Chanois, membres éminents du PCF. Rebaptisé « Théâtre du peuple et de la République », il devient le fief de l’idéologie théâtrale socialiste et universelle. Le 14 juillet 1936, le retour d'exil de l'écrivain Romain Rolland est marqué par la représentation de son 14 Juillet, réunissant la participation de près de deux mille personnes (dont trois cents sur scène)dont Marie Bell qui chantera ce soir-là L'internationale le poing tendu. Le spectacle est radiodiffusé dans toutes les grandes villes françaises en alternance avec les discours de Léon Blum. Dans l’entrée du théâtre, une exposition d’art moderne accueille les spectateurs : Henri Matisse, Fernand Léger, Picasso, et d'autres membres de l'école post-cubiste ou de l’AEAR (Association des Écrivains et Artistes révolutionnaires). L’engouement est cependant de courte durée et en septembre 1936, la scène est à nouveau vide.

    Robitchek reprend les rênes et, le 4 du même mois, propulse sur scène pour la première fois Edith Piaf, qui n'a que 19 ans. Face à la concurrence de l'Olympia et de l'A.B.C., il affiche  des artistes de renom tels : Fernandel, Ray Ventura et ses Collégiens, Maurice Rostand, Fred Mella qui joue la Marche de l’Alhambra, etc. . Mais la menace nazie incite Robitchek à partir pour New York. Albert Beauvais reprend la direction en 1937. Durant l'Occupation, se succèdent Bourvil, Raymond Souplex et Jane Sourza, Georges Guétary, Lucienne Boyer, Ray Ventura, Django Reinhardt, etc. Une nouvelle revue de Mistinguett voit également le jour. Après la Libération, Beauvais tente de séduire le public avec des opérettes. Mais la formule s’essouffle et Beauvais prend en 1949 Jane Breteau et Pierre Andrieu comme associés.

    Née en 1900 dans le quartier du Montparnasse et diplômée de commerce puis directrice d’école, Jane Breteau fait ses classes avec un certain succès dans le monde du cinéma parisien (le Ciné-rire des Acacias, le Chezy de Neuilly, le Rochechouart, le Lynx de la place Pigalle). Nommée directrice de l'Alhambra en 1951, elle reprend le bail de la société Bertice d’Albert Beauvais. En 1954, elle rachète les murs à la Rank Organization, société anglaise exploitant près de six cents salles et productrice de films et de spectacles dans le monde. Sa détermination et son savoir-faire redonnent à l’Alhambra ses lettres de noblesse en en faisant un cinéma-music-hall populaire et bon marché, proposant trois heures de spectacle ininterrompu. Son immense écran et sa salle de projection ultra-moderne lui permettent de projeter des films en cinémascope  comme le Gaumont Palace ou le Grand Rex. Pierre Andrieu signe également un contrat d'exclusivité pour la retransmission d'émissions populaires avec la télévision naissante et la radio. Andrieu ramène bon nombre de vedettes de tous arts dont  le jazzman Harry James, faisant peu à peu de l'Alhambra un nouveau temple du jazz.  En 1955, après un spectacle, Pierre Andrieu quitte soudainement les lieux. Bruno Coquatrix, qui vient de reprendre le cinéma de l’Olympia pour en faire également un music-hall, le remplace à la programmation. Entre séances de cinéma et spectacles, la salle produit également le championnat du monde de catch des poids mi-lourds. Mais un an plus tard, Jane Breteau refuse de s'associer à Bruno Coquatrix dans un cartel du music-hall et c'est René Gola, jeune directeur technique et beau-frère de Georges Ulmer, qui devient directeur artistique. Il adopte alors la formule « 100% music–hall », précisant le « style Alhambra » audacieux et ouvert aux jeunes talents. Connus ou inconnus, nombre d'artistes y font leurs premiers pas ou connaissent une nouvelle carrière.

    Suite à une rencontre au Balajo avec Maurice Chevalier qui rentre d'Hollywood après dix ans d’absence sur la scène française, Jane Breteau décide de monter une nouvelle revue en l'honneur de l'une des plus grandes vedettes du music-hall à la rentrée de la saison 1956-1957. Associée au producteur Jacques Canetti, directeur du cabaret des Trois Baudets,  elle rebaptise sa salle Alhambra-Maurice Chevalier.

    L'Alhambra devient avec Bobino et l’Olympia l’un des trois piliers incontournables du music-hall parisien à une époque où naît un conflit entre le jeune rock'n'roll et le jazz. Par sa taille exceptionnelle, il constitue également un test décisif pour les artistes : perdu sur cette scène immense, seul un véritable talent peut s'imposer.

    Ce sera le cas (par cinq fois) de Charles Aznavour ou encore Jacques Brel.  Mais le gigantisme et la profondeur de ce « vaisseau » permet aussi de présenter des spectacles grandioses comme les Ballets africains de Senghor, etc. . Le duo Roger Pierre & Jean-Marc Thibault s’y établissent et triomphent dans la comédie musicale Les Plumes rouges. Ils composent pour l'occasion un hymne au music-hall. Henri Salvador s'y produit pour la dernière fois avant vingt ans d'interruption dans deux récitals. D'autres lui succèderont comme Pétula Clark, Poiret & Serrault... . Le jazz, de mythiques concerts et comédie musicale. Zizi Jeammaire y crée, en pleine guerre de l’O.A.S., l'un des plus grands succès de l’histoire du music-hall : l'incontournable Truc en Plumes. Raymond Devos défend les premiers soubresauts d’un adolescent de 17 ans : Johnny Hallyday

    Le répertoire classique alterne avec le rock américain, de Vince Taylor et Gene Vincent. La comedie musicale, les féeries sur glace  ou les ballets américains enchantent les spectateurs. Et le jazz y résiste toujours. Mais la qualité des productions ne peut équilibrer la fiscalité importante imposée aux lieux de spectacle. De plus, la percée de la télévision dans les foyers, la multiplication des microsillons et les départs en week-end se conjuguent pour vider les salles. C’est avec Blanche Neige et les 7 nains que l’Alhambra ferme définitivement ses portes en mai 1967, à la mort soudaine de son infatiguable directrice. En 1968, Maurice Chevalier lors de son dernier récital au Théâtre des Champs-Elysées entonne un Au revoir l’Alhambra. L’Alhambra, sans doute la plus belle salle de Paris, vient grossir la liste des lieux mythiques qui disparaissent à la même époque. Démoli, le passé n'est toutefois pas totalement oublié puisque les lieux abritent aujourd'hui le siège de l'ANPE Spectacles.


    En hommage au music-hall mythique, le producteur Jean-Claude Auclair, qui avait déjà réhabilité L'Européen en 1988, a choisi de baptiser Alhambra l'ancienne salle de l'Association fraternelle des cheminots français aménagée en 1920 au 21 rue Yves-Toudic (10è), à 300 mètres de l'ancien Alhambra-Maurice Chevalier. Dotée de 600 places et inaugurée en avril 2008 après deux ans de travaux cosmétiques et acoustiques, la programmation propose essentiellement des concerts et des spectacles musicaux.

     

    ___________________________________________Corval


    2 commentaires
  • Le

    Le barbier de Séville (1960)

    Marcel Amont

    En m'asseyant dans mon fauteuil
    Je remarquai en un clin d'œil
    Que ma voisine était charmante
    Mais elle était accompagnée
    D'un mélomane renfrogné
    À la barbiche menaçante

    Alamaviva et Figaro
    S'entretenaient en bel canto
    D'une enfant appelée Rosine
    Emprisonnée dans la maison
    D'un épouvantable barbon
    Comme celui
    Comme celui
    De ma voisine

    {Refrain:}
    Et c'est ainsi qu'au Barbier de Séville
    Je pris un plaisir extrême
    Que je n'eusse point
    Que je n'eusse point
    Trouvé dans la vie de bohème
    Que je n'eusse point
    Que je n'eusse point
    Trouvé dans la vie de bohème

    C'est d'abord pression légère
    Du genou qui se resserre
    Et comme la belle ne fuit pas ce contact
    Je prendrai, prendrai sa main au deuxième acte

    Attention, car je vois la barbiche
    Pointer, pointer sournoisement
    Piano, piano, piano, piano
    Puisque ce vieillard me suspecte
    Imitons le maintien du monsieur qui se délecte
    Imitons ton ton ton ton ton
    Le maintien tien tien tien tien tien
    Du monsieur qui se délecte

    En m'agitant dans mon fauteuil
    Je commençais à faire mon deuil
    De ma ravissante voisine
    Lorsque soudain un ronflement
    Vint troubler le recueillement
    Pendant le grand air de Rosine

    Le barbichu s'est endormi
    Aux doux accents de Rossini
    Et par une rencontre heureuse
    À ce moment-là le ténor
    En faisant trembler les décors
    Presse Rosine
    Sur sa poitrine
    Mélodieuse

    {au Refrain}

    Ce Figaro, depuis une heure,
    Me dit le lieu de sa demeure
    Numéro vingt, belle façade
    La la la la, deuxième arcade
    Oui, mais l'adresse de ce barbier
    Offre pour moi peu d'intérêt
    J'aimerais mieux savoir la vôtre
    Pendant que dort ce bon apôtre

    Déjà mon âme
    D'amour s'enflamme
    Et puis elle a sur le programme
    Douce espérance
    Douce espérance
    Elle a trompé la surveillance
    De son gardien sans vigilance

    Ah ! Cher Figaro
    Déjà mon âme
    D'amour s'enflamme
    Déjà mon âme
    D'amour s'enflamme

    Allegro et prestissimo
    Elle m'a donné son numéro
    Son numéro de téléphone

    Et d'une voix au pur métal
    C'est moi qui chante le final
    Ce soir à l'Opéra Comique
    Et d'une voix au pur métal
    C'est moi qui chante le final
    Ce soir à l'Opéra Comique :
    Étoile quarante-trois
    Quarante-trois zéro sept {ad lib}

    Le barbu sans barbe (1965)

    Salvatore Adamo

     

    Avez-vous vu un barbu sans barbe ?
    Avez-vous vu un poilu sans poil ?
    Car ce barbu m'a laissé sa barbe
    Oui ce poilu m'a laissé ses poils

    Poils de chameau faut qu'je précise
    Car ce salaud m'a chipé Lise
    Quand on l'a vu penaud, crotté,
    Ma femme et moi, eûmes pitié

    L'avons lavé et bien rasé
    Il était bien beau, il a remercié
    Comme trois amis on s'est mis à table
    Repas sans fin, il avait faim le pauvre diable

    Il a raconté qu'il a tout raté
    C'était touchant de le voir pleurer
    L'avons bien plaint, réconforté
    L'avons mis couché et bien bordé

    Le lendemain manquait ma valise
    Mon costume neuf, ma plus belle chemise
    Pas étonnant que mes effets lui aillent
    Car le coquin était de ma taille

    Mais près de moi, y avait plus ma Lise
    Elle n'a pas voulu lâcher la valise
    Quel infamie, c'est renversant
    La pauvre fille m'appelle sûrement

    Il est parti ma valise à la main
    Mais c'qui est pire, ma Lise à l'autre main
    L'avez-vous vu ma valise à la main ?
    L'avez-vous vu ma Lise à l'autre main ?

    Avez-vous vu un barbu sans barbe ?
    Avez-vous vu un poilu sans poil ?
    Car ce barbu m'a laissé sa barbe
    Oui ce poilu m'a laissé ses poils !

    Le bateau espagnol (1954)

    Michèle Arnaud (1964), Léo Ferré (1954), Jacques Douai (1954)...

    J'étais un grand bateau descendant la Garonne
    Farci de contrebande et bourré d'Espagnols
    Les gens qui regardaient saluaient la Madone
    Que j'avais attachée en poupe et par le col
    Un jour je m'en irai très loin en Amérique
    Donner des tonnes d'or aux nègres du coton
    Je serai le bateau pensant et prophétique
    Et Bordeaux croulera sous mes vastes pontons.

    Qu'il est loin le chemin d'Amérique
    Qu'il est long le chemin de l'amour
    Le bonheur ça vient toujours après la peine
    T'en fais pas mon ami j'reviendrai
    Puisque les voyages forment la jeunesse
    T'en fais pas mon ami j'vieillirai

    Rassasié d'or ancien ployant sous les tropiques
    Un jour m'en reviendrai les voiles en avant
    Porteur de blés nouveaux avec mes coups de triques
    Tout seul mieux qu'un marin je violerai le vent
    Harnaché d'Espagnols remontant la Garonne
    Je rentrerai chez nous éclatant de lueurs
    Les gens s'écarteront saluant la Madone
    En poupe par le col et d'une autre couleur

    Qu'il est doux le chemin de l'Espagne
    Qu'il est doux le chemin du retour
    Le bonheur ça vient toujours après la peine
    T'en fais pas mon ami j'reviendrai
    Puisque les voyages forment la jeunesse
    J'te dirai mon ami A mon tour
    A mon tour...

    Le Bonheur N'est-il Pas Fait Pour Moi (1964)

    Hugues Aufray

    Le bonheur n'est-il pas fait pour moi
    N'est-il donc pas fait pour moi

    La nuit a jeté au creux de l'océan
    Tous les châteaux de mes rêves d'enfant
    Qu'est devenue la princesse aux yeux d'or
    Princesse perdue de mon île au trésor
    Le bonheur n'est-il pas fait pour moi
    N'est-il donc pas fait pour moi

    L'étoile du printemps appartient au berger
    Le vent à l'hiver et le blé à l'été
    La pluie de septembre appartient à l'automne
    Mais moi, je le sais, je ne suis à personne
    Le bonheur n'est-il pas fait pour moi
    N'est-il donc pas fait pour moi

    Il faut qu'un jour dans ma chanson
    La joie se lève à l'horizon
    J'ai trop longtemps marché
    Seul, au long de mes nuits
    Ce que les autres ont eu, je le veux aussi
    Le bonheur n'est-il pas fait pour moi
    N'est-il donc pas fait pour moi

    Le carosse d'or (1969)

    Salvatore Adamo

    Les murs lézardés tristes et sombres
    Les murs où se déchirent les ombres
    La rue où le ciel n'entre pas
    Passe un carrosse d'or et puis s'en va
    Soudain les yeux brillent aux fenêtres
    Des gosses au visage d'ancêtre
    Des chiots que l'on n'allaite pas
    Passe un carrosse d'or et puis s'en va
    Des pieds nus qui s'écorchent aux pierres
    Sur le chemin noir
    Mains menues qui se tendent en prière
    Vers l'absurde espoir
    Où es-tu? Oh! beau carrosse d'or
    Reviens-nous, fais-nous rêver encore
    À l'île au trésor

    Plus rien que le vent et sa plainte
    Plus rien les voix se sont éteintes
    Les gosses qui ne comprennent pas
    Passe un carrosse d'or et puis s'en va
    Les vieux ont détourné leurs têtes
    Devant l'éternelle défaite
    Heureux ceux qui ne savent pas
    Passe un carrosse d'or et puis s'en va
    Mille fois leurs pieds nus ont saigné
    Le long du chemin noir
    Mille fois leurs mains ont imploré
    Vers un absurde espoir
    D'où viens-tu? Oh! beau carrosse d'or
    Où mènes-tu, où est l'île au trésor
    Serais-tu là mort?
    Serais-tu là mort?
    Serais-tu là mort?

    Le chasseur de primes (1965)

    Frank Alamo

    {Parlé:}
    On l'a fait venir pour que Michaël récupère les troupeaux
    (On a fait venir qui ?)
    Mais, le chasseur de primes !
    (En tout cas, les frères Jackson ne rendront pas les troupeaux comme ça)
    (Y aura d' la bagarre, ça c'est sûr !)
    Oui, mais le chasseur de primes aura dix mille dollars !
    (Dix mille dollars ? Dix mille dollars !)

    Ça y est, il vient d'aller voir le shérif
    Pour lui parler de son affaire
    Il prend un verre au bar d'un air naïf
    Devant ses adversaires
    Il est tout seul, ils sont autour de lui
    Il a son colt, sa Winchester
    Comme il tire vite, alors, ils se méfient
    Y a d' la bagarre dans l'air

    Oui, mais Maria le regarde, elle a peur pour lui
    Sur son cheval au galop, il poursuit les bandits
    Et les bandits se retournent et ils tirent sur lui

    Sautant la haie, bientôt chez un ami
    Vite ils se sont barricadés
    Mais le chasseur de primes les a suivis
    Que va-t-il arriver ?

    {Parlé:}
    - Regarde, il a réussi à rentrer
    - Oui, mais il est seul contre cinq
    - Tu vas voir, je suis sûre qu'il va gagner
    - Attention, attention, attention, ils commencent à tirer !

    Oui, et Maria le regarde, elle est fière de lui
    Quand les cow-boys ont ramené les troupeaux dans l'enclos
    De tous les ranches, on venait voir le beau rodéo

    {ad lib:}
    Oui, le chasseur de primes a triomphé
    Il va vers d'autres aventures
    Et Maria le voit le cœur serré
    Partir sur sa monture

    Le chef de la bande (1965)

    Frank Alamo

    {Parlé:}
    Figurez-vous qu'elle était fiancée à Jimmy
    La bague qu'elle a au doigt
    Je suis sûre que c'est lui qui lui a donnée
    Tous les soirs à la sortie du lycée
    Il allait la chercher avec sa moto
    Et tu sais, il conduisait... comme un fou !

    Elle l'a rencontré au drugstore
    Il s'est retourné, lui a souri
    Elle l'a aimé, lui le chef de la bande

    Son père, sa mère ne l'aimaient pas, non, non
    Ils ne voulaient pas qu'ils se revoient
    Ils disaient : "Ce garçon-là n'est vraiment pas pour toi
    C'est un casse-cou, c'est le chef de la bande"

    Un jour son père lui a interdit
    De revoir Jimmy, tout était fini
    Jimmy a demandé : "Pourquoi ?"
    Elle a dit : "Je ne sais pas"
    Elle a dû le peiner, lui le chef de la bande

    {Parlé:}
    Il a souri, l'a embrassée, puis il lui a dit : "Adieu !"
    Il paraît qu'il avait des larmes dans les yeux
    Quand il a démarré dans la nuit, il pleuvait, il...
    Elle lui a dit de ralentir, mais...
    Est-ce qu'il l'a entendue lorsqu'elle a crié :
    "Attention ! Arrête ! Attention ! Attention... !
    Ah !!!!!!!!"

    Elle pense à lui presque tout le temps
    Elle se souvient de leurs bons moments
    Ses amis lui disent toujours
    De ne plus pleurer son grand amour
    Elle ne l'oubliera pas, lui le chef de la bande

    Le chef de la bande qu'elle a aimé
    Le chef de la bande qu'elle a aimé
    Le chef de la bande qu'elle a aimé

    Le ciel est si beau ce soir (1963)

    Richard Anthony

    Le ciel est si beau ce soir
    La nuit est si bleue ce soir
    C'est l'heure où je me sens
    Perdu comme un enfant
    Le ciel est si beau pourtant

    Depuis que l'on s'est quittés
    Je n'ai jamais eu d'été
    Soudain, je viens d'avoir
    Envie de te revoir
    Le ciel est si beau ce soir

    Longtemps, j'ai attendu
    A l'angle de ta rue
    Mais tu n'es pas venue
    Je suis reparti sans bruit
    Tout seul à travers la nuit
    Mais je ne veux pas croire
    Qu'il n'y a plus d'espoir
    Le ciel est si beau ce soir
    Le ciel est si beau ce soir

    Le cœur de la Maria (1965)

    Jean-Claude Annoux


    {Refrain:}
    La la la...
    Jamais on ne l'oubliera
    La la la...
    Le cœur de la Maria

    Quand les filles de la rue retournaient chez leur mère
    Et que les boîtes à plaisir étaient déjà fermées
    Le cœur de la Maria, lui, restait entrouvert
    L'été comme l'hiver, on entrait sans frapper

    Elle nous ouvrait son bar comme elle ouvrait son cœur
    Que l'on soit blanc ou noir, Ecossais ou Chinois
    On apportait son pain, elle y mettait du beurre
    On apportait son cœur, elle le mettait en joie

    {au Refrain}

    On parlait du bon temps, on parlait de la guerre
    Y en a qui se noyaient dans les pichets d'vin blanc
    D'autres chez qui l'alcool faisant l'effet contraire
    Retrouvaient dans la bière les yeux de leurs vingt ans

    Le cœur de la Maria, c'était l'bureau des peines
    Ou plutôt le carrefour des pleurs du monde entier
    Quand la vie était moche, quand on relâchait les rênes
    C'est dans son gilet de laine que l'on venait pleurer

    {au Refrain}

    Officiers ou troufions, tous ceux de la dernière
    Qu'ils soient Pieter ou Pierre sont d'accord sur cela
    La guerre n'est que la guerre si elle n'a de chansons
    Nous, notre Madelon s'est appelée Maria

    Nous notre Madelon s'est appelée Maria

    {au Refrain}
     

    Le Coeur Gros (1965)

    Hugues Aufray

    Quand revient le vent de l'automne,
    Je pense à tout ce temps perdu.
    Je n'ai fait de mal à personne.
    Je n'ai pas fait de bien non plus
    Et j'ai le cœur gros.

    Pauvre chien perdu dans la ville,
    Y a des abris pour toi, mon vieux.
    On a la conscience tranquille
    Et quand on regarde tes yeux,
    On a le cœur gros.

    Après des mois de mauvais coups,
    De filets pleins de goémons,
    Quand le marin compte ses sous,
    Sur la table de la maison,
    Il a le cœur gros.

    Toi qui n'es pas mort à Madrid,
    Tant de copains sont restés.
    Quand tu regardes tes mains vides
    Et devant ton fusil rouillé,
    Tu as le cœur gros.

    Quand tu l'as vu porté en terre,
    Son cheval noir marchant devant,
    Tu as soudain compris, mon frère,
    Qu'il étaient plus qu'un président.
    T'as eu le cœur gros.

    Assis au bord de la rivière,
    Mes rêves suivent leur chemin,
    Mais quand je pense qu'il y a sur terre
    Deux enfants sur trois qui ont faim,
    Moi, j'ai le cœur gros.

    Adieu fillette, adieu ma mie,
    Adieu petite, le temps court.
    Les cigognes sont reparties.
    Elles reviendront sur'ment un jour.
    N'aie plus le cœur gros

    Le gars de n'importe où (1961)

    Isabelle Aubret

    Il a bourré sa pipe
    Il a rempli son verre
    Du tabac dans sa pipe
    Et du vin dans son verre
    C'était un soir d'hiver,
    De neige et de brouillard
    Qui vous mangeait les nerfs
    Et vous foutait l' cafard

    Mais le gars fredonnait une rengaine idiote
    Une chanson d'amour, de soleil et d'été
    Pleine d'enfants tout nus, de palmes et de paillotes
    Et plus le gars chantait, plus ça nous désolait
    Et plus on parlait bas
    Et plus on avait froid

    Il a fumé sa pipe
    En sifflotant son verre
    Le tabac de sa pipe
    Et le vin de son verre
    On entendait dehors
    Les volets décrochés
    Claquer au vent du nord
    Comme s'ils applaudissaient

    La chanson que le gars filait du bout des lèvres
    En regardant là-bas, bien plus loin que la nuit
    Le col déboutonné, la casquette en arrière
    Comme un marin content d'être rentré chez lui
    Mais il était chez nous
    Ce gars de n'importe où

    Il a gratté sa pipe
    Il a payé son verre
    Des cendres dans sa pipe
    Et plus rien dans son verre
    C'était pas catholique
    Ce grand coup de soleil
    Dans cette drôle de boutique
    Et par ce drôle d'hiver

    C'était pas vrai, ce type
    Sa chanson, sa lumière
    Les cendres de sa pipe
    Et le rond de son verre

    Le grand jeu (1965)

    Salvatore Adamo

    Ton doux regard

    Et ton sourire

    Tes grands yeux noirs
    Où il se mire

    Et moi, je dois sauver la face
    Et moi, je dois faire la grimace
    Quand dans mon cœur tout est chagrin

    On est heureux
    (Shalala shalala shalala)
    En apparence
    (Shalala shalala shalala)
    C'est le grand jeu
    (Shalala shalala shalala)
    L'indifférence
    (Shalala shalala shalala)

    Mais je sens comme une blessure
    Ce grand amour qui me torture
    Et qui n'en finira jamais

    (Shalala shalala shalala)

    Je voudrais t'emmener loin de ce bal
    Loin de tous ces pantins
    De tes yeux, j'attends comme un signal
    Mais en vain

    On a eu tort
    (Shalala shalala shalala)
    Je veux maudire
    (Shalala shalala shalala)
    L'orgueil si fort
    (Shalala shalala shalala)
    Qui nous déchire
    (Shalala shalala shalala)

    Et malgré que tes yeux m'ignorent
    Tout doucement mes yeux t'implorent
    Comme une lueur dans la nuit

    Le jour de mes 4 saisons (1968)

    Marcel Amont

    Le jour de mes seize printemps
    Tandis qu'au loin battait la fête
    Nous volions sur nos bicyclettes
    Et nous riions à pleines dents
    Le jour de mes seize printemps
    Je n'étais guère entreprenant
    Mais prenais l'allure distraite
    Quand je fumais les cigarettes
    Des veinards qui avaient vingt ans
    L'air faraud je faisais semblant
    De cacher des passes secrètes
    Quand je taquinais Marinette
    Le jour de mes seize printemps

    Le jour de mes trente-cinq étés
    Ma fille souffla mes chandelles
    Ma mère souriait auprès d'elle
    Ma femme éclatait de beauté
    Le jour de mes trente-cinq étés
    Je voyais au fond de leurs yeux
    Tant d'amour et de joie tranquille
    Que les tumultes de la vie
    Me berçaient comme un chant heureux
    J'avais les tempes argentées
    Il se dessinait quelques rides
    Mais le ciel était tout limpide
    Le jour de mes trente-cinq étés

    Le jour de mes soixante automnes
    Je me disais mon vieux gamin
    T'as fait les trois quart du chemin
    C'est l'heure des souvenirs qui sonne
    Le jour de mes soixante automnes
    Le poids de deux fois trente années
    Me rendra-t-il sexagénaire
    Aurai-je l'art d'être grand-père
    Saurai-je parler au passé
    Le temps fuit et n'oublie personne
    Mes vingt printemps c'était hier
    Le temps reflue comme une mer
    Le jour de mes soixante automnes
    J'essaierai d'oublier l'hiver !

    Le Jour Où Le Bateau Viendra (1965)

    Hugues Aufray

    Vous verrez ce jour-là quand le vent tournera,
    Quand la brise n'aura plus de voix.
    Un grand calme se fera comme avant un ouragan
    Le jour où le bateau viendra.

    Et les vagues danseront avec les navires,
    Et tout le sable s'envolera,
    Et vous entendrez l'océan chanter
    Le jour où le bateau viendra.

    Les poissons seront fiers de nager sur la terre
    Et les oiseaux auront le sourire.
    Sur le sable les rochers seront heureux croyez-moi
    Le jour où le bateau viendra.

    Ce que l'on disait pour égarer les marins
    Ne voudra plus rien dire non plus rien
    Et les grandes marées seront déchaînées
    Le jour où le bateau viendra.

    Vous entendrez ce jour-là un cantique se lever
    Par-dessus la grande voile déployée.
    Le soleil éclairera les visages sur le pont
    Le jour où le bateau viendra.

    Le sable fera un tapis doré
    Pour reposer nos pieds fatigués
    Et tous les vieux marins s'écrieront enfin
    Le jour où le bateau viendra.

    Vous verrez ce jour-là au lever du soleil
    Vos ennemis les yeux plein de sommeil.
    Ils se pinc'ront pour y croire, ils verront bien qu'il est là
    Le jour où le bateau viendra.

    Ils tendront leur mains, ils seront soumis;
    Le géant Goliath le fut aussi.
    Et ils se noieront comm' les Pharaons
    Le jour où le bateau viendra

    Le match de football (1968)

    Antoine

    Aïe, aïe, aïe, la vie est belle, tout va vraiment très, très mal
    Mais je m'en fiche, moi, dimanche, je vais voir le match de football

    Je suis agriculteur, tous les jours, je vais traire les vaches
    Et, six jours par semaine, je n'ai pas le cœur à la tâche
    Ce que je voudrais, ce n'est pas pouvoir me lever tard
    C'est qu'au lieu de donner du lait mes vaches donnent du pinard

    Je chante un peu partout de l'Asie jusqu'en Amérique
    Les gens me crient "Bravo, vive la France, c'est magnifique !"
    Mon ami étranger m'a tout expliqué, c'est normal
    Avec mon gros nez, ils me prennent pour le Général

    {au Refrain}

    Ajaccio, Ajaccio !

    Après onze ans de tournées, de voyages et d'aventures
    J'suis allé chez mon cordonnier reprendre mes chaussures
    Données à réparer en mille neuf cent cinquante-sept
    Il m'a dit "Je m'souviens, repassez jeudi, elles seront prêtes"

    Moi, j'aime bien le football et je connais tous les champions
    Je passe tous mes dimanches devant la télévision
    Je suis pour Ajaccio et ça s'ra vraiment magnifique
    Le jour où les Corses gagneront les jeux olympiques

    {au Refrain}

    Ajaccio, Ajaccio !

    {au Refrain, x2}

    Le (un) Mexicain (1962)

    Marcel Amont, Les Compagnons de la chanson, Dario Moreno...

    {Refrain:}
    Un Mexicain basané
    Est allongé sur le sol
    Le sombrero sur le nez
    En guise en guise en guise en guise en guise en guise de parasol.

    Il n'est pas loin de midi d'après le soleil
    C'est formidable aujourd'hui ce que j'ai sommeil.
    L'existence est un problème à n'en plus finir
    Chaque jour chaque nuit c'est la même: il vaut mieux dormir.

    Rien que trouver à manger, ce n'est pourtant là qu'un détail
    Mais ça suffirait à pousser un homme au travail.
    J'ai une soif du tonnerre, il faudrait trouver
    Un gars pour jouer un verre en trois coups de dés.

    Je ne vois que des fauchés tout autour de moi
    Et d'ailleurs ils ont l'air de tricher aussi bien que moi.
    Et pourtant j'ai le gosier comme du buvard, du buvard
    Ça m'arrangerait bougrement s'il pouvait pleuvoir.

    {Refrain}

    Voici venir Cristobal, mon Dieu qu'il est fier
    C'est vrai qu'il n'est général que depuis hier.
    Quand il aura terminé sa révolution
    Nous pourrons continuer tous les deux la conversation.

    Il est mon meilleur ami, j'ai parié sur lui dix pesos
    Et s'il est battu je n'ai plus qu'à leur dire adios.
    On voit partout des soldats courant dans les rues
    Si vous ne vous garez pas ils vous marchent dessus.

    Et le matin quel boucan, sacré non de nom
    Ce qu'ils sont agaçants, énervants, avec leurs canons.
    Ça devrait être interdit un chahut pareil à midi
    Quand il y a des gens, sapristi, qui ont tant sommeil.

    {Refrain}

    La la la ...

    Le néon (1967)

    Salvatore Adamo

    Le néon, le néon
    Le nez en l'air
    L'air d'un...
    Qu'on se le dise
    Entre pantins
    Gare à la crise
    Gare à l'instinct
    Car plus ça monte
    Et plus j'ai honte
    Plus je me rends compte
    Que je ne suis pas grand
    Pas grand, pas grand
    Et ça m'énerve
    J'perds mon latin
    J'perds ma verve
    Et je m'éteins
    Le néon, le néon
    Le nez en l'air
    L'air d'un ...
    Centième étage
    Centième cage
    Centième orage
    Je serre les dents
    Enfin sur terre
    Et solitaire
    Dans les rues j'erre
    Au gré du vent
    Je cherche une âme
    Au cœur du soir
    Je ne réclame
    Qu'un peu d'espoir
    Le néon, le néon
    Le nez en l'air
    L'air d'un...
    Broadway la blonde
    Dans la nuit gronde
    Et c'est la ronde
    Des morts vivants
    Dans ce dédale
    Je perds la foi
    Et un vandale
    S'éveille en moi
    Le bruit me saoule
    Je suis Samson
    Les murs s'écroulent
    Sur ma prison
    Amérique
    A mes risques
    A mes disques
    Je te devais
    J'ai pris le risque
    Tant pis pour toi
    Car dans mes disques
    Tu resteras
    Le néon .... le néon........

    Le porte-plume (1961)

    Marcel Amont

    Des plumes, du plomb {x3}
    Porte-plume ! Porte-plume !
    Des plumes, du plomb

    Chacun et chacune ici-bas porte sa croix
    Moi j'porte des plumes sur le quai numéro trois
    Y en a, c'est du coton, y en a, c'est des barils
    Moi, j'porte des plumes d'oiseaux des îles

    {Refrain:}
    La la la...
    La la la...
    Des plumes, du plomb {x2}
    Hey !

    Un kilo de plumes, on peut le croire moins lourd
    Qu'un kilo d'enclumes ou qu'un kilo de cœur lourd
    Et bien, prenez mon sac de plumes sur votre échine
    Et dansez maintenant le Lac des Cygnes

    {au Refrain}

    J'suis un porte-plume pourtant quand je veux écrire
    À Maria la brune, je vais trouver Casimir
    Casimir, c'est mon plus cher ami car il sait comment on doit
    Faire parler d'amour une plume d'oie

    Des plumes, du plomb {x2}
    Porte-plume ! Porte-plume !
    Des plumes, du plomb

    Quand j'ai l'dos qui fume sous le grand soleil de plomb
    Et qu'mon sac de plumes me fait traîner les talons
    Alors je lève les yeux pour voir, plein d'amertume,
    Un p'tit oiseau qui vole avec trois plumes

    {au Refrain}

    L'bon Dieu voit ta peine, c'est le pasteur qui l'a dit
    Et, l'âme sereine, tu iras en paradis
    Comment est-on là-haut, dans la vie éternelle ?
    L'pasteur a répondu "On a des ailes"

    Des ailes, comme les oiseaux {x2}
    Des ailes de plumes, comme les petits oiseaux {x2}

    Tabalabadabada...
    Tabalabadabada...
    La la la...
    La la la...

    Des plumes, du plomb
    Porte-plume ! Porte-plume !
    Des plumes, du plomb {x2}

    Le prix d'aimer (1965)

    Frank Alamo

    Chaque nuit, tu vas danser
    Boire du whisky, essayer d'oublier

    Tu parles trop, tu ris trop fort
    Ça se voit bien, tu l'aimes encore

    Tu vas payer le prix d'aimer
    Avec des larmes, tu le sais bien
    Tu vas payer le prix d'aimer
    Tu vas payer comme les copains

    Une fille à chaque bras
    Embrasse-les tant que tu pourras

    Après vingt sauts des rythmes fous
    Tu peux danser mais malgré tout

    Tu vas payer le prix d'aimer
    Avec des larmes, tu le sais bien
    Tu vas payer le prix d'aimer
    Tu vas payer comme les copains

    Le rapide blanc (1960)

    Marcel Amont

    Y va frapper à la porte, awingna han
    La bonne femme lui a demandé
    Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
    - Ah, je voudrais ben madame
    J'voudrais ben rentrer

    Ah ben dis : Rentrez donc ben hardiment, awingna han
    Mon mari est au rapide blanc
    Y a des hommes de rien qui rentrent pis qui rentrent
    Y a des hommes de rien qui rentrent pis ça m'fait rien
    Y a des hommes de rien qui rentrent pis qui rentrent
    Y a des hommes de rien qui rentrent pis ça m'fait rien

    Après qu'il fut rentré, awingna han
    La bonne femme lui a demandé
    Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
    - Ah je voudrais ben madame
    J'voudrais ben me chauffer

    Ah ben dis : Chauffez-vous donc ben hardiment, awingna han
    Mon mari est au rapide blanc
    Y a des hommes de rien qui s'chauffent pis qui s'chauffent
    Y a des hommes de rien qui s'chauffent pis ça m'fait rien
    Y a des hommes de rien qui s'chauffent pis qui s'chauffent
    Y a des hommes de rien qui s'chauffent pis ça m'fait rien

    Après qu'il fut chauffé, awingna han
    La bonne femme lui a demandé
    Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
    - Ah je voudrais ben madame
    J'voudrais ben manger

    Ah ben dis : Mangez donc ben hardiment, awingna han
    Mon mari est au rapide blanc
    Y a des hommes de rien qui mangent pis qui mangent
    Y a des hommes de rien qui mangent pis ça m'fait rien
    Y a des hommes de rien qui mangent pis qui mangent
    Y a des hommes de rien qui mangent pis ça m'fait rien

    Après qu'il eut mangé, awingna han
    La bonne femme lui a demandé
    Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
    - Ah je voudrais ben madame
    J'voudrais ben me coucher

    Ah ben dis : Couche-toé donc ben hardiment, awingna han
    Mon mari est au rapide blanc
    Y a des hommes de rien qui couchent pis qui couchent
    Y a des hommes de rien qui couchent pis ça m'fait rien
    Y a des hommes de rien qui couchent pis qui couchent
    Y a des hommes de rien qui couchent pis ça m'fait rien

    Après qu'il fut couché, awingna han
    La bonne femme lui a demandé
    Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
    - Ah je voudrais ben madame
    Ah je voudrais ben vous embrasser

    Ah ben dis : Embrasse-moé donc ben hardiment, awingna han
    Mon mari est au rapide blanc
    Y a des hommes de rien qui m'embrassent qui m'embrassent
    Y a des hommes de rien qui m'embrassent pis ça m'fait rien
    Y a des hommes de rien qui m'embrassent qui m'embrassent
    Y a des hommes de rien qui m'embrassent pis ça m'fait rien

    Quand il eut embrassé, awingna han
    La bonne femme lui a demandé
    Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
    - Ah je voudrais ben madame
    Ah je voudrais ben m'en aller

    Ah ben dis : Sacre ton camp ben hardiment, awingna han
    Mon mari est au rapide blanc
    Y a des hommes de rien qui s'en vont pis qui s'en vont
    Y a des hommes de rien qui s'en vont et qui m'font rien
    Y a des hommes de rien qui s'en vont pis qui s'en vont
    Y a des hommes de rien qui s'en vont et qui m'font rien

    Y a des hommes de rien qui s'en vont pis qui s'en vont
    Y a des hommes de rien qui s'en vont et qui m'font rien
    Y a des hommes de rien qui s'en vont pis qui s'en vont
    Y a des hommes de rien qui s'en vont pis c'm'fait rien

    Le Rossignol Anglais (1965)

    Hugues Aufray

    Laï laï laï laï laï laï laï..
    Laï laï laï laï laï laï laï,
    Laï laï laï laï laï laï laï... Hey!

    Laï laï laï laï laï laï laï..
    Laï laï laï laï laï laï laï,
    Laï laï laï laï laï laï laï.

    Ma mignone mignonette,
    Promène moi dans ta maison.
    Cache moi dans ta cachette,
    Je te dirai des chansons.
    Je me ferai tout gentil,
    Je te promets d'être sage,
    Et quand tu liras la nuit,
    Je te tournerai les pages.

    Chante chante rossignol,
    Trois couplets en espagnol,
    Et tout le reste en anglais.. hey!

    Chante chante rossignol,
    Trois couplets en espagnol,
    Et tout le reste en anglais.

    Ma mignone mignonette,
    Emmène moi dans ton lit.
    Couche moi dans ta couchette,
    Il va faire bon dans ton nid.
    J'ai tellement voyagé,
    Tellement connu de Dames,
    Je suis très très fatigué,
    Tu apaiseras mon âme.

    Chante chante rossignol,
    Trois couplets en espagnol,
    Et tout le reste en anglais.. hey!

    Chante chante rossignol,
    Trois couplets en espagnol
    Et tout le reste en anglais.

    Chante chante rossignol,
    Trois couplets en espagnol,
    Et tout le reste en anglais.. hey!

    Chante chante rossignol,
    Trois couplets en espagnol,
    Et tout le reste en anglais.

    Ma mignone mignonette,
    D'amour tu me fais languir.
    Tu t'amuses ma coquette,
    A m'arracher les soupirs.
    Je regretterai demain,
    Tes rubans de tes dentelles,
    Moi je n'demandais rien,
    Que de te bercer, ma belle.

    chante chante rossignol,
    trois couplets en espagnol,
    et tout le reste en anglais.. hey!

    Chante chante rossignol,
    Trois couplets en espagnol,
    Et tout le reste en anglais.. hey!

    Laï laï laï laï laï laï laï..
    Laï laï laï laï laï laï laï,
    Laï laï laï laï laï laï laï.

    (Encore une fois..)

    Laï laï laï laï laï laï laï..
    Laï laï laï laï laï laï laï,
    Laï laï laï laï laï laï laï.

    (Et voilà!)

    Le taureau et l'enfant (1968)

    Salvatore Adamo

    Le sable est un grand lit de feu
    Le soleil joue les picadors
    L'enfant somnole bienheureux
    Le taureau cueille un bouton d'or

    Il est midi, l'arène est vide
    Vide de gloire, vide de sang
    Y a juste un p'tit taureau timide
    Qui fait de l'ombre à un enfant

    La foule crie, l'enfant est debout
    Tout nu, tout seul devant la mort
    Le taureau croule à ses genoux
    C'est le plus grand des matadors

    Au bout d'un rêve triomphant
    Est né le prince des arènes,
    Pour ne pas réveiller l'enfant
    Le taureau retient son haleine

    Cent fois l'enfant tue le taureau
    Et le taureau aime l'enfant
    Le taureau berce son bourreau
    Les taureaux ne sont pas méfiants

    La foule crie, l'enfant est debout
    Tout nu, tout seul devant la mort
    Le taureau croule à ses genoux
    C'est le plus grand des matadors

    Ivre de sang, la foule exulte
    Si fort qu'elle réveille l'enfant
    Son rêve meurt dans le tumulte
    Comme un soleil dans le néant

    Tout souriant, l'enfant se lève
    Mon Dieu, mon Dieu, que c'était beau !
    Mais le taureau devine son rêve
    Y a-t-il des larmes de taureau ?

    Le soleil meurt, couleur de sang
    Et sombre dans le ciel livide
    Devant un p'tit taureau timide,
    Un homme a tué un enfant.

    Le train va (1964)

    Salvatore Adamo

    Et la vie roule, roule
    Comme un train triste et saoul
    Vie de chien
    Vie de roi
    Vie de rien
    Le train va

    Hier encore, un gamin
    Tu seras homme dès demain
    On se fiance
    On se marie
    Tendre enfance
    On t'oublie

    Car la vie roule, roule
    Comme un train triste et saoul
    Vie de chien
    Vie de roi
    Vie de rien
    Le train va

    C'est l'express
    De l'éternel
    Qui se presse
    Vers quelque ciel

    On sait bien
    D'où l'on vient
    On ne sait pas
    Où l'on va
    Car la vie roule, roule
    Comme un train triste et saoul
    Vie de chien
    Vie de roi
    Vie de rien
    Le train va

    Le train va
    Le train va

    Le twist du déserteur (1963)

    Jean Arnulf

    Du plomb dans la cervelle des autres
    Les morts qu'on compte à coups de civières
    Celui qui fait le bon apôtre
    L'autre qu'est content de sa lumière
    Les morts s'entassent sur leurs grands-pères
    Demain, nous serons des violettes
    Les affaires deviendront prospères
    On continuera les courbettes

    Yeah yeah, c'est la vie

    Du plomb fondu à l'illusion
    Dans des moules qu'on s'est offerts
    Ca ressortira en canon
    Mais c'est pas pour demain, la guerre
    Une guerre, ça se déclenche pas comme ça
    Faudrait d'abord qu'on soye d'accord
    C'est pas l'intérêt d'un Etat
    De marchander avec les morts

    Yeah yeah, c'est la vie

    Un p'tit peu de plomb dans ta cervelle
    Tu comprendras que t'avais qu'à dire
    T'étais pas fait pour la chapelle
    Et t'aimais pas les gueules de cire
    Maintenant, mon vieux, c'est trop tard
    Tu peux plus parler, c'est fatal
    Tu n'es plus qu'un pauvre soudard
    Qui a tourné bien, bien mal

    Yeah yeah, c'est la mort

    Ah, y fallait pas
    Y fallait pas qu'y aille !
    Ah, y fallait pas
    Y fallait pas y aller !

    Le vagabond (1962)

    Richard Anthony, Moustique, El Toro & les Cyclone...

    Oh
    Je suis le genre de gars qui ne pense qu'à s'amuser
    Je cours de fille en fille, je n'en ai jamais assez
    Je vais de gauche à droite, essayant de les trouver
    Et oui, je vous l'avoue, c'est ça mon grand péché

    On m'appelle le vagabond
    Ouais, le vagabond
    Je suis toujours comme ça, comme ça
    Comme ça, comme ça

    D'abord, y a eu Suzy, Marie-Claire et Dorothée
    Annick, Evelyne, Sylvie, puis Gisèle et Marité
    Avec toutes ces poupées, j'aurais bien dû m'arrêter
    Mais plus j'en rencontrais, plus je voulais continuer

    Car je suis le vagabond
    Ouais, le vagabond
    Je suis toujours comme ça, comme ça
    Comme ça, comme ça

    Alors, je cours de ville en ville
    Et sans jamais me reposer
    Je cherche les plaisirs faciles
    Et si je peux flirter, là, je prends un temps d'arrêt
    Et puis je disparais en volant quelques baisers
    Car moi, le grand amour, je ne l'ai jamais rencontré
    Les filles ne m'intéressent simplement que pour flirter
    Et je n'ai qu'une seule envie, c'est de toutes les aimer

    Car je suis le vagabond
    Ouais, le vagabond
    Je suis toujours comme ça, comme ça
    Comme ça, comme ça, comme ça
    Comme ça, comme ça

    Ouais,
    Puis je disparais en volant quelques baisers
    Car moi, le grand amour, je ne l'ai jamais rencontré
    Les filles ne m'intéressent simplement que pour flirter
    Et je n'ai qu'une seule envie, c'est de toutes les aimer

    Car je suis le vagabond
    Ouais le vagabond
    Je suis toujours comme ça, comme ça,
    Comme ça, comme ça
    Comme ça, comme ça
    Car je suis le vagabond
    Ouais, le vagabond
    Je suis...

    Let's twist again (1961)

    Richard Anthony, Johnny Hallyday...

    Come on let's twist again
    Like you did last summer
    Yeah, let's twist again
    Like you did last year

    Do you remember when
    Things were really hummin'
    Yeah let's twist agin
    Twist the time is here

    Well, around and round and up and down
    We go again
    Come on baby make me know you love me so

    Let's twist again
    Like you did last summer
    Yeah, let's twist again
    Like you did last year

    Well, around and round and up and down
    We go again
    Come on baby make me know you love me so

    Let's twist again
    Like you did last summer
    Yeah, let's twist again
    Like you did last year

    Oh come on and let's twist again
    Like you did last year


    votre commentaire
  • La

    Là-haut (1963)

    Hugues Aufray

    J'ai laissé là-bas
    Ma maison
    Longtemps
    J'ai marché
    Vers les monts
    La neige
    Est tombée
    Sur mon coeur
    Là-haut, là-haut

    Le cri
    D'un oiseau
    Dans le soir
    Me parle
    De toi
    Sans espoir
    La neige
    Est tombée
    Sur mon coeur
    Là-haut, là-haut

    On l'a
    Retrouvée
    Au printemps
    Les yeux
    Déchirés
    Par le vent
    La neige
    Est tombée
    Sur mon coeur
    Là-haut, là-haut

    La bourrique (1965)

    Jean-Claude Annoux

    Il avait eu la croix
    Et même la bannière
    Contre une jambe de bois
    Ramassée en Turquie
    Ce n'est pas par bravoure
    Qu'il avait fait la guerre
    Seulement parce que son père
    L'avait faite avant lui

    Il jouait les barbes bleues
    Surtout par vantardise
    Bien qu'il fut Don Quichotte
    Et quelquefois Scapin
    Il rudoyait les gens
    Mais leur donnait sa ch'mise
    Et s'arrangeait toujours
    Pour qu'on n'en sache rien

    Jamais ne fréquentait
    Ni vêpres, ni confesse
    Il contournait l'église
    Ignorant le curé
    Mais c'est lui qui payait
    Pour que son vin de messe
    Soit toujours d'un bon cru
    De première qualité

    Jamais ne se passaient
    De marchés ou de foires
    Sans qu'il n'y promenât
    Son vieux chapeau jauni
    Même qu'il en profitait
    Pour chercher des histoires
    À tous ceux qui avaient
    Les mêmes idées que lui

    On le voyait partout
    Traînant un peu la patte
    Il présidait les noces
    Suivait les enterrements
    Il se disait de gauche
    Mais il votait à droite
    Il critiquait les noirs
    Et engueulait les blancs

    Il avait l'œil mauvais
    Le mégot irritable
    Quand il parlait des crises
    Et du gouvernement
    Il bougonnait tout bas
    Puis tapait sur la table
    Pour que Justine apporte
    Un cruchon de vin blanc

    Il était de ce bois
    Dont on n'fait plus les pipes
    Il était de ces types
    Que l'on prétend de bois
    Têtu parce que Breton
    On l'app'lait "la bourrique"
    J'étais sûrement le seul
    À l'appeler "Papa"
    J'étais sûrement le seul
    À l'appeler "Papa".

    La carriole espagnole (1960)

    Marcel Amont

    Une carriole
    Et deux Espagnoles
    S'en allaient tout doucement,
    Tirées par un âne
    Dans la caravane
    D'un petit cirque ambulant

    Toutes somnolentes
    Sous la pluie tombante
    Avant de savoir comment,
    Elles s'endormirent
    Sans plus rien se dire
    Et puis l'âne en fit autant

    Entrez Messieurs Dames
    Voir notre programme
    Y en aura pour tous les goûts,
    Sur les quatre pistes
    Douze équilibristes
    Et soixante kangourous
    Dix mille écuyères
    Criblées de lumière
    Vous présenteront le clou,
    Une carriole
    Et deux Espagnoles
    Tombées du ciel andalou

    Ce fut un délire
    De bravos, de rires,
    Un succès sans précédent,
    Une pluie de roses
    En apothéose
    Sous le chapiteau géant
    Et le petit âne
    Dansant la pavane
    Chaussé de sabots d'argent
    Eut du mal à croire
    Cette belle histoire
    De paillettes et de diamants

    Une carriole
    Et deux Espagnoles
    S'éveillèrent tristement
    D'un rêve éphémère
    Qu'elles venaient de faire,
    Extraordinairement
    Toutes ruisselantes
    Sous la pluie tombante
    Elles suivaient lentement
    Un ruban de cirque
    Dans la vieille musique
    Que le ciel fait en pleurant

    La Chabraque (1960)

    Michèle Arnaud

    Une blonde malabar les yeux durs
    J'peux pas mieux dire la découpure
    En plus de son accent chabraque
    Qu'avait Marika la Polaque
    Elle logeait rue du Pont-aux-Choux
    Sous les toits avec un chien-loup
    Qui lui avait léché les mains
    Un soir dans la rue Porte-Foin

    {Refrain: x2}
    La Chabraque, la Chabraque
    Qu'avait d'la défense et d'l'attaque
    La Chabraque, la Chabraque
    Qu'avait un chien fou, un chien-loup

    Des années elle est restée sage
    Elle supportait pas l'badinage
    Ni des paumés ni des richards
    J'l'ai vue sonner à coups d'riflard
    Un grossium du Carreau du Temple
    Qu'en pinçait pour ses vingt printemples
    Et puis au square elle s'est toquée
    D'un minable qui la reluquait

    {au Refrain}

    Il est venu rue du Pont-aux-Choux
    Ça pouvait pas plaire au chien-loup
    Tout de suite il a montré les dents
    Et quand il a vu l'soupirant
    Serrer contre lui la Chabraque
    Il lui a sauté au colback
    Tellement la bête a mordu fort
    V'là l'minable saigné à mort

    {au Refrain}

    Deux hirondelles qui pédalaient
    Le long du Boulevard Beaumarchais
    Sur le coup d'trois heures du matin
    Ont croisé une fille et un chien
    Une grande blonde qu'avait l'air pressé
    Le chien la suivait tête baissée
    Dans la brume ils se sont perdus
    Et la Chabraque, on l'a plus r'vue

    {au Refrain}

    La chanson qui fait la la la (1969)

    Antoine

    {Refrain:}
    La chanson qui fait la la la
    C'est ma chanson
    C'est ma chanson
    C'est ma chanson
    La chanson qui fait la la la
    C'est ma chanson
    C'est ma chanson
    Ma chanson

    Un beau jour, un garçon rencontre une fille
    Ils se prennent par la main
    Ils partent se promener, le soleil brille
    En marchant, ils chantent gaiement ce refrain

    {au Refrain}

    Leur chanson est si heureuse et si tranquille
    Que les gens qui les voient passer
    Lèvent la tête et soudain trouvent la vie facile
    En chœur avec eux ils se mettent à chanter

    {au Refrain}

    Ma chanson fera le tour de la planète
    Tout le monde s'aimera
    Ceux qui l'entendront auront le coeur en fête
    Et la Terre tout entière chantera

    {au Refrain}

    La complainte de Manda (1964)

    Jean Arnulf

    Ma mère me l'avait dit souvent
    Que j' finirais sur l'échafaud
    Mais moi, j'y disais aussitôt
    Qu'avant qu' ce temps soit arrivé
    L'eau sous les ponts a l' temps
    D' couler, couler, couler, couler

    Je ne pouvais pas m'imaginer
    Qu'avant qu' ce temps soit arrivé
    L'eau sous les ponts coulerait à flots
    Bien qu'il en passe en quantité
    On n'a pas le temps d' la voir
    Couler, couler, couler, couler

    La complainte des élus (1966)

    Salvatore Adamo

    Arrête-toi, l'ami
    Fais attention.
    L'eau est très froide !
    Si tu n'es pas verni,
    La solution,
    C'est pas la noyade !

    Car si tu réfléchis,
    Tu comprendras
    Que si tu t'enrhumes,
    Ici, au paradis,
    On héritera
    De ton rhume posthume.

    Surtout que, depuis un certain temps,
    On n'est plus heureux comme avant
    Car on n'a plus cette santé de fer
    Pour résister à Lucifer
    Car depuis la bombe atomique,
    Dans le ciel, y a plus que des champignons.
    On bouffe plus que ça, c'est fatidique.
    On regrette le bon temps des rognons.

    Saint Pierre collectionne les tics.
    Le pauvre, il marche en sursautant.
    Dès qu'il entend le moindre déclic,
    Il se met à grincer des dents.

    On ne vit plus que dans l'amertume,
    Mais petit à petit, on s'habitue.
    Mais si toi, tu nous refiles ton rhume
    Et que tous ensemble on éternue,
    Ca fera un orage du tonnerre.
    Ca fera la pluie, des enrhumés.
    Beaucoup voudront quitter la Terre.
    On pourra pas les refuser.

    Et tous les saints seront enrhumés,
    Ils voudront se chauffer en enfer,
    Ils vont ressortir enfumés,
    Ils vont ressembler à Lucifer.

    Allons, mon gars, ne te noie pas.
    Tu vas foutre le monde à l'envers.
    Mais si tu tiens au trépas,
    Achète-toi... un revolver !

    La Fille Du Nord (1965)

    Hugues Aufray

    Si tu passes là-bas vers le Nord
    Ou les vents soufflent sur la frontière
    N'oublie pas de donner le bonjour
    À la fille, qui fût mon amour

    Si tu croises les troupeaux de rennes
    Vers la rivière à l'été finissant
    Assures-toi qu'un bon châle de laine
    La protège du froid et du vent

    A-t-elle encore ses blonds cheveux si long
    Qui dansait jusqu'au creux de ses reins
    a-t-elle encore ses blonds cheveux si long
    C'est comme ça que je l'aimais bien

    Je me demande si elle m'a oublié
    Moi j'ai prié pour elle tous les jours
    Dans la lumière des nuits de l'été
    Dans le froid du petit jour.

    Si tu passes là-bas vers le Nord
    Ou les vents soufflent sur la frontière
    N'oublie pas de donner le bonjour
    À la fille, qui fût mon amour

    La Floride (1964)

    Jean Arnulf

    Je suis en vacances en Floride
    Quand je te tiens entre mes bras
    T'étais dans mes rêves déjà
    On a dû t'inventer pour moi
    Quand je te tiens entre mes bras
    Je suis en vacances en Floride

    Y a du satin sous ta ceinture
    Des oiseaux au bout de tes doigts
    Y a des ailes à ta chevelure
    Et tu fais fleurir du lilas
    Aux saisons noires des froidures
    Tu m'aimes, on s'aime, aime-moi
    Je t'aime et nous sommes les rois
    Les majestés grandeur nature
    Y a du satin sous ta ceinture

    Je suis en croisière par le monde
    Quand tu dors appuyée sur moi
    La tête posée sur ton bras
    T'es mieux qu' la Belle qui dort au bois
    Quand tu dors appuyée sur moi
    Je suis en croisière par le monde

    Y a du rêve sur notre navire
    Demain matin, il fera beau
    J'écoute l'air que tu respires
    Tu remues au fond du bateau
    Et que m'importe qu'il chavire
    Nous serons noyés aussitôt
    On s'aimera au fond de l'eau
    J'aurai encore beaucoup à dire
    Y a du rêve sur notre navire

    Suis à la cueillette aux étoiles
    Quand tu te mets à raconter
    Les mots que tu laisses tomber
    Faudrait pouvoir les faire graver
    Quand tu te mets à raconter
    Suis à la cueillette aux étoiles

    Y a des violons dans ta musique
    Y a des muses dans ton violon
    T'as gommé l'ennui et sa clique
    Y a du western dans ta chanson
    On s'y croirait aux Amériques
    Je t'aime et toi, nous nous aimons
    Mettons les voiles pour de bon
    Partons plus loin que les tropiques
    Y a du violon dans ta musique

    On s'y croirait aux Amériques
    Y a des violons dans ta musique
    Mettons les voiles pour de bon

    La Jaguar (1965)

    Marcel Amont

    Une Jaguar allait roulant
    Vrrrrrrrrrrrroum
    Une Jaguar allait roulant
    Un playboy à son volant

    Qui serrait tout contre lui
    Choubidou, bidou, bidou, bidou, bidou daïdaï
    Qui serrait tout contre lui
    Une fille qui disait "Johnny !

    On roule à près de deux cents
    Vrrrrrrrrrrrroum
    On roule à près de deux cents
    Laisse tes mains sur le volant !"

    Une 2CV qui passait
    Popopopopop hue !
    Une 2CV qui passait
    Le chauffeur s'écrie "Mais c'est

    Ma femme dans cette Jaguar !"
    Popopopopop hue !
    "Ma femme dans cette Jaguar !"
    Et comme un fou, il démarre

    Mais il glisse sur le sol mouillé
    Aïïïïïïïïïïïïe !
    Mais il glisse sur le sol mouillé
    Crac ! Il est désintégré

    D' la Jag, la fille sort et dit
    Choubidou, bidou, bidou, bidou, bidou hen hen
    D' la Jag la fille sort et dit
    "Chouette, Johnny, c'est mon mari !"

    "Y a plus besoin d' nous cacher
    Choubidou, bidou, bidou, bidou, bidou hen hen
    Y a plus besoin d' nous cacher
    Allez, emmène-moi danser" !

    Une Jaguar allait roulant
    Un playboy à son volant !

    La leçon de twist (1962)

    Richard Anthony, Les Chaussettes Noires, Dalida...

    De tous côtés on n'entend plus que ça
    Un air nouveau qui nous vient de là bas
    Un air nouveau qui nous fait du dégât
    Et comme moi il vous prendra

    C'est une danse au rythme merveilleux
    A danser seul à quatre ou bien à deux
    Pas besoin de doux regards dans les yeux
    Y a simplement qu'à être heureux

    Twist and twist
    Vous y viendrez tous
    Twist and twist
    Et vous verrez tous
    Twist and twist
    Le monde entier twister

    Un pied devant et les deux mains fermées
    Légèrement penché sur le côté
    Sans oublier aussi de pivoter
    Encore un effort vous l'avez
    Voilà ! c'est ça !
    Oui comme ça !

    Et si ce soir vous sortez pour flirter
    Avec l'espoir de vouloir vous placer
    Twistez, twistez
    Comme on vous a montré
    Je suis certain vous gagnerez. Allez !

    Twist and twist
    Vous y viendrez tous
    Twist and twist
    Et vous verrez tous
    Twist and twist
    Le monde entier twister

    Courir un peu sauter de temps en temps
    Ensuite vous vous baissez très lentement
    Tout en conservant le balancement
    Ça y est vous l'avez maintenant
    Voilà c'est ça !
    Oui comme ça !
    Voilà ! Bien !
    Changez rien !
    Voilà, parfait
    Vous twistez ! ....

    La mienne à moi (1966)

    Jean Arnulf

    La mienne à moi, tous mes amours
    C'est sûr, à nulle autre ressemble
    Depuis qu'on s'est connu un jour
    On a toujours dormi ensemble

    Notre amour est comme un été
    Qui n'aurait jamais de sommeil
    {x2:}
    Et ce serait bête à pleurer
    Qu'on nous cache notre soleil

    Et j'entends venir les tambours
    Il me faut partir à la guerre
    Et j'entends venir les tambours
    Qui rigolent de mes amours

    La mienne à moi a deux bras blancs
    Où mes nuits s'en vont en voyage
    Dans son regard deux océans
    Et j'y refais toujours naufrage

    Le vent d'hiver l'a apportée
    Transie sous la neige du ciel
    {x2:}
    Et ce serait bête à pleurer
    Qu'on casse mon plus beau Noël

    La mienne à moi m'a dit un jour
    "Si tu pars, j'en mourrai de peine"
    Sans la mienne, se meurt le jour
    C'est vrai, Monsieur le capitaine

    Une seule vie m'est donnée
    Je viens juste d'avoir vingt ans
    {x2:}
    Et ce serait bête à pleurer
    Qu'on nous vole notre printemps

    J'ai laissé passer les tambours
    Et je n'irai pas à la guerre
    J'ai laissé passer les tambours
    Qui résonnent comme vautours

    La mienne à moi, tous mes amours
    Ils sont partis, sèche tes larmes
    Nous avons jusqu'au petit jour
    Pour courir devant les gendarmes

    Je t'aime et on est bien caché
    Nos baisers sont comme le miel
    {x2:}
    Et c'est trop bête de pleurer
    Regarde tomber le soleil

    La nuit (1965)

    Salvatore Adamo

    Si je t'oublie pendant le jour
    Je passe mes nuits à te maudire
    Et quand la lune se retire
    J'ai l'âme vide et le cœur lourd

    La nuit tu m'apparais immense
    Je tends les bras pour te saisir
    Mais tu prends un malin plaisir
    A te jouer de mes avances

    La nuit je deviens fou, je deviens fou

    Et puis ton rire fend le noir
    Et je ne sais plus où chercher
    Quand tout se tait revient l'espoir
    Et je me reprends à t'aimer

    Tantôt tu me reviens fugace
    Et tu m'appelles pour me narguer
    Mais chaque fois mon sang se glace
    Ton rire vient tout effacer

    La nuit je deviens fou, je deviens fou

    Le jour dissipe ton image
    Et tu repars, je ne sais où
    Vers celui qui te tient en cage
    Celui qui va me rendre fou

    La nuit je deviens fou, je deviens fou

    La rue s'allume (1968)

    Michèle Arnaud

    Au dehors la rue s'allume
    Jaune orange ou canari
    Une cigarette fume
    Près du lit où je lis
    Pourquoi ce soir ne puis-je supporter
    L'odeur des roses ?

    La pluie mouille le bitume
    Son auto s'enfuit sans bruit
    Et la chambre se parfume
    D'un espoir évanoui
    Et moi, ce soir, je ne peux supporter
    L'odeur des roses

    Il avait un beau costume
    Couleur d'un soir de Paris
    Rose et gris, couleur de brume
    Imprécis comme lui
    C'est lui pourtant qui m'avait apporté
    Ces quelques roses
    Que je ne peux supporter

    La toque (1960)

    Marcel Amont & Colette Deréal

    Sous la toque d'un marmiton
    Il y a du bœuf miroton
    Et des tas de recettes
    De l'andouillette
    À l'ail ou à l'oignon
    Quel menu pour de bons gueuletons !
    On y voit sauter des moutons
    Sous la toque d'un marmiton
    Marmiton
    Tontaine et tonton

    Mais moi
    Mais moi
    Mais moi
    Mais moi
    Je ne pense qu'à toi
    Pour moi
    Pour moi
    Pour moi
    Pour moi
    T'es un menu de choix

    Sous la toque d'un bon curé
    Il y a des milliers d'avés
    Des boutons de culotte
    Que les bigotes
    Donnent quand on vient quêter
    Et puis des brebis égarées
    Des enfants de chœur délurés
    Sous la toque d'un bon curé
    Curé tonsuré
    Tontaine et tonté

    Mais moi
    Mais moi
    Mais moi
    Mais moi
    Je ne pense qu'à toi
    Pour moi
    Pour moi
    T'es mon alléluia

    Sous la toque d'un magistrat
    Il y a la table des lois
    Et puis quelques sentences
    Sur une balance
    Dont le bras n'est pas droit
    Il y a deux ou trois forçats
    Qui voudraient bien sortir de là
    Sous la toque d'un magistrat
    La loi, c'est la loi
    Ou bien patatras

    Mais nous
    Mais nous
    Mais nous
    Mais nous
    On se fout des ragoûts
    Et des ragots
    Alléluia
    Pour moi, y a qu'une loi
    C'est de n'aimer que toi
    C'est de n'aimer que toi
    C'est de n'aimer que toi

    Laisse-Moi Petite Fille (1965)

    Hugues Aufray

    Quand je t'ai vue, danser dans ton palais
    Plus jolie qu'une rose au mois de mai,
    Je n'aurais jamais dû te regarder
    Peux-tu imaginer
    Je ne faisais que passer

    Laisse-moi petite fille
    Laisse-moi partir
    Je ne suis qu'un musicien
    Une pierre sur le chemin
    Laisse-moi petite fille
    Laisse-moi petite fille
    Laisse-moi courir

    A la fontaine nous sommes allés
    Et dans tes mains de l'eau tu m'as donnée
    Je n'aurais pas dû m'y désaltérer
    Peux-tu imaginer
    Je n'ai pas le droit de t'aimer

    Laisse-moi petite fille
    Laisse-moi partir
    Je ne suis qu'un musicien
    Une pierre sur le chemin
    Laisse-moi petite fille
    Laisse-moi petite fille
    Laisse-moi courir

    Que demain, demain dans le soleil
    Tu retournes à tes poupées
    Que demain à ton réveil
    Tu m'aies déjà oublié
    Oh laisse-moi petite fille
    Laisse-moi partir
    Je ne suis qu'un musicien
    Une pierre sur le chemin
    Lalalalalalala

    Laisse entrer le ciel (1961)

    Richard Anthony

    Vois comme j'ai froid dans l'âme
    Vois comme ma vie se fane
    Vois à quoi tu me condamnes
    Pourquoi, pourquoi me faire autant de peine ?
    Pourquoi, pourquoi lutter puisque je t'aime ?
    Toi, fais ton bonheur comme un poème

    {Refrain:}
    Mais laisse entrer le ciel
    Laisse entrer l'amour
    Laisse le soleil
    T'apporter le jour
    Laisse entrer le ciel
    Laisse entrer l'amour

    {x2:}
    Vois, mon cœur est sur la paille
    Ah, entre quatre murailles
    Là, quand le printemps tressaille
    Toi, que fais-tu quand mon cœur t'appelle ?
    Toi, que fais-tu quand la vie est belle ?
    Toi, ne doute plus d'un cœur fidèle

    {au Refrain}

    Et laisse entrer le ciel
    Laisse entrer l'amour
    Laisse le soleil
    T'apporter le...

    Laurence (1963)

    Salvatore Adamo

    Méfie-toi bien Laurence
    Méfie-toi des garçons
    Ton abus de confiance
    Sors un peu de la raison
    Car tu verras, Laurence
    Tu y passeras aussi
    Et toute ton innocence
    Se perdra pour la vie
    Laurence, Laurence
    Aime-moi donc un peu
    A toi je pense
    A tes beaux yeux si bleus

    Dans toute ton insouciance
    Tu fais beaucoup d'heureux
    Beaucoup d'heureux qui pensent
    Que t'as le béguin pour eux

    Allez jolie Laurence
    Choisis donc qui tu veux
    Si c'est à moi que tu penses
    Nous aurons ??? Laurence
    Nous n'aurons que l'aurons que l'amour
    Quelle importance
    C'est pour toujours

    Laurence, Laurence
    Aime-moi donc un peu
    A toi je pense à tes beaux yeux si bleus
    Laurence, Laurence
    Nous n'aurons que l'amour
    Quelle importance
    L'amour, c'est pour toujours

    Laurence, Laurence
    Aime-moi donc un peu
    A toi je pense à tes beaux yeux si bleus
    Laurence, Laurence
    Nous n'aurons que l'amour
    Quelle importance
    L'amour, c'est pour toujours
    L'amour, c'est pour toujours
    Laurence, Laurence


    votre commentaire
  • Les

    Les amants de novembre (1962)

    Isabelle Aubret

    Les amants de novembre
    Aiment le gris des rues
    Aiment le ciel de cendre
    Qui brille encore pour eux
    Les amants de novembre
    Se moquent du printemps
    C'est au fond de leur chambre
    Qu'ils trouvent le soleil

    Si la lumière de l'automne
    Danse dans la ville au brouillard
    Le long de la Seine et du Rhône,
    Viens pour le pire ou le meilleur
    Je n'aurais pas pu te rejoindre
    Dans la splendeur d'un jour d'été
    Il me fallait le temps des ombres
    Pour que tu marches à mes côtés

    Les amants de novembre
    Aiment le gris des rues
    Aiment le ciel de cendre
    Qui brille encore pour eux
    Les amants de novembre
    Se moquent du printemps
    C'est au fond de leur chambre
    Qu'ils trouvent
    Qu'ils trouvent
    Qu'ils trouvent le soleil

    Les amours de journaux (1968)

    Salvatore Adamo

    Quand j'ai vu la photo
    Me montrant de dos
    Avec la future Bardot
    Je me suis dit : "Pas mal !"
    Et c'est bien normal
    J'écrivis au journal

    Et on s'est rencontré
    Et l'on s'est aimé
    Et presque marié
    Dieu qu'on était heureux
    Les yeux dans les yeux
    Sous les mêmes feux

    Je suis le forçat
    Des amours de journaux
    A ce rythme-là
    J'y laisserai ma peau

    Mais quatre mois plus tard
    Dans les mêmes canards
    On la vit dans un bar
    Aux bras d'un gigolo
    Un gars de Rio
    Qu'était même pas beau

    Dieu j'aime pas qu'on me roule
    Ça me met les nerfs en boule
    Il faut que le sang coule
    Mais c'est bon que l'on le sache
    Alors avant que je me fâche
    J'ai attendu les flashs

    Je suis le forçat
    Des amours de journaux
    A ce rythme-là
    J'y laisserai ma peau

    Mon coeur s'est écorché
    Sur le coeur de pierre
    De cette cruelle enfant
    C'est vrai je l'ai cherchée
    Je suis trop sincère
    Et pas assez méfiant

    Mais depuis ce matin
    Dans les petits potins
    Je tenais par la main
    Une autre fille plus belle
    Le devoir m'appelle
    Je suis à vous mam'selle

    Je suis le forçat
    Des amours de journaux
    A ce rythme-là
    J'y laisserai ma peau.

    Les beaux jours (1963)

    Richard Anthony

    Quand viennent les beaux jours (les beaux jours)
    Le ciel nous sourit (les beaux jours)
    Les cheveux au vent (les beaux jours)
    On va vers la vie

    Quand viennent les beaux jours (les beaux jours)
    On est à la page (les beaux jours)
    On dort sur la plage (les beaux jours)
    C'est bien de notre âge

    Oh oh oh oh oh
    Quand viennent les vacances
    Et quand vient l'été, oh baby
    Chaque jour est comme un dimanche
    Et chaque nuit on ne pense qu'à danser

    Oh, quand viennent les vacances
    Et quand vient l'été
    On a enfin la chance
    De pouvoir s'amuser

    Quand viennent les beaux jours (les beaux jours)
    le ciel nous sourit (les beaux jours)
    Les cheveux au vent (les beaux jours)
    On va vers la vie

    Quand viennent les beaux jours (les beaux jours)
    Tout est merveilleux (les beaux jours)
    Lorsque l'on est deux (les beaux jours)
    Et qu'on flirte un peu

    {x3:}
    Oh oh oh oh oh
    Quand viennent les vacances
    Et quand vient l'été, oh baby
    Chaque jour est comme un dimanche
    Et chaque nuit on ne pense qu'à danser
    Quand viennent les vacances
    Et quand vient l'été
    On a enfin la chance
    De pouvoir s'amuser

    Les boeufs (1845)

    Marcel Amont (1961), Michel Chaineaud, Louis Guénot...

    J'ai deux grands bœufs dans mon étable,
    Deux grands bœufs blancs marqués de roux
    La charrue est en bois d'érable,
    L'aiguillon en branche de houx.
    C'est par leurs soins qu'on voit la plaine
    Verte l'hiver, jaune l'été.
    Ils gagnent dans une semaine
    Plus d'argent qu'ils n'en ont coûté.

    {Refrain:}
    S'il me fallait les vendre,
    J'aimerais mieux me pendre,
    J'aime Jeanne, ma femme,
    Eh bien ! J'aimerais mieux
    La voir mourir
    Que voir mourir mes bœufs.

    Les voyez-vous les belles bêtes
    Creuser profond et tracer droit
    Bravant la pluie et les tempêtes
    Qu'il fasse chaud, qu'il fasse froid ?
    Lorsque je fais halte pour boire,
    Un brouillard sort de leurs naseaux,
    Et je vois sur leurs cornes noires
    Se poser les petits oiseaux.

    {Refrain}

    Ils sont forts comme un pressoir d'huile,
    Ils sont plus doux que des moutons
    Tous les ans, on vient de la ville
    Les marchander dans nos cantons.
    Pour les mener aux Tuileries,
    Au Mardi-Gras, devant le roi,
    Et puis les vendre aux boucheries,
    Je ne veux pas, ils sont à moi.

    {Refrain}

    Quand notre fille sera grande,
    Si le fils de notre Régent
    En mariage la demande,
    Je lui promets tout mon argent.
    Mais, si pour dot il veut qu'on donne
    Les grands bœufs blancs marqués de roux,
    Ma fille, laissons la couronne
    Et ramenons les bœufs chez nous.

    {Refrain}

    Les chansons réalistes (1964)

    Jean Arnulf

    Les chansons réalistes
    Parlent d'amours perdues
    Qui jamais ne reviennent
    Le brouillard sur la Seine
    D'étranges inconnues
    De pianos mécaniques
    De foulards en satin
    De matins nostalgiques
    Et d'océans lointains
    D'une larme tombée
    Sur la page d'un livre
    D'un beau matelot ivre
    D'un chagrin oublié
    De pluie sur une gare
    De deux corps enlacés
    De deux filles aux yeux bizarres
    Qui regardent le quai

    C'est pas la chanson que j'aimais
    C'était les yeux de la chanteuse
    C'était ses façons anguleuses
    Et ses mains pâles qui parlaient

    Les chansons réalistes
    Chantent un nouvel amour
    Qui bientôt se termine
    A l'heure des usines
    Quand reparaît le jour
    Un amour en voyage
    Qui vous prend par la main
    Et refait ses bagages
    Dans le petit matin
    Un amour qui vous mène
    En bateau vers la rive
    Alors qu'à la dérive
    On y croyait quand même

    Et la pluie sur la gare
    Le brouillard sur les quais
    Vous laissent un goût bizarre
    Qui ressemble au regret

    C'est la chanteuse que j'ai connue
    C'est la chanson que je regrette
    Car la fille était grande et bête
    Et chantait sur un air connu

    La la la...

    Les dames de mon souvenir (1963)

    Jean Arnulf

    La rue de nos amours
    Est au fond de la cour
    Où parvient la musique
    Des manèges et du cirque
    Nos quinze ans éblouis
    Les écoutaient, la nuit

    Je n'oublierai jamais les yeux d'Isabelle
    Ni comme elle était belle
    Ni comme on était bien
    Au creux de cette danse
    A bercé notre enfance
    Mon cœur contre ses seins

    Les arbres de ma rue
    Où dorment des pendus
    Fait peur aux enfants sages
    Dans les livres d'images
    S'écrivent sur la nuit
    Quand la lune est partie

    Je n'oublierai jamais la voix de Marguerite
    Sa voix qui parlait vite
    Au pied de l'arbre en fleurs
    Quand la nuit faisait vivre
    Notre amour un peu ivre
    Ses seins contre mon cœur

    Une dame en grand deuil
    Assise sur le seuil
    Sur le seuil de sa porte
    Que le diable l'emporte !
    A emporté le cœur
    Du petit ramoneur

    Je n'oublierai jamais cette veuve infidèle
    Qui me donna des ailes
    Une nuit au mois d'août
    Pour s'en retourner rire
    Dans la fête en délire
    Un marin à son cou

    La rue de nos amours
    Est au fond de la cour
    Où parvient la musique
    Des manèges et du cirque

    Les Deux Frères (1962)

    Hugues Aufray

    Deux jeunes frères sur un chemin,
    Deux jeunes frères main dans la main,
    Partaient en guerre, vêtus tous deux,
    L'un de vert, l'autre de bleu.
    L'un de vert, l'autre de bleu,
    Ils étaient partis joyeux,
    Mais la-bas, ils avaient laissé
    Leur coeur et leur fiancée.

    Deux jeunes frères sur le chemin,
    Deux jeunes frères, main dans la main,
    Sur pied de guerre, vêtus tous deux
    L'un de vert, l'autre de bleu.
    Ils étaient partis joyeux,
    Se battirent de leur mieux
    Criant souvent, tremblant parfois,
    Pour l'autre plus que pour soi

    Deux jeunes frères marchent au combat,
    Mais une balle ne choisit pas
    Celui dont elle ferme les yeux
    Pauvre vert, ou pauvre bleu.
    Ils étaient partis joyeux,
    Un seul revint sur les deux
    Un seul revit son clocher
    Endormi dans la vallée

    Deux jeunes filles sur le chemin,
    Deux jeunes filles, main dans la main
    Debout dans la grisaille du soir
    L'une en blanc
    Et l'autre en noir

    Les élucubrations d'Antoine (1966)

    Antoine

    Oh, Yeah !
    Ma mère m'a dit, Antoine, fais-toi couper les cheveux,
    Je lui ai dit, ma mère, dans vingt ans si tu veux,
    Je ne les garde pas pour me faire remarquer,
    Ni parce que je trouve ça beau,
    Mais parce que ça me plaît.

    Oh, Yeah !
    L'autre jour, j'écoute la radio en me réveillant,
    C'était Yvette Horner qui jouait de l'accordéon,
    Ton accordéon me fatigue Yvette,
    Si tu jouais plutôt de la clarinette.

    Oh, Yeah !
    Mon meilleur ami, si vous le connaissiez,
    Vous ne pourriez plus vous en séparer,
    L'autre jour, il n'était pas très malin,
    Il a pris un laxatif au lieu de prendre le train.

    Oh, Yeah !
    Avec mon petit cousin qui a dix ans,
    On regardait "Gros Nounours" à la télévision,
    A Nounours il a dit "Bonne nuit mon bonhomme",
    Il est parti danser le jerk au Paladium.

    Oh, Yeah !
    Le juge a dit à Jules, vous avez tué,
    Oui j'ai tué ma femme, pourtant je l'aimais,
    Le juge a dit à Jules "Vous aurez vingt ans",
    Jules a dit : "Quand on aime on a toujours vingt ans".

    Oh, Yeah !
    Tout devrait changer tout le temps,
    Le monde serait bien plus amusant,
    On verrait des avions dans les couloirs du métro,
    Et Johnny Hallyday en cage à Médrano.

    Oh, Yeah !
    Si je porte des chemises à fleurs,
    C'est que je suis en avance de deux ou trois longueurs,
    Ce n'est qu'une question de saison,
    Les vôtres n'ont encore que des boutons.

    Oh, Yeah !
    J'ai reçu une lettre de la Présidence
    Me demandant, Antoine, vous avez du bon sens,
    Comment faire pour enrichir le pays ?
    Mettez la pilule en vente dans les Monoprix.

    Oh, Yeeeeaaaahhhh !

    Les filles du bord de mer (1965)

    Salvatore Adamo

    Je me souviens du bord de mer avec ses filles au teint si clair
    Elles avaient l'âme hospitalière c'était pas fait pour me déplaire
    Naïves autant qu'elles étaient belles on pouvait lire dans leurs prunelles
    Qu'elles voulaient pratiquer le sport pour garder une belle ligne de corps
    Et encore, et encore, z'auraient pu danser la java

    Z'étaient chouettes les filles du bord de mer
    Z'étaient chouettes pour qui savait y faire

    Y'en avait une qui s'appelait Eve c'était vraiment la fille d'mes rêves
    Elle n'avait qu'un seul défaut elle se baignait plus qu'il ne faut
    Plutôt qu'd'aller chez le masseur elle invitait le premier baigneur
    A tâter du côté de son cœur, en douceur, en douceur
    En douceur et profondeur

    Z'étaient chouettes les filles du bord de mer
    Z'étaient chouettes pour qui savait y faire

    Lui pardonnant cette manie j'lui proposes de partager ma vie
    Mais dès que revint l'été je commençe à m'inquiéter
    Car sur les bords d'la Mer du Nord elle se remit à faire du sport
    Je tolérais ce violon d'Ingres sinon elle devenait malingre

    Puis un beau jour j'en ai eu marre c'était pis que la mer à boire
    J'lai refilée à un gigolo et j'ai nagé vers d'autres eaux
    En douceur, en douceur

    Z'étaient chouettes les filles du bord de mer
    Z'étaient bêtes pour qui savait leur plaire

    La la la la la la La la la la la la ..............

    Les gratte-ciel (1968)

    Salvatore Adamo

    C'est la plus sombre histoire depuis Caïn
    Gravée dans la mémoire d'Américain
    Yè yè yè yèyè

    Un jour, deux gratte-ciel, ne sachant pas que faire
    Un jour, deux gratte-ciel ont joué à la guerre
    Ils ont joué si bien qu'ils oublièrent de rire
    Ils ont joué si bien qu'on aurait bien pu dire
    Qu'il ne leur manquait plus que l'un d'eux soit noir de peau
    Le jaune étant exclu, c'eût été bien trop beau
    Qu'il ne leur manquait plus que ce détail infime
    Pour qu'entre les deux têtus se creusa un abîme
    Yè yè yè yèyè

    Il y eut la mort, il y eut la gloire
    Il y eut le plus fort, il y eut la victoire
    Il y eut le moment suprême et démentiel
    Il y eut le moment où l'on défie le ciel

    Le nez au firmament, les gratte-ciel exultent
    Le ciel patiemment ignore les insultes

    Mais vient l'heure où dans le ciel
    La vérité se dévoile
    Et vient noyer les gratte-ciel
    Sous une pluie d'étoiles
    Yè yè yè yèyè
    Alors, les gratte-ciel se sont faits tout petits
    Alors les gratte-ciel ont sorti leur whisky
    Et ils ont tant bu qu'ils ont tout oublié
    Et ils ont tant bu qu'ils se sont écroulés
    Yè yè yè yèyè

    Les gratte-ciel grattent le sol
    Ça sent le miel, ça sent l'alcool
    Les gratte-ciel crachent leur sang
    Crachent leur fiel, crachent leurs dents
    Crachent leur or et leur argent
    Le sang des morts et des vivants

    Les gratte-ciel crachent leurs corps
    Les gratte-ciel sont ivres morts

    Alors, ils ont vu la couleur de la gloire
    Alors, ils ont su le secret des victoires
    Alors, ils ont vu le soleil du néant
    Alors, ils ont vu comme un grand trou béant

    Et ils se sont pendus

    Yè yè yè yèyè yèèèè

    Les moulins de mon coeur (1968)

    Marcel Amont, Claude François, Michel Legrand...

    Comme une pierre que l'on jette
    Dans l'eau vive d'un ruisseau
    Et qui laisse derrière elle
    Des milliers de ronds dans l'eau
    Comme un manège de lune
    Avec ses chevaux d'étoiles
    Comme un anneau de Saturne
    Un ballon de carnaval
    Comme le chemin de ronde
    Que font sans cesse les heures
    Le voyage autour du monde
    D'un tournesol dans sa fleur
    Tu fais tourner de ton nom
    Tous les moulins de mon cœur

    Comme un écheveau de laine
    Entre les mains d'un enfant
    Ou les mots d'une rengaine
    Pris dans les harpes du vent
    Comme un tourbillon de neige
    Comme un vol de goélands
    Sur des forêts de Norvège
    Sur des moutons d'océan
    Comme le chemin de ronde
    Que font sans cesse les heures
    Le voyage autour du monde
    D'un tournesol dans sa fleur
    Tu fais tourner de ton nom
    Tous les moulins de mon cœur

    Ce jour-là près de la source
    Dieu sait ce que tu m'as dit
    Mais l'été finit sa course
    L'oiseau tomba de son nid
    Et voila que sur le sable
    Nos pas s'effacent déjà
    Et je suis seul à la table
    Qui résonne sous mes doigts
    Comme un tambourin qui pleure
    Sous les gouttes de la pluie
    Comme les chansons qui meurent
    Aussitôt qu'on les oublie
    Et les feuilles de l'automne
    Rencontre des ciels moins bleus
    Et ton absence leur donne
    La couleur de tes cheveux

    Une pierre que l'on jette
    Dans l'eau vive d'un ruisseau
    Et qui laisse derrière elle
    Des milliers de ronds dans l'eau
    Au vent des quatre saisons
    Tu fais tourner de ton nom
    Tous les moulins de mon cœur

    Les nénuphars (1968)

    Jean Arnulf

    Si je repense aux nénuphars
    De l'étang où pêchait mon père
    L'étang est d'or, ses yeux sont verts
    Si je repense aux nénuphars {x2}
    Mon père n'est plus, l'étang est noir

    Si je repense aux acacias
    Dans la cour bleue de mon école
    Mon cœur est grand, un pigeon vole
    Si je repense aux acacias {x2}
    L'école est loin, mon cœur est là

    Si je repense aux grands bateaux
    Bercés en rade du vieux port
    La mer est calme, un enfant dort
    Si je repense aux grands bateaux {x2}
    L'enfant s'est endormi trop tôt

    Si je repense aux marrons chauds
    Que ma mère fourrait dans mes poches
    J'entends le bruit de mes galoches
    Si je repense aux marrons chauds {x2}
    Où est le chant de mes sabots ?

    Si je repense à ce jardin
    Qui me tenait lieu d'Amérique
    Le soir de bal et de musique
    Si je repense à ce jardin {x2}
    L'herbe se tait, l'arbre ne dit rien

    Si je repense aux nénuphars
    De l'étang où pêchait mon père
    L'étang est d'or, ses yeux sont verts
    Si je repense aux nénuphars {x2}
    J'ai donc mangé la meilleure part

    Les papillons noirs (1966)

    Michèle Arnaud & Serge Gainsbourg

    La nuit, tous les chagrins se grisent;
    De tout son cœur on aimerait
    Que disparaissent à jamais
    Les papillons noirs
    Les papillons noirs
    Les papillons noirs

    Les autres filles te séduisent;
    De mille feux, leurs pierreries
    Attirent au cœur de la nuit
    Les papillons noirs
    Les papillons noirs
    Les papillons noirs

    Aux lueurs de l'aube imprécise,
    Dans les eaux troubles d'un miroir,
    Tu te rencontres par hasard
    Complètement noir
    Complètement noir
    Complètement noir

    Alors tu vois sur ta chemise
    Que tu t'es mis tout près du cœur
    Le smoking des temps de rigueur,
    Un papillon noir
    Un papillon noir
    Un papillon noir
    Un papillon noir...

    Les parapluies de Cherbourg (1965)

    Mathé Altéry, Nana Mouskouri, Michel Legrand...

    Depuis quelques jours je vis dans le silence
    Des quatres murs de mon amour
    Depuis ton départ l'ombre de ton absence
    Me poursuit chaque nuit et me fuit chaque jour
    Je ne vois plus personne j'ai fait le vide autour de moi
    Je ne comprends plus rien parce que je ne suis rien sans toi
    J'ai renoncé à tout parce que je n'ai plus d'illusions
    De notre amour écoute la chanson

    Non je ne pourrai jamais vivre sans toi
    Je ne pourrai pas, ne pars pas, j'en mourrai
    Un instant sans toi et je n'existe pas
    Mais mon amour ne me quitte pas
    Mon amour je t'attendrai toute ma vie
    Reste près de moi reviens je t'en supplie
    J'ai besoin de toi je veux vivre pour toi
    Oh mon amour ne me quitte pas

    Ils se sont séparés sur le quai d'un gare
    Ils se sont éloignés dans un dernier regard
    Oh je t'aim' ne me quitte pas.

    Les Remords Et Les Regrets (1965)

    Hugues Aufray

    Ma tendre jouvencelle,
    Petite Jeanneton,
    Ma gentille gazelle
    En jupon de coton.
    Les bouquet de gentianes
    Que tu dresses en collier,
    Si demain, ils se fanent,
    Ne faudra pas pleurer.

    REFRAIN
    Il vaut mieux
    Il vaut mieux
    Oh combien ?
    Vivre peu
    Vivre peu
    Mais vivre bien.
    Et avoir
    Et avoir
    Oh, pas vrai,
    Des remords que des regrets.

    C'est pas la mer à boire,
    La fin d'un bel amour,
    Mes amis, je veux boire
    Avec vous jusqu'au jour.
    Ma belle m'a fait souffrir
    Et m'a aimé aussi.
    Ca fait des souvenirs
    Et ainsi va la vie

    REFRAIN

    Que ma chanson vous dise
    Dans la vie, malgré tout,
    Vaut mieux faire des sottises
    Que de n'rien faire du tout.
    C'est une philosophie
    Qui a son bon côté,
    Le bon côté de la vie
    Qui donne envie de chanter

    REFRAIN

    Hey ! Des remords que des regrets
    Des remords que des regrets

    Les touristes (1966)

    Jean-Claude Annoux

    Le teint blafard, venant on ne sait d'où
    De début juin à la fin du mois d'août
    S'échappe enfin une meute de loups
    Qui a rêvé d'une vie de cocagne
    L'air conquérant dans leurs superbes autos
    Qu'ils vont conduire comme des chars d'assaut
    Ils partent fiers, l'oeil vague et le front haut
    Pour envahir nos plages et nos campagnes

    Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
    Tout feu, tout fou, ça prend tous les risques
    Ça nage n'importe où, ça veut grimper partout
    Ça en veut pour ses sous !
    Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
    Ça n'a jamais le droit d'être triste
    Ça vit en société, c'est bien organisé
    Et ça n'est pas gêné quand ça va se coucher
    En rangs serrés, comme à l'armée

    Plus il fait chaud, plus ils montrent leur peau
    Ça fait rarement un très joli tableau
    Mais à coup sûr, ils en font une photo
    Qu'ils montreront à leurs copains de bagne
    En deux semaines, ils sont défigurés
    Par les efforts qu'ils ont fait pour bronzer
    Et sans complexes, ils veulent sous notre nez
    Nous arracher nos filles et nos compagnes

    Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
    Tout en joie, ça frétille, ça s'agite
    Ça déborde d'ardeur, ça cherche l'âme soeur
    Ça fait le joli coeur
    Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
    Ça renifle et ça suit toutes les pistes
    Ça flirte en société, ouais, c'est bien organisé
    Et ça n'est pas gêné quand ça va se coucher
    En rangs par deux comme à l'armée

    Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
    Ça se croit et ça joue les artistes
    Ça s'prend pour Belmondo
    Qui rencontre Bardot
    Mais un jour sans un mot

    Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
    Ça fait un dernier p'tit tour de piste
    Ça se couvre la peau, quand ça doit tout penaud
    Reprendre son auto
    Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
    Ça devient beurk tout chagrin et tout triste
    A la fin de la fête, quand ça bat la retraite
    Ça croise le coeur gros, d'étranges animaux
    Qui vont jouer à leur tour pendant 31 jours
    - Quoi ? Ben...
    Les tou-tou, les tou-tou, les touristes !

    Les Yeux Fermés (1965)

    Hugues Aufray

    Les yeux fermés, je revois ma maison.
    Je l'ai quittée pour les quatre horizons.
    Mes frères, mes sœurs, eux aussi sont partis
    Bâtir ailleurs leur nouvelle vie.

    Le soir venu, sur la table sciée,
    On travaillait et le chat ronronnait.
    Derrière nous, notre mère sourit,
    Tirait l'aiguille longtemps dans la nuit.

    Depuis ce temps ont passé les saisons
    Sur le toit de notre maison.

    Qu'est devenu le jardin que j'aimai ?
    Aucun de nous n'y reviendra jamais.
    Est-elle heureuse, la maison bien aimée,
    Entre les mains de ces étrangers ?

    Depuis ce temps ont passé les saisons
    Sur le toit de notre maison.

    Les yeux fermés, je revois ma maison.
    Je l'ai quittée pour les quatre horizons.
    Mes frères, mes sœurs, eux aussi sont partis
    Bâtir ailleurs leur nouvelle vie.

    Les yeux fermés j'y retourne souvent
    Pour y chercher mes rêves d'enfant


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires