-
Des parents unis et tendres, une sœur jumelle Liliane, deux aînés : Marcel (qui décèdera à l'âge de seize mois) et Jacqueline née un an avant lui, auraient pu faire de Lucien un enfant épanoui et heureux. C'est oublier les complexes dus à son physique et à sa timidité, mais aussi à un certain sentiment de superiorité, qui très tôt le mettront à part, à l'écart des autres...
ll naît le 2 avril 1928, à Paris, de Joseph Ginsburg et d'Olia Bessman. D'origine russe, le couple a fui la révolution bolchevique de 1917 pour venir s'installer à Paris avec les difficultés que connaissent tous les immigrés... Dès leur arrivée, Joseph gagne sa vie en jouant du piano dans les cabarets. Il connaît Gershwin, Chopin, Bach, Vivaldi, sur le bout des doigts, mais pour faire vivre sa famille il joue du jazz. Fou de musique classique, fou de peinture. Il ne rate aucun concert, aucune exposition. Il intéresse ses enfants à ses passions, et Paris regorge de sorties plus intéressantes les unes que les autres. Mais depuis sa fuite de Russie, il ne peint plus... Olia, est une mère, tendre et gaie, qui fait régner une douce harmonie et qui console souvent le petit Lucien lorsqu'il a reçu une correction paternelle. C’est que Joseph a parfois la cravache facile avec lui plus fréquemment qu'avec les filles.
La famille habite dans le 9ème arrondissement de Paris, rue Chaptal, là, Lucien apprend le piano avec son père.En 1941, Lucien est en 5ème, il a 13 ans, Joseph, qui avait juré de ne plus jamais toucher un pinceau, l'emmène dans une académie de peinture à Montmartre, pour suivre les cours de deux vieux postimpressionnistes, Camoin, et Jean Puy. Quelques mois plus tard Lucien tombe gravement malade, il est atteint d’une péritonite tuberculeuse, mortelle à 99% à l'époque, et ne peut pas s'inscrire à la rentrée en 4ème, il faut l'envoyer à la campagne respirer le bon air, pour le soigner. Toute la famille part dans la Sarthe à Courgenard, lui y restera plusieurs mois seul et s'occupera en faisant quelques dessins. A son retour, Joseph est allé chercher les 5 étoiles jaunes qu'ils accrocheront sans les coudre sur leurs manteaux. Se soustraire au port de l'étoile est très risqué, mais pas question pour les Ginsburg de se priver d'une sortie culturelle, Olia a donc inventé un astucieux stratagème pour les accrocher avec des épingles dissimulées, de manière à pouvoir les ôter le soir, et continuer à vivre normalement.
Ses premières chansons, Serge les composera vers l'age de 22 ans quand il occupe la fonction "d'éducateur" pour les enfants juifs et les jeunes rescapés des camps nazis, au centre de Champsfleur. Venu là dans un but purement alimentaire, il se prend au jeu, fait dessiner les enfants, leur fait des tours de magie, s'occupe de la chorale, il se montre doué pour captiver les jeunes pensionnaires. Il organise des veillées où il s'accompagne à la guitare et chante des chansons qu'il a lui-même composées.
En 1952 il recommence le circuit des boites et des bals, il s'éloigne de la peinture, se fait du "blé" en coloriant des photos noir et blanc pour les entrées de cinéma et peint des fleurs sur les meubles anciens pour en faire de faux Louis XIII…
Joseph voit tous ses espoirs s'effondrer.Pendant les vacances de Pâques 1954 il est engagé comme pianiste d'ambiance au Touquet, il verra son contrat renouvelé l'année suivante. C'est là qu'il rencontrera son futur arrangeur, Alain Goraguer.
En septembre il est embauché au cabaret Madame Arthur (cabaret fameux pour ses travestis) comme pianiste et chef d'orchestre puis son père lui décroche un autre engagement au Milord l'Arsouille. Un soir, il y rencontre Boris Vian : "C'est en l'entendant que je me suis dit : je peux faire quelque chose de cet art mineur ?". "Je pense que Serge et Boris sont frères quelque part : une même violence, une même retenue, un même mystère. Frères dans la dérision, la cruauté et la tendresse." dira Juliette Gréco."Ce coup là, je change de nom. Lucien commençait à me gonfler, je voyais partout "Chez Lucien coiffeur pour hommes", "Lucien, coiffeur pour dames". […] Sur le moment, Serge m'a paru bien, ça sonnait russe; quant au 'a' et au 'o' rajoutés à Ginsburg, c'est en souvenir de ces profs de lycée qui écorchaient mon nom…".
Il ne supportait plus son prénom, mais ne voulait pas pour autant renié ses origines, finalement il opte pour "Serge" (comme Serge Diaghilev, Serge Lifar), mais il conserve une grande similitude pour son nom, dans le but plus ou moins inconscient de ne trahir ses parents qu'à demi.
1959 est marquée par sa rencontre avec Boris Vian et Juliette Gréco. Elle s'intéresse à ses compositions et se trouve désignée pour lui remettre le grand prix du disque de l'Académie Charles Cros, le 14 mars. Malgré cette distinction, et l'enregistrement d'un deuxième album chez Philips, le succès se fait attendre. A partir de Mars il entame une tournée en province et en Italie, toujours avec Opus 109, qui sera un bide complet. Ses compagnons, Brel, Béart, Simone Langlois découvriront Rome, Florence, et l'histoire de la peinture, grâce à lui, guidés par son érudition, et sa passion pour cet art "majeur". Au printemps il enregistre son 2ème album, Claqueur de doigt, avec Alain Goraguer et son orchestre. Sur la pochette, on le voit prêt à tout, avec à portée de main, un bouquet de roses et un pistolet. "Celles à qui plairont mes chansons je leur envoie des fleurs, dans le cas inverse je fais marcher le pétard", précisent les notes de pochette, et le succès se fait attendre. D'autant que Boris Vian, mort brutalement en cette année 1959 à l'age de 39 ans, n'est plus là pour le défendre. En septembre Gainsbourg croise Brigitte Bardot en participant au tournage du film : Voulez-vous danser avec moi ? Il avait été choisi pour son physique grâce à la pochette de son disque.
Son premier succès L'eau à la bouche sort en janvier 1960 avec 100.000 exemplaires vendus.
Il n'abandonne pas pour autant le circuit des cabarets, et heureusement pour lui, on commence à l'apercevoir à la télévision de temps en temps. Mais, il souffre d'être différent. De n'appartenir ni au mouvement yéyé, symbolisé par Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Claude François, Françoise Hardy, Richard Anthony... ni au rock américain dont s'inspirent Les Chaussettes Noires ou Les Chats Sauvages. Il ne trouve pas sa place et sa maison de disque ne se prive pas de le lui dire ! Philips lui reproche de ne pas être "dans le vent" s'ensuivent 6 mois de dépression pendant lesquels il ne pourra plus écrire une seule ligne. Et pourtant dans un Discorama de juin 63, Serge va ignorer cette déferlante yé-yé et reprendre confiance en lui : "La nouvelle vague, je dirai d'abord que c'est moi. Nouvelle vague veut dire qui est à l'avant- garde de la chanson.[…] Je ne tiens pas à mettre des "y" dans mon pseudonyme. […] … Mais ça ne me dérange pas. Je pratique un autre métier, ça (les yé-yé) c'est de la chanson américaine. De la chanson américaine sous-titrée. Moi c'est la chanson française. La chanson française n'est pas morte, elle doit aller de l'avant et ne pas être à la remorque de l'Amérique. Et prendre des thèmes modernes. Il faut chanter le béton, les tracteurs, le téléphone, l'ascenseur… Pas seulement raconter, surtout quand on a dix huit ans qu'on se laisse, qu'on s'est quittés…
J'ai pris la femme du copain, la petite amie du voisin… ça marchera pas. Il n'y a pas que ça dans la vie quand même.
Dans la vie moderne il y a tout un langage à inventer. Un langage autant musical que de mots. Tout un monde à créer, tout est à faire. La chanson française est à faire. Il faut plaire aux femmes d'abord puisque c'est la femme qui applaudit et le mari suit". Amoureux, Serge doit l'être puisqu'il convole en justes noces, le 5 janvier 1964 avec une femme d'une grande beauté, Françoise Antoinette Pancrazzi, dite Béatrice. Au retour de son voyage de noces, Serge entame la promo de son album charnière, au style épuré et dépouillé. Mais les ventes ne vont pas dépasser les 1.500 exemplaires.En 1966 Serge divorce de Béatrice puis se remet en ménage avec elle alors même que le divorce vient d'être prononcé. Il passe l'été 1967 à Belle-Île-en-Mer avec Béatrice et Natacha. Son nouveau super-45 tours est publié en janvier 1966, dès le mois de mars il va se retrouver en tête des hit parades, Serge obtient enfin le succès et bénéficie du coup d'une certaine idolâtrie. C'est le 12 avril de cette même année que le photographe Jean-Marie Perrier met en scène la fameuse "photo du siècle" pour le magazine Salut les copains en réunissant 47 vedettes de la génération yé-yé, dont Gainsbourg. Dans un collector sorti à cette occasion, on apprendra que la boisson préférée de Gainsbourg est le Bourbon au ginger ale, son hobby, les filles, son peintre favori Paul Klee, ses musiciens, James Brown et Igor Stravinsky, qu'il aime lire Nabokov. En mai Serge participe au nouveau Sacha Show, il compose pour Michèle Arnaud et pour son fils Dominique Walter, pour Mireille Darc et pour Serge Reggiani (un album exclusivement consacré à Boris Vian) et une comédie musicale Anna qui ne fut rediffusée à la télévision qu'en 1990.
"C'est à cette époque-là que j'ai battu mon record d'insomnies voulues, dit-il, je n'ai pas dormi pendant huit jours. La nuit je composais la musique de ce qui allait être enregistré le lendemain. Le matin j'étais aux sessions en studio et l'après-midi je tournais […] Après ça, j'ai dormi 48 h non-stop".
Il est très déprimé, très affecté, voire suicidaire. Il se retranche dans son pavillon de la rue de Verneuil, mais il s'affiche rapidement avec de jolies femmes et pousse le cynisme jusqu'à tenir un carnet dans lequel il leur attribue une note. Il ne s'attache à aucune. Il tourne aussi beaucoup pour le cinéma. C'est en tournant les essais pour le film de Pierre Grimblat, Slogan que Serge rencontre celle qui va désormais marquer sa vie professionnelle et personnelle, Jane Birkin.
Elle a alors 20 ans, un bébé sur les bras, Kate, et vient de divorcer de John Barry, compositeur oscarisé. La prise de contact se passe très mal, Serge lui reproche de ne pas savoir parler un mot de français, elle se met à pleurer, il attendait Marisa Berenson pour lui donner la réplique, peut-être pour la séduire aussi, et il se retrouve face à une gamine inconnue ! Mais, en peu de temps, ils vont s'apprivoiser pour ne plus se quitter pendant près de douze ans. En aout, Jane part à Saint-Tropez pour le deuxième rôle féminin du film La Piscine, avec Maurice Ronet, Alain Delon, et Romy Schneider.
Jane Birkin se souvient :"Serge était jaloux de Delon, il le trouvait trop beau ! A Nice il a réussi à louer une voiture quatre fois plus grande que celle d'Alain.[…] Dans cette énorme limousine, très flash, on était obligés de pendre les couches de ma fille Kate, et puis il y avait le landau et la nurse, et Serge gémissait :
"Ma belle voiture ! on dirait une caravane arabe ! …"De son côté, Françoise Hardy attend Serge à Paris pour travailler avec lui, après lui avoir écrit le texte magnifique de L'anamour. Serge accepte de mettre ses mots sur une musique composée par un autre, ça sera l'énorme tube du tout début 1969 : Comment te dire adieu.
Serge et Jane partent au Népal tourner un film pour Cayatte : Les chemins de Katmandou. A leur retour ils s'installent au 5 bis rue de Verneuil, avec Kate Bary, la première fille de Jane, dans cette maison noire du haut en bas, véritable musée imaginaire, fouillis d'objets hétéroclites et précieux. A la fin de l'année 1968 ils enregistrent ensemble, à Londres au studio Chappell, une nouvelle version du sulfureux Je t'aime moi non plus. Cette fois, le disque est commercialisé et la version de Gainsbourg / Birkin devient célébrissime, elle fait le tour des discothèques d'Europe et d'outre Atlantique... Cependant, de nombreux pays interdisent le titre et Gainsbourg lui-même décide de le retirer du premier album qu'il sort avec sa nouvelle compagne.
Serge et Jane deviennent un couple hautement médiatique, une période riche et heureuse commence enfin pour lui qui reprend goût à la vie et à la création. Il se consacre à sa vie personnelle stabilisée, et suit sa compagne sur la plupart de ses tournages.Le 15 mai 1973, il a 45 ans, Serge bénéficie de son premier sursis, première crise cardiaque : Il parvient à s'abstenir d'alcool et de tabac pendant les six à huit semaines qui suivent son hospitalisation... pas plus. Sent-il que l'étau ne va pas tarder à se resserrer ?
Dans un entretien accordé à Michel Lancelot au mois de septembre, il fait le point :
"Quand tout va mal il faut chanter l'amour, le bel amour et quand tout va bien chantons les ruptures et les atrocités. Elle est la fille que j'attendais. Ça ne s'est pas su comme ça au départ, il y a eu une mutation en moi. Je pense qu'elle est la dernière, si elle me quitte… J'aime cette fille, je peux le dire, j'ai jamais dit ça de personne. […] J'avais quelques amis, j'en aurai un peu moins. Je deviens un peu plus difficile. J'étais déjà misogyne, je deviens misanthrope. Vous voyez, il ne me reste pas grand chose, mais il me reste des choses essentielles comme mes enfants, ma femme et la création. Ça continue. Avec l'esprit plus lucide et les mains qui ne tremblent plus, enfin presque plus. L'apport de l'alcool et du tabac sur l'intellect, pour moi, c'était très nocif. J'étais tellement saturé que je restais des nuits entières sans rien trouver. J'allais assez vite… donc j'ai vu beaucoup de paysages défiler mais j'ai accroché un platane, alors maintenant je sais que je suis légèrement blessé au cœur, j'espère que c'est pas très grave, que je pourrai survivre".
Fin septembre, il enregistre Vu de l'exterieur
En avril 1974, pour la première et dernière fois de sa vie, Serge appose sa signature sur un appel à voter pour un candidat, en l'occurrence : Giscard d'Estaing.
"Si j'ai soutenu Giscard, dira-t-il un an plus tard, c'est pour des raisons avouables. Je n'ai aucune sympathie pour Mitterrand. Il s'est mouillé dans le passé dans des positions trop équivoques […] Depuis longtemps, j'avais repéré Giscard d'Estaing comme un homme intègre et brillant. C'est tout… Je dois ajouter qu'il y avait pas mal de provocation volontaire dans mon choix, chose que je n'avais plus faite depuis longtemps".
Puis il avouera plus tard : "Ben… j'ai fait une connerie. Je trouvais que Giscard était un bon ministre des Finances, un très bon lieutenant-colonel. Il s'est avéré qu'il était un piètre général".En janvier 1980, il donne 2 concerts à Bruxelles, véritables triomphes. Même succès à Cannes, au Midem où Europe 1 et Philips lui décernent disque d'or et disque de platine. Il publie un comte parabolique, Evguénie Sokolov. Gainsbarre a t'il détruit Gainsbourg ? La gloire a t'elle détruit le couple mythique ? En tout cas, Serge paye cher le prix de ses excès. Jane, le quitte en aout 1980, emmenant les filles Kate, et Charlotte. Au bout de 12 années de vie commune, ne supportant plus de le voir se détruire et se perdre, elle déserte la rue de Verneuil et le laisse plus désemparé que jamais. Son chagrin est immense, il crève de ne plus voir ses enfants, il touche le fond. Il se jette dans le travail : un album pour Jacques Dutronc, Guerre et pets, la musique du film de Claude Berri Je vous aime et un rôle aux côtés de Catherine Deneuve qui rappelle inévitablement son propre rôle. Pour Catherine il écrit Dieu est un fumeur de havanes qu'il interprètera avec elle.
En 81, il lui écrit un album entier, Souviens-toi de m'oublier que Libération chroniquera quelques mois plus tard, assorti d'un calembour à la Gainsbarre : "Deneuve ? non, D'occase !". La réaction de Catherine à cette grossièreté sera télégraphique et sans appel : "Vous ne serez jamais assez ivre à mes yeux pour justifier vos jeux de mots à Libération STOP Il faut savoir résister à certaines tentations STOP Vous ne pourrez jamais noyer vos regrets et malgré vos triomphes je sais que vous êtes inconsolable pour des raisons qui ont cessé de m'intéresser STOP J'avais de l'affection pour vous mais plus d'indulgence serait complaisant".
Nouveau scandale, en janvier 82 lors de l'émission Droit de réponse animée par Michel Polac et consacrée à la mort de Charlie Hebdo, où Serge s'exhibe affublé d'un long ballon de baudruche qui sort de son pantalon tel un sexe démesuré, les chaises volent ainsi que les injures, Gainsbarre prend le pas sur Gainsbourg, le lendemain l'animateur fait des excuses au journal de 13 heures.
Depuis un an, il enchaîne les spots publicitaires, Brandt, Roudor Saint Michel, plus tard Lee Cooper, la Renault 9, les soupes Maggi. Il écrit des chansons pour Julien Clerc, Diane Dufresne.
En mai 1982 Pierre Lescure, directeur des programmes de variétés à Antenne 2, lui remet un disque d'or pour Mauvaises nouvelles des étoiles. Puis Serge part dans la jungle tropicale gabonaise tourner Equateur dans des conditions climatiques pénibles. Francis Huster remplace Patrick Dewaere avec lequel Serge révait de tourner. Le film sera un échec commercial à sa sortie. Au festival de Cannes (1983) il se fait huer et chahuter. Cette même année il devient parrain (ou papa 2 comme il se nomme) de Lou, la fille de Jane et de Jacques Doillon. Il s'enfonce dans la déprime, se "cuite" de plus en plus souvent, mais son inspiration est intacte, il est toujours très sollicité par les annonceurs : Gini (avec Bambou), Orelia (sorte d'Orangina américain), Palmolive (shampooing), Friskies (nourriture pour chiens) ou encore Roumillat (fromage) et Anny Blatt (laines). Il compose deux albums, l'un pour Isabelle Adjani, l'autre pour Jane Birkin.
Au printemps 1985 Serge perd sa mère, Olia, âgée alors de 92 ans. Au même moment, sous l'œil attendri et admiratif de Serge, Jane Birkin monte sur la scène d'un théâtre pour donner la réplique à Michel Picolli dans La fausse suivante. Depuis quelques temps Gainsbourg est l'invité rêvé des plateaux télé, doué pour provoquer des scandales qui font grimper l'audimat, il est de plus en plus souvent sollicité pour des émissions. Alors qu'il participe en direct à l'émission télévisée de Patrick Sabatier, au cours de laquelle il doit répondre aux questions souvent hostiles des téléspectateurs, il établit un chèque de 100.000 francs pour Médecins sans frontières et retourne l'opinion en sa faveur. Le 19 septembre Jack Lang lui offre la croix d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Serge est particulièrement fier d’être directement décoré officier, et non chevalier comme Coluche ou Clint Eastwood. Puis il retourne à New York pour l'enregistrement de son dernier album studio, You're Under Arrest.
Du 19 septembre au 27 octobre, il remonte sur scène, au Casino de Paris accompagné de musiciens et de choristes américains qui ne le quitteront plus, il se produit en province dans des concerts intitulés C’est ma tournée (23 dates en 26 jours !). Serge s'ennuie... Thomas Dutronc, 15 ans, lui tient compagnie de temps à autres… ainsi que ses amis fidèles : Jacques Wolfsohn, Jacques Dutronc. Enfermé dans son alcoolisme, en panne textuelle, en état permanent d'ébriété, il souffre de plus en plus d'angoisses liées aux affres de la création.
Au début de l'année 89 il est hospitalisé à cinq reprises, les médecins se montrent très alarmistes, et l'avertissent du risque de cécité qu'il encourt. Au mois de Mars, il sort un album pour Bambou Made In China mais c'est un échec commercial. Bambou n'a aucune formation musicale et Serge est en panne d'inspiration. Au mois d'avril il subit une ablation d'une tumeur au foie, l'opération dure plus de six heures. En mai il est l'invité de Nulle part ailleurs, sur Canal+, et apparaît en forme, gai, enjoué, vif, et… à jeun. Les médecins lui ont strictement interdit l'absorption d'alcool, il s'y tient, pendant quelques mois seulement. A l'automne sort un coffret de 9 CD De Gainsbourg à Gainsbarre assorti d'une pub qui veut déjouer le destin : "Gainsbourg n'attend pas d'être mort pour être immortel". Invité par Patrick Sabatier pour son émission Et si on se disait tout fin septembre, il avoue : "Mon deal avec la mort ne regarde personne, que je reboive et que je refume, c'est mon problème".
Une semaine plus tard il entre en urgence à l'hôpital américain suite à un malaise cardiaque. Nous sommes le 2 mars 1991. Ce sera le 5è et le dernier.
Il est enterré avec ses parents au cimetière Montparnasse (1re section) à Paris, le 7 mars
______________________________________________Corval
votre commentaire -
Inaugurée le 11 août 1866, la salle abrite d'abord le Cirque-Impérial, ex-Cirque Olympique dont l'ancienne salle avait été détruite - comme nombre de théâtres du «boulevard du crime » - par le baron Haussmann en 1862 lors de la création de la place du Château-d'Eau, aujourd'hui place de la République. Ses 5.000 places en font le plus grand cirque d'Europe. Dirigé par Bastien Franconi, descendant d'une longue lignée d'artistes de foire créateurs du Cirque-Olympique, on y présente des spectacles équestres et patriotiques. Mais leur mode étant passée, la faillite survint dès l'année suivante. Après une première tentative infructueuse de reprise par Hippolyte Hostein, ancien directeur du Châtelet, sous le nom de théâtre du Prince Impérial, la salle tombe entre les mains d'Hippolyte Cogniard, directeur des Variétés, qui l'acquiert en 1869 pour le compte de son fils Léon.
Rebaptisée théâtre du Château-d'Eau, il en prend la direction à la mort prématurée de Léon en mars 1870. Il y présente de nombreux drames, fééries et revues jusqu'en 1875 où il passe la main à Eugène Dejean. Ce dernier ne possédant pas le talent de son prédecesseur, la faillite est prononcée en 1876. L'auteur dramatique Jules Dornay s'y essaie à son tour aussitôt remplacé par une société créée par ses propres comédiens et dirigée par Ulysse Bessac. Le drame y est rejoint par l'Opéra-comique à partir de 1879 puis par l'opéra en 1881. Mais les subventions manquent et le théâtre est repris par Georges de Lagrenée en 1883.
Désormais Opéra-Populaire, on y représente un répertoire lyrique traditionnel qui ne parvient pas à attirer les foules. Après une série de directions éphémères, les "Artistes associés" de Bessac font leur retour en 1886 et y imposent avec un relatif succès le mélodrame. C'est sous le nom de théâtre de la République (la place ayant été, elle, renommée en 1879) que s'ouvre la saison 1893-94. L'auteur dramatique Alphonse Lemonnier y présente une série de drames puis accueille en 1898 avec grand succès la troupe de l'Opéra-comique pour une série de représentations à bas prix.
Successivement Opéra-Populaire et théâtre du Château-d'Eau à nouveau en 1900, Victor Silvestre, ex-directeur des Folies Dramatiques y programme des opérettes ainsi que des opéras, tout en dirigeant également les Bouffes-Parisiens. Il dépose le bilan en 1903.
En février 1904, une société constituée par l'homme d'affaires Thomas Barrasfords prend possession des lieux, misant sur la nouvelle vogue du music-hall venue d'Amérique. L’Alhambra devient immédiatement le lieu à la mode, devançant ses illustres aînés : l’Alcazar, l' Eldorado ou la Scala. On peut y applaudir de nombreuses vedettes de l'époque parmi lesquelles Yvette Guilbert, Fragson, Polin, le clown Grock, le contorsionniste et magicien Houdini, Raimu, et bien entendu Mistinguett. Le jeune Maurice Chevalier, élève du désopilant Little Tichy, y apparaît en 1907 dans la revue Alhambra 1905, imitant Fragson et Sarah Bernhardt. Chevalier se souviendra de ses débuts en chantant en 1957, à 68 ans, lors de son retour à l’Alhambra la Marche de Ménilmontant.
La salle est entièrement détruite par un incendie en 1925. Reconstruite en 1931 avec encore plus de luxe sur les plans de G. Guimpel, architecte d'avant-garde et concepteur du Palladium de Londres (la société d'exploitation, dirigée par MM. Black et Gulliver, ayant acquis les murs), le nouvel Alhambra bénéficie d'une architecture pleine d’audace pour l’époque : 2.800 places de face avec deux balcons suspendus et soutenus par des arches accrochés au toit, une scène de 400 m2, une salle de projection, ventilation, chauffage, ascenseur, etc. Décoré en « modern style » par Pellegry et Lavignac, éclairé par le maître verrier Gaétan Jeannin, ses stucs nappés à la feuille d’or impressionnent le public qui le baptisera le « temple doré » (ou « théâtre en or »). S'y donnent en alternance des spectacles de music-hall, des séances de cinéma et des représentations d'opérette. On y acclame Pola Negri, Pierre Dac, Muratore, Suzy Solidor, etc. Faillite ou mauvaise gestion, la direction anglaise baisse les bras en 1934 mais reste propriétaire des murs.
En 1935, Kurt Robitchek, un cabaretier berlinois, créateur du fameux KDK (Kabaret der Komedians) et qui fuit le nazisme, s'allie à Yves Bizos, ancien directeur de Bobino reprend la direction et présente la toute jeune Mireille ou Marianne Oswald. En mai 1936, les grandes grèves n'épargnent pas l’Alhambra. Afin d'apaiser la CGT, Jean Zay, ministre de la Culture du Front populaire, et Cassou, directeur de la toute jeune Maison de la Culture, confient la direction à Louis Aragon et Jean-Paul Le Chanois, membres éminents du PCF. Rebaptisé « Théâtre du peuple et de la République », il devient le fief de l’idéologie théâtrale socialiste et universelle. Le 14 juillet 1936, le retour d'exil de l'écrivain Romain Rolland est marqué par la représentation de son 14 Juillet, réunissant la participation de près de deux mille personnes (dont trois cents sur scène), dont Marie Bell qui chantera ce soir-là L'internationale le poing tendu. Le spectacle est radiodiffusé dans toutes les grandes villes françaises en alternance avec les discours de Léon Blum. Dans l’entrée du théâtre, une exposition d’art moderne accueille les spectateurs : Henri Matisse, Fernand Léger, Picasso, et d'autres membres de l'école post-cubiste ou de l’AEAR (Association des Écrivains et Artistes révolutionnaires). L’engouement est cependant de courte durée et en septembre 1936, la scène est à nouveau vide.
Robitchek reprend les rênes et, le 4 du même mois, propulse sur scène pour la première fois Edith Piaf, qui n'a que 19 ans. Face à la concurrence de l'Olympia et de l'A.B.C., il affiche des artistes de renom tels : Fernandel, Ray Ventura et ses Collégiens, Maurice Rostand, Fred Mella qui joue la Marche de l’Alhambra, etc. . Mais la menace nazie incite Robitchek à partir pour New York. Albert Beauvais reprend la direction en 1937. Durant l'Occupation, se succèdent Bourvil, Raymond Souplex et Jane Sourza, Georges Guétary, Lucienne Boyer, Ray Ventura, Django Reinhardt, etc. Une nouvelle revue de Mistinguett voit également le jour. Après la Libération, Beauvais tente de séduire le public avec des opérettes. Mais la formule s’essouffle et Beauvais prend en 1949 Jane Breteau et Pierre Andrieu comme associés.
Née en 1900 dans le quartier du Montparnasse et diplômée de commerce puis directrice d’école, Jane Breteau fait ses classes avec un certain succès dans le monde du cinéma parisien (le Ciné-rire des Acacias, le Chezy de Neuilly, le Rochechouart, le Lynx de la place Pigalle). Nommée directrice de l'Alhambra en 1951, elle reprend le bail de la société Bertice d’Albert Beauvais. En 1954, elle rachète les murs à la Rank Organization, société anglaise exploitant près de six cents salles et productrice de films et de spectacles dans le monde. Sa détermination et son savoir-faire redonnent à l’Alhambra ses lettres de noblesse en en faisant un cinéma-music-hall populaire et bon marché, proposant trois heures de spectacle ininterrompu. Son immense écran et sa salle de projection ultra-moderne lui permettent de projeter des films en cinémascope comme le Gaumont Palace ou le Grand Rex. Pierre Andrieu signe également un contrat d'exclusivité pour la retransmission d'émissions populaires avec la télévision naissante et la radio. Andrieu ramène bon nombre de vedettes de tous arts dont le jazzman Harry James, faisant peu à peu de l'Alhambra un nouveau temple du jazz. En 1955, après un spectacle, Pierre Andrieu quitte soudainement les lieux. Bruno Coquatrix, qui vient de reprendre le cinéma de l’Olympia pour en faire également un music-hall, le remplace à la programmation. Entre séances de cinéma et spectacles, la salle produit également le championnat du monde de catch des poids mi-lourds. Mais un an plus tard, Jane Breteau refuse de s'associer à Bruno Coquatrix dans un cartel du music-hall et c'est René Gola, jeune directeur technique et beau-frère de Georges Ulmer, qui devient directeur artistique. Il adopte alors la formule « 100% music–hall », précisant le « style Alhambra » audacieux et ouvert aux jeunes talents. Connus ou inconnus, nombre d'artistes y font leurs premiers pas ou connaissent une nouvelle carrière.
Suite à une rencontre au Balajo avec Maurice Chevalier qui rentre d'Hollywood après dix ans d’absence sur la scène française, Jane Breteau décide de monter une nouvelle revue en l'honneur de l'une des plus grandes vedettes du music-hall à la rentrée de la saison 1956-1957. Associée au producteur Jacques Canetti, directeur du cabaret des Trois Baudets, elle rebaptise sa salle Alhambra-Maurice Chevalier.
L'Alhambra devient avec Bobino et l’Olympia l’un des trois piliers incontournables du music-hall parisien à une époque où naît un conflit entre le jeune rock'n'roll et le jazz. Par sa taille exceptionnelle, il constitue également un test décisif pour les artistes : perdu sur cette scène immense, seul un véritable talent peut s'imposer. Ce sera le cas (par cinq fois) de Charles Aznavour ou encore Jacques Brel. Mais le gigantisme et la profondeur de ce « vaisseau » permet aussi de présenter des spectacles grandioses comme les Ballets africains de Senghor, etc. . Le duo Roger Pierre & Jean-Marc Thibault s’y établissent et triomphent dans la comédie musicale Les Plumes rouges. Ils composent pour l'occasion un hymne au music-hall. Henri Salvador s'y produit pour la dernière fois avant vingt ans d'interruption dans deux récitals. D'autres lui succèderont comme Pétula Clark, Poiret & Serrault... . Le jazz, de mythiques concerts et comédie musicale. Zizi Jeammaire y crée, en pleine guerre de l’O.A.S., l'un des plus grands succès de l’histoire du music-hall : l'incontournable Truc en Plumes. Raymond Devos défend les premiers soubresauts d’un adolescent de 17 ans : Johnny Hallyday.
Le répertoire classique alterne avec le rock américain, de Vince Taylor et Gene Vincent. La comedie musicale, les féeries sur glace ou les ballets américains enchantent les spectateurs. Et le jazz y résiste toujours. Mais la qualité des productions ne peut équilibrer la fiscalité importante imposée aux lieux de spectacle. De plus, la percée de la télévision dans les foyers, la multiplication des microsillons et les départs en week-end se conjuguent pour vider les salles. C’est avec Blanche Neige et les 7 nains que l’Alhambra ferme définitivement ses portes en mai 1967, à la mort soudaine de son infatiguable directrice. En 1968, Maurice Chevalier lors de son dernier récital au Théâtre des Champs-Elysées entonne un Au revoir l’Alhambra. L’Alhambra, sans doute la plus belle salle de Paris, vient grossir la liste des lieux mythiques qui disparaissent à la même époque. Démoli, le passé n'est toutefois pas totalement oublié puisque les lieux abritent aujourd'hui le siège de l'ANPE Spectacles.
En hommage au music-hall mythique, le producteur Jean-Claude Auclair, qui avait déjà réhabilité L'Européen en 1988, a choisi de baptiser Alhambra l'ancienne salle de l'Association fraternelle des cheminots français aménagée en 1920 au 21 rue Yves-Toudic (10è), à 300 mètres de l'ancien Alhambra-Maurice Chevalier. Dotée de 600 places et inaugurée en avril 2008 après deux ans de travaux cosmétiques et acoustiques, la programmation propose essentiellement des concerts et des spectacles musicaux.
___________________________________________Corval
2 commentaires -
Le barbier de Séville (1960)
Marcel Amont
En m'asseyant dans mon fauteuil
Je remarquai en un clin d'œil
Que ma voisine était charmante
Mais elle était accompagnée
D'un mélomane renfrogné
À la barbiche menaçante
Alamaviva et Figaro
S'entretenaient en bel canto
D'une enfant appelée Rosine
Emprisonnée dans la maison
D'un épouvantable barbon
Comme celui
Comme celui
De ma voisine
{Refrain:}
Et c'est ainsi qu'au Barbier de Séville
Je pris un plaisir extrême
Que je n'eusse point
Que je n'eusse point
Trouvé dans la vie de bohème
Que je n'eusse point
Que je n'eusse point
Trouvé dans la vie de bohème
C'est d'abord pression légère
Du genou qui se resserre
Et comme la belle ne fuit pas ce contact
Je prendrai, prendrai sa main au deuxième acte
Attention, car je vois la barbiche
Pointer, pointer sournoisement
Piano, piano, piano, piano
Puisque ce vieillard me suspecte
Imitons le maintien du monsieur qui se délecte
Imitons ton ton ton ton ton
Le maintien tien tien tien tien tien
Du monsieur qui se délecte
En m'agitant dans mon fauteuil
Je commençais à faire mon deuil
De ma ravissante voisine
Lorsque soudain un ronflement
Vint troubler le recueillement
Pendant le grand air de Rosine
Le barbichu s'est endormi
Aux doux accents de Rossini
Et par une rencontre heureuse
À ce moment-là le ténor
En faisant trembler les décors
Presse Rosine
Sur sa poitrine
Mélodieuse
{au Refrain}
Ce Figaro, depuis une heure,
Me dit le lieu de sa demeure
Numéro vingt, belle façade
La la la la, deuxième arcade
Oui, mais l'adresse de ce barbier
Offre pour moi peu d'intérêt
J'aimerais mieux savoir la vôtre
Pendant que dort ce bon apôtre
Déjà mon âme
D'amour s'enflamme
Et puis elle a sur le programme
Douce espérance
Douce espérance
Elle a trompé la surveillance
De son gardien sans vigilance
Ah ! Cher Figaro
Déjà mon âme
D'amour s'enflamme
Déjà mon âme
D'amour s'enflamme
Allegro et prestissimo
Elle m'a donné son numéro
Son numéro de téléphone
Et d'une voix au pur métal
C'est moi qui chante le final
Ce soir à l'Opéra Comique
Et d'une voix au pur métal
C'est moi qui chante le final
Ce soir à l'Opéra Comique :
Étoile quarante-trois
Quarante-trois zéro sept {ad lib}Le barbu sans barbe (1965)
Salvatore Adamo
Avez-vous vu un barbu sans barbe ?
Avez-vous vu un poilu sans poil ?
Car ce barbu m'a laissé sa barbe
Oui ce poilu m'a laissé ses poils
Poils de chameau faut qu'je précise
Car ce salaud m'a chipé Lise
Quand on l'a vu penaud, crotté,
Ma femme et moi, eûmes pitié
L'avons lavé et bien rasé
Il était bien beau, il a remercié
Comme trois amis on s'est mis à table
Repas sans fin, il avait faim le pauvre diable
Il a raconté qu'il a tout raté
C'était touchant de le voir pleurer
L'avons bien plaint, réconforté
L'avons mis couché et bien bordé
Le lendemain manquait ma valise
Mon costume neuf, ma plus belle chemise
Pas étonnant que mes effets lui aillent
Car le coquin était de ma taille
Mais près de moi, y avait plus ma Lise
Elle n'a pas voulu lâcher la valise
Quel infamie, c'est renversant
La pauvre fille m'appelle sûrement
Il est parti ma valise à la main
Mais c'qui est pire, ma Lise à l'autre main
L'avez-vous vu ma valise à la main ?
L'avez-vous vu ma Lise à l'autre main ?
Avez-vous vu un barbu sans barbe ?
Avez-vous vu un poilu sans poil ?
Car ce barbu m'a laissé sa barbe
Oui ce poilu m'a laissé ses poils !Le bateau espagnol (1954)
Michèle Arnaud (1964), Léo Ferré (1954), Jacques Douai (1954)...
J'étais un grand bateau descendant la Garonne
Farci de contrebande et bourré d'Espagnols
Les gens qui regardaient saluaient la Madone
Que j'avais attachée en poupe et par le col
Un jour je m'en irai très loin en Amérique
Donner des tonnes d'or aux nègres du coton
Je serai le bateau pensant et prophétique
Et Bordeaux croulera sous mes vastes pontons.
Qu'il est loin le chemin d'Amérique
Qu'il est long le chemin de l'amour
Le bonheur ça vient toujours après la peine
T'en fais pas mon ami j'reviendrai
Puisque les voyages forment la jeunesse
T'en fais pas mon ami j'vieillirai
Rassasié d'or ancien ployant sous les tropiques
Un jour m'en reviendrai les voiles en avant
Porteur de blés nouveaux avec mes coups de triques
Tout seul mieux qu'un marin je violerai le vent
Harnaché d'Espagnols remontant la Garonne
Je rentrerai chez nous éclatant de lueurs
Les gens s'écarteront saluant la Madone
En poupe par le col et d'une autre couleur
Qu'il est doux le chemin de l'Espagne
Qu'il est doux le chemin du retour
Le bonheur ça vient toujours après la peine
T'en fais pas mon ami j'reviendrai
Puisque les voyages forment la jeunesse
J'te dirai mon ami A mon tour
A mon tour...Le Bonheur N'est-il Pas Fait Pour Moi (1964)
Hugues Aufray
Le bonheur n'est-il pas fait pour moi
N'est-il donc pas fait pour moi
La nuit a jeté au creux de l'océan
Tous les châteaux de mes rêves d'enfant
Qu'est devenue la princesse aux yeux d'or
Princesse perdue de mon île au trésor
Le bonheur n'est-il pas fait pour moi
N'est-il donc pas fait pour moi
L'étoile du printemps appartient au berger
Le vent à l'hiver et le blé à l'été
La pluie de septembre appartient à l'automne
Mais moi, je le sais, je ne suis à personne
Le bonheur n'est-il pas fait pour moi
N'est-il donc pas fait pour moi
Il faut qu'un jour dans ma chanson
La joie se lève à l'horizon
J'ai trop longtemps marché
Seul, au long de mes nuits
Ce que les autres ont eu, je le veux aussi
Le bonheur n'est-il pas fait pour moi
N'est-il donc pas fait pour moiLes murs lézardés tristes et sombres
Les murs où se déchirent les ombres
La rue où le ciel n'entre pas
Passe un carrosse d'or et puis s'en va
Soudain les yeux brillent aux fenêtres
Des gosses au visage d'ancêtre
Des chiots que l'on n'allaite pas
Passe un carrosse d'or et puis s'en va
Des pieds nus qui s'écorchent aux pierres
Sur le chemin noir
Mains menues qui se tendent en prière
Vers l'absurde espoir
Où es-tu? Oh! beau carrosse d'or
Reviens-nous, fais-nous rêver encore
À l'île au trésor
Plus rien que le vent et sa plainte
Plus rien les voix se sont éteintes
Les gosses qui ne comprennent pas
Passe un carrosse d'or et puis s'en va
Les vieux ont détourné leurs têtes
Devant l'éternelle défaite
Heureux ceux qui ne savent pas
Passe un carrosse d'or et puis s'en va
Mille fois leurs pieds nus ont saigné
Le long du chemin noir
Mille fois leurs mains ont imploré
Vers un absurde espoir
D'où viens-tu? Oh! beau carrosse d'or
Où mènes-tu, où est l'île au trésor
Serais-tu là mort?
Serais-tu là mort?
Serais-tu là mort?Le chasseur de primes (1965)
Frank Alamo
{Parlé:}
On l'a fait venir pour que Michaël récupère les troupeaux
(On a fait venir qui ?)
Mais, le chasseur de primes !
(En tout cas, les frères Jackson ne rendront pas les troupeaux comme ça)
(Y aura d' la bagarre, ça c'est sûr !)
Oui, mais le chasseur de primes aura dix mille dollars !
(Dix mille dollars ? Dix mille dollars !)
Ça y est, il vient d'aller voir le shérif
Pour lui parler de son affaire
Il prend un verre au bar d'un air naïf
Devant ses adversaires
Il est tout seul, ils sont autour de lui
Il a son colt, sa Winchester
Comme il tire vite, alors, ils se méfient
Y a d' la bagarre dans l'air
Oui, mais Maria le regarde, elle a peur pour lui
Sur son cheval au galop, il poursuit les bandits
Et les bandits se retournent et ils tirent sur lui
Sautant la haie, bientôt chez un ami
Vite ils se sont barricadés
Mais le chasseur de primes les a suivis
Que va-t-il arriver ?
{Parlé:}
- Regarde, il a réussi à rentrer
- Oui, mais il est seul contre cinq
- Tu vas voir, je suis sûre qu'il va gagner
- Attention, attention, attention, ils commencent à tirer !
Oui, et Maria le regarde, elle est fière de lui
Quand les cow-boys ont ramené les troupeaux dans l'enclos
De tous les ranches, on venait voir le beau rodéo
{ad lib:}
Oui, le chasseur de primes a triomphé
Il va vers d'autres aventures
Et Maria le voit le cœur serré
Partir sur sa monture{Parlé:}
Figurez-vous qu'elle était fiancée à Jimmy
La bague qu'elle a au doigt
Je suis sûre que c'est lui qui lui a donnée
Tous les soirs à la sortie du lycée
Il allait la chercher avec sa moto
Et tu sais, il conduisait... comme un fou !
Elle l'a rencontré au drugstore
Il s'est retourné, lui a souri
Elle l'a aimé, lui le chef de la bande
Son père, sa mère ne l'aimaient pas, non, non
Ils ne voulaient pas qu'ils se revoient
Ils disaient : "Ce garçon-là n'est vraiment pas pour toi
C'est un casse-cou, c'est le chef de la bande"
Un jour son père lui a interdit
De revoir Jimmy, tout était fini
Jimmy a demandé : "Pourquoi ?"
Elle a dit : "Je ne sais pas"
Elle a dû le peiner, lui le chef de la bande
{Parlé:}
Il a souri, l'a embrassée, puis il lui a dit : "Adieu !"
Il paraît qu'il avait des larmes dans les yeux
Quand il a démarré dans la nuit, il pleuvait, il...
Elle lui a dit de ralentir, mais...
Est-ce qu'il l'a entendue lorsqu'elle a crié :
"Attention ! Arrête ! Attention ! Attention... !
Ah !!!!!!!!"
Elle pense à lui presque tout le temps
Elle se souvient de leurs bons moments
Ses amis lui disent toujours
De ne plus pleurer son grand amour
Elle ne l'oubliera pas, lui le chef de la bande
Le chef de la bande qu'elle a aimé
Le chef de la bande qu'elle a aimé
Le chef de la bande qu'elle a aiméLe ciel est si beau ce soir (1963)
Richard Anthony
Le ciel est si beau ce soir
La nuit est si bleue ce soir
C'est l'heure où je me sens
Perdu comme un enfant
Le ciel est si beau pourtant
Depuis que l'on s'est quittés
Je n'ai jamais eu d'été
Soudain, je viens d'avoir
Envie de te revoir
Le ciel est si beau ce soir
Longtemps, j'ai attendu
A l'angle de ta rue
Mais tu n'es pas venue
Je suis reparti sans bruit
Tout seul à travers la nuit
Mais je ne veux pas croire
Qu'il n'y a plus d'espoir
Le ciel est si beau ce soir
Le ciel est si beau ce soirLe cœur de la Maria (1965)
Jean-Claude Annoux
{Refrain:}
La la la...
Jamais on ne l'oubliera
La la la...
Le cœur de la Maria
Quand les filles de la rue retournaient chez leur mère
Et que les boîtes à plaisir étaient déjà fermées
Le cœur de la Maria, lui, restait entrouvert
L'été comme l'hiver, on entrait sans frapper
Elle nous ouvrait son bar comme elle ouvrait son cœur
Que l'on soit blanc ou noir, Ecossais ou Chinois
On apportait son pain, elle y mettait du beurre
On apportait son cœur, elle le mettait en joie
{au Refrain}
On parlait du bon temps, on parlait de la guerre
Y en a qui se noyaient dans les pichets d'vin blanc
D'autres chez qui l'alcool faisant l'effet contraire
Retrouvaient dans la bière les yeux de leurs vingt ans
Le cœur de la Maria, c'était l'bureau des peines
Ou plutôt le carrefour des pleurs du monde entier
Quand la vie était moche, quand on relâchait les rênes
C'est dans son gilet de laine que l'on venait pleurer
{au Refrain}
Officiers ou troufions, tous ceux de la dernière
Qu'ils soient Pieter ou Pierre sont d'accord sur cela
La guerre n'est que la guerre si elle n'a de chansons
Nous, notre Madelon s'est appelée Maria
Nous notre Madelon s'est appelée Maria
{au Refrain}Le Coeur Gros (1965)
Hugues Aufray
Quand revient le vent de l'automne,
Je pense à tout ce temps perdu.
Je n'ai fait de mal à personne.
Je n'ai pas fait de bien non plus
Et j'ai le cœur gros.
Pauvre chien perdu dans la ville,
Y a des abris pour toi, mon vieux.
On a la conscience tranquille
Et quand on regarde tes yeux,
On a le cœur gros.
Après des mois de mauvais coups,
De filets pleins de goémons,
Quand le marin compte ses sous,
Sur la table de la maison,
Il a le cœur gros.
Toi qui n'es pas mort à Madrid,
Tant de copains sont restés.
Quand tu regardes tes mains vides
Et devant ton fusil rouillé,
Tu as le cœur gros.
Quand tu l'as vu porté en terre,
Son cheval noir marchant devant,
Tu as soudain compris, mon frère,
Qu'il étaient plus qu'un président.
T'as eu le cœur gros.
Assis au bord de la rivière,
Mes rêves suivent leur chemin,
Mais quand je pense qu'il y a sur terre
Deux enfants sur trois qui ont faim,
Moi, j'ai le cœur gros.
Adieu fillette, adieu ma mie,
Adieu petite, le temps court.
Les cigognes sont reparties.
Elles reviendront sur'ment un jour.
N'aie plus le cœur grosLe gars de n'importe où (1961)
Isabelle Aubret
Il a bourré sa pipe
Il a rempli son verre
Du tabac dans sa pipe
Et du vin dans son verre
C'était un soir d'hiver,
De neige et de brouillard
Qui vous mangeait les nerfs
Et vous foutait l' cafard
Mais le gars fredonnait une rengaine idiote
Une chanson d'amour, de soleil et d'été
Pleine d'enfants tout nus, de palmes et de paillotes
Et plus le gars chantait, plus ça nous désolait
Et plus on parlait bas
Et plus on avait froid
Il a fumé sa pipe
En sifflotant son verre
Le tabac de sa pipe
Et le vin de son verre
On entendait dehors
Les volets décrochés
Claquer au vent du nord
Comme s'ils applaudissaient
La chanson que le gars filait du bout des lèvres
En regardant là-bas, bien plus loin que la nuit
Le col déboutonné, la casquette en arrière
Comme un marin content d'être rentré chez lui
Mais il était chez nous
Ce gars de n'importe où
Il a gratté sa pipe
Il a payé son verre
Des cendres dans sa pipe
Et plus rien dans son verre
C'était pas catholique
Ce grand coup de soleil
Dans cette drôle de boutique
Et par ce drôle d'hiver
C'était pas vrai, ce type
Sa chanson, sa lumière
Les cendres de sa pipe
Et le rond de son verreLe grand jeu (1965)
Salvatore Adamo
Ton doux regard
Et ton sourire
Tes grands yeux noirs
Où il se mire
Et moi, je dois sauver la face
Et moi, je dois faire la grimace
Quand dans mon cœur tout est chagrin
On est heureux
(Shalala shalala shalala)
En apparence
(Shalala shalala shalala)
C'est le grand jeu
(Shalala shalala shalala)
L'indifférence
(Shalala shalala shalala)
Mais je sens comme une blessure
Ce grand amour qui me torture
Et qui n'en finira jamais
(Shalala shalala shalala)
Je voudrais t'emmener loin de ce bal
Loin de tous ces pantins
De tes yeux, j'attends comme un signal
Mais en vain
On a eu tort
(Shalala shalala shalala)
Je veux maudire
(Shalala shalala shalala)
L'orgueil si fort
(Shalala shalala shalala)
Qui nous déchire
(Shalala shalala shalala)
Et malgré que tes yeux m'ignorent
Tout doucement mes yeux t'implorent
Comme une lueur dans la nuitLe jour de mes 4 saisons (1968)
Marcel Amont
Le jour de mes seize printemps
Tandis qu'au loin battait la fête
Nous volions sur nos bicyclettes
Et nous riions à pleines dents
Le jour de mes seize printemps
Je n'étais guère entreprenant
Mais prenais l'allure distraite
Quand je fumais les cigarettes
Des veinards qui avaient vingt ans
L'air faraud je faisais semblant
De cacher des passes secrètes
Quand je taquinais Marinette
Le jour de mes seize printemps
Le jour de mes trente-cinq étés
Ma fille souffla mes chandelles
Ma mère souriait auprès d'elle
Ma femme éclatait de beauté
Le jour de mes trente-cinq étés
Je voyais au fond de leurs yeux
Tant d'amour et de joie tranquille
Que les tumultes de la vie
Me berçaient comme un chant heureux
J'avais les tempes argentées
Il se dessinait quelques rides
Mais le ciel était tout limpide
Le jour de mes trente-cinq étés
Le jour de mes soixante automnes
Je me disais mon vieux gamin
T'as fait les trois quart du chemin
C'est l'heure des souvenirs qui sonne
Le jour de mes soixante automnes
Le poids de deux fois trente années
Me rendra-t-il sexagénaire
Aurai-je l'art d'être grand-père
Saurai-je parler au passé
Le temps fuit et n'oublie personne
Mes vingt printemps c'était hier
Le temps reflue comme une mer
Le jour de mes soixante automnes
J'essaierai d'oublier l'hiver !Le Jour Où Le Bateau Viendra (1965)
Hugues Aufray
Vous verrez ce jour-là quand le vent tournera,
Quand la brise n'aura plus de voix.
Un grand calme se fera comme avant un ouragan
Le jour où le bateau viendra.
Et les vagues danseront avec les navires,
Et tout le sable s'envolera,
Et vous entendrez l'océan chanter
Le jour où le bateau viendra.
Les poissons seront fiers de nager sur la terre
Et les oiseaux auront le sourire.
Sur le sable les rochers seront heureux croyez-moi
Le jour où le bateau viendra.
Ce que l'on disait pour égarer les marins
Ne voudra plus rien dire non plus rien
Et les grandes marées seront déchaînées
Le jour où le bateau viendra.
Vous entendrez ce jour-là un cantique se lever
Par-dessus la grande voile déployée.
Le soleil éclairera les visages sur le pont
Le jour où le bateau viendra.
Le sable fera un tapis doré
Pour reposer nos pieds fatigués
Et tous les vieux marins s'écrieront enfin
Le jour où le bateau viendra.
Vous verrez ce jour-là au lever du soleil
Vos ennemis les yeux plein de sommeil.
Ils se pinc'ront pour y croire, ils verront bien qu'il est là
Le jour où le bateau viendra.
Ils tendront leur mains, ils seront soumis;
Le géant Goliath le fut aussi.
Et ils se noieront comm' les Pharaons
Le jour où le bateau viendraLe match de football (1968)
Antoine
Aïe, aïe, aïe, la vie est belle, tout va vraiment très, très mal
Mais je m'en fiche, moi, dimanche, je vais voir le match de football
Je suis agriculteur, tous les jours, je vais traire les vaches
Et, six jours par semaine, je n'ai pas le cœur à la tâche
Ce que je voudrais, ce n'est pas pouvoir me lever tard
C'est qu'au lieu de donner du lait mes vaches donnent du pinard
Je chante un peu partout de l'Asie jusqu'en Amérique
Les gens me crient "Bravo, vive la France, c'est magnifique !"
Mon ami étranger m'a tout expliqué, c'est normal
Avec mon gros nez, ils me prennent pour le Général
{au Refrain}
Ajaccio, Ajaccio !
Après onze ans de tournées, de voyages et d'aventures
J'suis allé chez mon cordonnier reprendre mes chaussures
Données à réparer en mille neuf cent cinquante-sept
Il m'a dit "Je m'souviens, repassez jeudi, elles seront prêtes"
Moi, j'aime bien le football et je connais tous les champions
Je passe tous mes dimanches devant la télévision
Je suis pour Ajaccio et ça s'ra vraiment magnifique
Le jour où les Corses gagneront les jeux olympiques
{au Refrain}
Ajaccio, Ajaccio !
{au Refrain, x2}Le (un) Mexicain (1962)
Marcel Amont, Les Compagnons de la chanson, Dario Moreno...
{Refrain:}
Un Mexicain basané
Est allongé sur le sol
Le sombrero sur le nez
En guise en guise en guise en guise en guise en guise de parasol.
Il n'est pas loin de midi d'après le soleil
C'est formidable aujourd'hui ce que j'ai sommeil.
L'existence est un problème à n'en plus finir
Chaque jour chaque nuit c'est la même: il vaut mieux dormir.
Rien que trouver à manger, ce n'est pourtant là qu'un détail
Mais ça suffirait à pousser un homme au travail.
J'ai une soif du tonnerre, il faudrait trouver
Un gars pour jouer un verre en trois coups de dés.
Je ne vois que des fauchés tout autour de moi
Et d'ailleurs ils ont l'air de tricher aussi bien que moi.
Et pourtant j'ai le gosier comme du buvard, du buvard
Ça m'arrangerait bougrement s'il pouvait pleuvoir.
{Refrain}
Voici venir Cristobal, mon Dieu qu'il est fier
C'est vrai qu'il n'est général que depuis hier.
Quand il aura terminé sa révolution
Nous pourrons continuer tous les deux la conversation.
Il est mon meilleur ami, j'ai parié sur lui dix pesos
Et s'il est battu je n'ai plus qu'à leur dire adios.
On voit partout des soldats courant dans les rues
Si vous ne vous garez pas ils vous marchent dessus.
Et le matin quel boucan, sacré non de nom
Ce qu'ils sont agaçants, énervants, avec leurs canons.
Ça devrait être interdit un chahut pareil à midi
Quand il y a des gens, sapristi, qui ont tant sommeil.
{Refrain}
La la la ...Le néon (1967)
Salvatore Adamo
Le néon, le néon
Le nez en l'air
L'air d'un...
Qu'on se le dise
Entre pantins
Gare à la crise
Gare à l'instinct
Car plus ça monte
Et plus j'ai honte
Plus je me rends compte
Que je ne suis pas grand
Pas grand, pas grand
Et ça m'énerve
J'perds mon latin
J'perds ma verve
Et je m'éteins
Le néon, le néon
Le nez en l'air
L'air d'un ...
Centième étage
Centième cage
Centième orage
Je serre les dents
Enfin sur terre
Et solitaire
Dans les rues j'erre
Au gré du vent
Je cherche une âme
Au cœur du soir
Je ne réclame
Qu'un peu d'espoir
Le néon, le néon
Le nez en l'air
L'air d'un...
Broadway la blonde
Dans la nuit gronde
Et c'est la ronde
Des morts vivants
Dans ce dédale
Je perds la foi
Et un vandale
S'éveille en moi
Le bruit me saoule
Je suis Samson
Les murs s'écroulent
Sur ma prison
Amérique
A mes risques
A mes disques
Je te devais
J'ai pris le risque
Tant pis pour toi
Car dans mes disques
Tu resteras
Le néon .... le néon........Le porte-plume (1961)
Marcel Amont
Des plumes, du plomb {x3}
Porte-plume ! Porte-plume !
Des plumes, du plomb
Chacun et chacune ici-bas porte sa croix
Moi j'porte des plumes sur le quai numéro trois
Y en a, c'est du coton, y en a, c'est des barils
Moi, j'porte des plumes d'oiseaux des îles
{Refrain:}
La la la...
La la la...
Des plumes, du plomb {x2}
Hey !
Un kilo de plumes, on peut le croire moins lourd
Qu'un kilo d'enclumes ou qu'un kilo de cœur lourd
Et bien, prenez mon sac de plumes sur votre échine
Et dansez maintenant le Lac des Cygnes
{au Refrain}
J'suis un porte-plume pourtant quand je veux écrire
À Maria la brune, je vais trouver Casimir
Casimir, c'est mon plus cher ami car il sait comment on doit
Faire parler d'amour une plume d'oie
Des plumes, du plomb {x2}
Porte-plume ! Porte-plume !
Des plumes, du plomb
Quand j'ai l'dos qui fume sous le grand soleil de plomb
Et qu'mon sac de plumes me fait traîner les talons
Alors je lève les yeux pour voir, plein d'amertume,
Un p'tit oiseau qui vole avec trois plumes
{au Refrain}
L'bon Dieu voit ta peine, c'est le pasteur qui l'a dit
Et, l'âme sereine, tu iras en paradis
Comment est-on là-haut, dans la vie éternelle ?
L'pasteur a répondu "On a des ailes"
Des ailes, comme les oiseaux {x2}
Des ailes de plumes, comme les petits oiseaux {x2}
Tabalabadabada...
Tabalabadabada...
La la la...
La la la...
Des plumes, du plomb
Porte-plume ! Porte-plume !
Des plumes, du plomb {x2}Le prix d'aimer (1965)
Frank Alamo
Chaque nuit, tu vas danser
Boire du whisky, essayer d'oublier
Tu parles trop, tu ris trop fort
Ça se voit bien, tu l'aimes encore
Tu vas payer le prix d'aimer
Avec des larmes, tu le sais bien
Tu vas payer le prix d'aimer
Tu vas payer comme les copains
Une fille à chaque bras
Embrasse-les tant que tu pourras
Après vingt sauts des rythmes fous
Tu peux danser mais malgré tout
Tu vas payer le prix d'aimer
Avec des larmes, tu le sais bien
Tu vas payer le prix d'aimer
Tu vas payer comme les copainsLe rapide blanc (1960)
Marcel Amont
Y va frapper à la porte, awingna han
La bonne femme lui a demandé
Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
- Ah, je voudrais ben madame
J'voudrais ben rentrer
Ah ben dis : Rentrez donc ben hardiment, awingna han
Mon mari est au rapide blanc
Y a des hommes de rien qui rentrent pis qui rentrent
Y a des hommes de rien qui rentrent pis ça m'fait rien
Y a des hommes de rien qui rentrent pis qui rentrent
Y a des hommes de rien qui rentrent pis ça m'fait rien
Après qu'il fut rentré, awingna han
La bonne femme lui a demandé
Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
- Ah je voudrais ben madame
J'voudrais ben me chauffer
Ah ben dis : Chauffez-vous donc ben hardiment, awingna han
Mon mari est au rapide blanc
Y a des hommes de rien qui s'chauffent pis qui s'chauffent
Y a des hommes de rien qui s'chauffent pis ça m'fait rien
Y a des hommes de rien qui s'chauffent pis qui s'chauffent
Y a des hommes de rien qui s'chauffent pis ça m'fait rien
Après qu'il fut chauffé, awingna han
La bonne femme lui a demandé
Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
- Ah je voudrais ben madame
J'voudrais ben manger
Ah ben dis : Mangez donc ben hardiment, awingna han
Mon mari est au rapide blanc
Y a des hommes de rien qui mangent pis qui mangent
Y a des hommes de rien qui mangent pis ça m'fait rien
Y a des hommes de rien qui mangent pis qui mangent
Y a des hommes de rien qui mangent pis ça m'fait rien
Après qu'il eut mangé, awingna han
La bonne femme lui a demandé
Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
- Ah je voudrais ben madame
J'voudrais ben me coucher
Ah ben dis : Couche-toé donc ben hardiment, awingna han
Mon mari est au rapide blanc
Y a des hommes de rien qui couchent pis qui couchent
Y a des hommes de rien qui couchent pis ça m'fait rien
Y a des hommes de rien qui couchent pis qui couchent
Y a des hommes de rien qui couchent pis ça m'fait rien
Après qu'il fut couché, awingna han
La bonne femme lui a demandé
Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
- Ah je voudrais ben madame
Ah je voudrais ben vous embrasser
Ah ben dis : Embrasse-moé donc ben hardiment, awingna han
Mon mari est au rapide blanc
Y a des hommes de rien qui m'embrassent qui m'embrassent
Y a des hommes de rien qui m'embrassent pis ça m'fait rien
Y a des hommes de rien qui m'embrassent qui m'embrassent
Y a des hommes de rien qui m'embrassent pis ça m'fait rien
Quand il eut embrassé, awingna han
La bonne femme lui a demandé
Ce qu'il voulait ce qu'il souhaitait
- Ah je voudrais ben madame
Ah je voudrais ben m'en aller
Ah ben dis : Sacre ton camp ben hardiment, awingna han
Mon mari est au rapide blanc
Y a des hommes de rien qui s'en vont pis qui s'en vont
Y a des hommes de rien qui s'en vont et qui m'font rien
Y a des hommes de rien qui s'en vont pis qui s'en vont
Y a des hommes de rien qui s'en vont et qui m'font rien
Y a des hommes de rien qui s'en vont pis qui s'en vont
Y a des hommes de rien qui s'en vont et qui m'font rien
Y a des hommes de rien qui s'en vont pis qui s'en vont
Y a des hommes de rien qui s'en vont pis c'm'fait rienLe Rossignol Anglais (1965)
Hugues Aufray
Laï laï laï laï laï laï laï..
Laï laï laï laï laï laï laï,
Laï laï laï laï laï laï laï... Hey!
Laï laï laï laï laï laï laï..
Laï laï laï laï laï laï laï,
Laï laï laï laï laï laï laï.
Ma mignone mignonette,
Promène moi dans ta maison.
Cache moi dans ta cachette,
Je te dirai des chansons.
Je me ferai tout gentil,
Je te promets d'être sage,
Et quand tu liras la nuit,
Je te tournerai les pages.
Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.. hey!
Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.
Ma mignone mignonette,
Emmène moi dans ton lit.
Couche moi dans ta couchette,
Il va faire bon dans ton nid.
J'ai tellement voyagé,
Tellement connu de Dames,
Je suis très très fatigué,
Tu apaiseras mon âme.
Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.. hey!
Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol
Et tout le reste en anglais.
Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.. hey!
Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.
Ma mignone mignonette,
D'amour tu me fais languir.
Tu t'amuses ma coquette,
A m'arracher les soupirs.
Je regretterai demain,
Tes rubans de tes dentelles,
Moi je n'demandais rien,
Que de te bercer, ma belle.
chante chante rossignol,
trois couplets en espagnol,
et tout le reste en anglais.. hey!
Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.. hey!
Laï laï laï laï laï laï laï..
Laï laï laï laï laï laï laï,
Laï laï laï laï laï laï laï.
(Encore une fois..)
Laï laï laï laï laï laï laï..
Laï laï laï laï laï laï laï,
Laï laï laï laï laï laï laï.
(Et voilà!)Le taureau et l'enfant (1968)
Salvatore Adamo
Le sable est un grand lit de feu
Le soleil joue les picadors
L'enfant somnole bienheureux
Le taureau cueille un bouton d'or
Il est midi, l'arène est vide
Vide de gloire, vide de sang
Y a juste un p'tit taureau timide
Qui fait de l'ombre à un enfant
La foule crie, l'enfant est debout
Tout nu, tout seul devant la mort
Le taureau croule à ses genoux
C'est le plus grand des matadors
Au bout d'un rêve triomphant
Est né le prince des arènes,
Pour ne pas réveiller l'enfant
Le taureau retient son haleine
Cent fois l'enfant tue le taureau
Et le taureau aime l'enfant
Le taureau berce son bourreau
Les taureaux ne sont pas méfiants
La foule crie, l'enfant est debout
Tout nu, tout seul devant la mort
Le taureau croule à ses genoux
C'est le plus grand des matadors
Ivre de sang, la foule exulte
Si fort qu'elle réveille l'enfant
Son rêve meurt dans le tumulte
Comme un soleil dans le néant
Tout souriant, l'enfant se lève
Mon Dieu, mon Dieu, que c'était beau !
Mais le taureau devine son rêve
Y a-t-il des larmes de taureau ?
Le soleil meurt, couleur de sang
Et sombre dans le ciel livide
Devant un p'tit taureau timide,
Un homme a tué un enfant.Le train va (1964)
Salvatore Adamo
Et la vie roule, roule
Comme un train triste et saoul
Vie de chien
Vie de roi
Vie de rien
Le train va
Hier encore, un gamin
Tu seras homme dès demain
On se fiance
On se marie
Tendre enfance
On t'oublie
Car la vie roule, roule
Comme un train triste et saoul
Vie de chien
Vie de roi
Vie de rien
Le train va
C'est l'express
De l'éternel
Qui se presse
Vers quelque ciel
On sait bien
D'où l'on vient
On ne sait pas
Où l'on va
Car la vie roule, roule
Comme un train triste et saoul
Vie de chien
Vie de roi
Vie de rien
Le train va
Le train va
Le train vaLe twist du déserteur (1963)
Jean Arnulf
Du plomb dans la cervelle des autres
Les morts qu'on compte à coups de civières
Celui qui fait le bon apôtre
L'autre qu'est content de sa lumière
Les morts s'entassent sur leurs grands-pères
Demain, nous serons des violettes
Les affaires deviendront prospères
On continuera les courbettes
Yeah yeah, c'est la vie
Du plomb fondu à l'illusion
Dans des moules qu'on s'est offerts
Ca ressortira en canon
Mais c'est pas pour demain, la guerre
Une guerre, ça se déclenche pas comme ça
Faudrait d'abord qu'on soye d'accord
C'est pas l'intérêt d'un Etat
De marchander avec les morts
Yeah yeah, c'est la vie
Un p'tit peu de plomb dans ta cervelle
Tu comprendras que t'avais qu'à dire
T'étais pas fait pour la chapelle
Et t'aimais pas les gueules de cire
Maintenant, mon vieux, c'est trop tard
Tu peux plus parler, c'est fatal
Tu n'es plus qu'un pauvre soudard
Qui a tourné bien, bien mal
Yeah yeah, c'est la mort
Ah, y fallait pas
Y fallait pas qu'y aille !
Ah, y fallait pas
Y fallait pas y aller !Le vagabond (1962)
Richard Anthony, Moustique, El Toro & les Cyclone...
Oh
Je suis le genre de gars qui ne pense qu'à s'amuser
Je cours de fille en fille, je n'en ai jamais assez
Je vais de gauche à droite, essayant de les trouver
Et oui, je vous l'avoue, c'est ça mon grand péché
On m'appelle le vagabond
Ouais, le vagabond
Je suis toujours comme ça, comme ça
Comme ça, comme ça
D'abord, y a eu Suzy, Marie-Claire et Dorothée
Annick, Evelyne, Sylvie, puis Gisèle et Marité
Avec toutes ces poupées, j'aurais bien dû m'arrêter
Mais plus j'en rencontrais, plus je voulais continuer
Car je suis le vagabond
Ouais, le vagabond
Je suis toujours comme ça, comme ça
Comme ça, comme ça
Alors, je cours de ville en ville
Et sans jamais me reposer
Je cherche les plaisirs faciles
Et si je peux flirter, là, je prends un temps d'arrêt
Et puis je disparais en volant quelques baisers
Car moi, le grand amour, je ne l'ai jamais rencontré
Les filles ne m'intéressent simplement que pour flirter
Et je n'ai qu'une seule envie, c'est de toutes les aimer
Car je suis le vagabond
Ouais, le vagabond
Je suis toujours comme ça, comme ça
Comme ça, comme ça, comme ça
Comme ça, comme ça
Ouais,
Puis je disparais en volant quelques baisers
Car moi, le grand amour, je ne l'ai jamais rencontré
Les filles ne m'intéressent simplement que pour flirter
Et je n'ai qu'une seule envie, c'est de toutes les aimer
Car je suis le vagabond
Ouais le vagabond
Je suis toujours comme ça, comme ça,
Comme ça, comme ça
Comme ça, comme ça
Car je suis le vagabond
Ouais, le vagabond
Je suis...Let's twist again (1961)
Richard Anthony, Johnny Hallyday...
Come on let's twist again
Like you did last summer
Yeah, let's twist again
Like you did last year
Do you remember when
Things were really hummin'
Yeah let's twist agin
Twist the time is here
Well, around and round and up and down
We go again
Come on baby make me know you love me so
Let's twist again
Like you did last summer
Yeah, let's twist again
Like you did last year
Well, around and round and up and down
We go again
Come on baby make me know you love me so
Let's twist again
Like you did last summer
Yeah, let's twist again
Like you did last year
Oh come on and let's twist again
Like you did last year
votre commentaire -
Là-haut (1963)
Hugues Aufray
J'ai laissé là-bas
Ma maison
Longtemps
J'ai marché
Vers les monts
La neige
Est tombée
Sur mon coeur
Là-haut, là-haut
Le cri
D'un oiseau
Dans le soir
Me parle
De toi
Sans espoir
La neige
Est tombée
Sur mon coeur
Là-haut, là-haut
On l'a
Retrouvée
Au printemps
Les yeux
Déchirés
Par le vent
La neige
Est tombée
Sur mon coeur
Là-haut, là-hautLa bourrique (1965)
Jean-Claude Annoux
Il avait eu la croix
Et même la bannière
Contre une jambe de bois
Ramassée en Turquie
Ce n'est pas par bravoure
Qu'il avait fait la guerre
Seulement parce que son père
L'avait faite avant lui
Il jouait les barbes bleues
Surtout par vantardise
Bien qu'il fut Don Quichotte
Et quelquefois Scapin
Il rudoyait les gens
Mais leur donnait sa ch'mise
Et s'arrangeait toujours
Pour qu'on n'en sache rien
Jamais ne fréquentait
Ni vêpres, ni confesse
Il contournait l'église
Ignorant le curé
Mais c'est lui qui payait
Pour que son vin de messe
Soit toujours d'un bon cru
De première qualité
Jamais ne se passaient
De marchés ou de foires
Sans qu'il n'y promenât
Son vieux chapeau jauni
Même qu'il en profitait
Pour chercher des histoires
À tous ceux qui avaient
Les mêmes idées que lui
On le voyait partout
Traînant un peu la patte
Il présidait les noces
Suivait les enterrements
Il se disait de gauche
Mais il votait à droite
Il critiquait les noirs
Et engueulait les blancs
Il avait l'œil mauvais
Le mégot irritable
Quand il parlait des crises
Et du gouvernement
Il bougonnait tout bas
Puis tapait sur la table
Pour que Justine apporte
Un cruchon de vin blanc
Il était de ce bois
Dont on n'fait plus les pipes
Il était de ces types
Que l'on prétend de bois
Têtu parce que Breton
On l'app'lait "la bourrique"
J'étais sûrement le seul
À l'appeler "Papa"
J'étais sûrement le seul
À l'appeler "Papa".La carriole espagnole (1960)
Marcel Amont
Une carriole
Et deux Espagnoles
S'en allaient tout doucement,
Tirées par un âne
Dans la caravane
D'un petit cirque ambulant
Toutes somnolentes
Sous la pluie tombante
Avant de savoir comment,
Elles s'endormirent
Sans plus rien se dire
Et puis l'âne en fit autant
Entrez Messieurs Dames
Voir notre programme
Y en aura pour tous les goûts,
Sur les quatre pistes
Douze équilibristes
Et soixante kangourous
Dix mille écuyères
Criblées de lumière
Vous présenteront le clou,
Une carriole
Et deux Espagnoles
Tombées du ciel andalou
Ce fut un délire
De bravos, de rires,
Un succès sans précédent,
Une pluie de roses
En apothéose
Sous le chapiteau géant
Et le petit âne
Dansant la pavane
Chaussé de sabots d'argent
Eut du mal à croire
Cette belle histoire
De paillettes et de diamants
Une carriole
Et deux Espagnoles
S'éveillèrent tristement
D'un rêve éphémère
Qu'elles venaient de faire,
Extraordinairement
Toutes ruisselantes
Sous la pluie tombante
Elles suivaient lentement
Un ruban de cirque
Dans la vieille musique
Que le ciel fait en pleurantLa Chabraque (1960)
Michèle Arnaud
Une blonde malabar les yeux durs
J'peux pas mieux dire la découpure
En plus de son accent chabraque
Qu'avait Marika la Polaque
Elle logeait rue du Pont-aux-Choux
Sous les toits avec un chien-loup
Qui lui avait léché les mains
Un soir dans la rue Porte-Foin
{Refrain: x2}
La Chabraque, la Chabraque
Qu'avait d'la défense et d'l'attaque
La Chabraque, la Chabraque
Qu'avait un chien fou, un chien-loup
Des années elle est restée sage
Elle supportait pas l'badinage
Ni des paumés ni des richards
J'l'ai vue sonner à coups d'riflard
Un grossium du Carreau du Temple
Qu'en pinçait pour ses vingt printemples
Et puis au square elle s'est toquée
D'un minable qui la reluquait
{au Refrain}
Il est venu rue du Pont-aux-Choux
Ça pouvait pas plaire au chien-loup
Tout de suite il a montré les dents
Et quand il a vu l'soupirant
Serrer contre lui la Chabraque
Il lui a sauté au colback
Tellement la bête a mordu fort
V'là l'minable saigné à mort
{au Refrain}
Deux hirondelles qui pédalaient
Le long du Boulevard Beaumarchais
Sur le coup d'trois heures du matin
Ont croisé une fille et un chien
Une grande blonde qu'avait l'air pressé
Le chien la suivait tête baissée
Dans la brume ils se sont perdus
Et la Chabraque, on l'a plus r'vue
{au Refrain}La chanson qui fait la la la (1969)
Antoine
{Refrain:}
La chanson qui fait la la la
C'est ma chanson
C'est ma chanson
C'est ma chanson
La chanson qui fait la la la
C'est ma chanson
C'est ma chanson
Ma chanson
Un beau jour, un garçon rencontre une fille
Ils se prennent par la main
Ils partent se promener, le soleil brille
En marchant, ils chantent gaiement ce refrain
{au Refrain}
Leur chanson est si heureuse et si tranquille
Que les gens qui les voient passer
Lèvent la tête et soudain trouvent la vie facile
En chœur avec eux ils se mettent à chanter
{au Refrain}
Ma chanson fera le tour de la planète
Tout le monde s'aimera
Ceux qui l'entendront auront le coeur en fête
Et la Terre tout entière chantera
{au Refrain}La complainte de Manda (1964)
Jean Arnulf
Ma mère me l'avait dit souvent
Que j' finirais sur l'échafaud
Mais moi, j'y disais aussitôt
Qu'avant qu' ce temps soit arrivé
L'eau sous les ponts a l' temps
D' couler, couler, couler, couler
Je ne pouvais pas m'imaginer
Qu'avant qu' ce temps soit arrivé
L'eau sous les ponts coulerait à flots
Bien qu'il en passe en quantité
On n'a pas le temps d' la voir
Couler, couler, couler, coulerLa complainte des élus (1966)
Salvatore Adamo
Arrête-toi, l'ami
Fais attention.
L'eau est très froide !
Si tu n'es pas verni,
La solution,
C'est pas la noyade !
Car si tu réfléchis,
Tu comprendras
Que si tu t'enrhumes,
Ici, au paradis,
On héritera
De ton rhume posthume.
Surtout que, depuis un certain temps,
On n'est plus heureux comme avant
Car on n'a plus cette santé de fer
Pour résister à Lucifer
Car depuis la bombe atomique,
Dans le ciel, y a plus que des champignons.
On bouffe plus que ça, c'est fatidique.
On regrette le bon temps des rognons.
Saint Pierre collectionne les tics.
Le pauvre, il marche en sursautant.
Dès qu'il entend le moindre déclic,
Il se met à grincer des dents.
On ne vit plus que dans l'amertume,
Mais petit à petit, on s'habitue.
Mais si toi, tu nous refiles ton rhume
Et que tous ensemble on éternue,
Ca fera un orage du tonnerre.
Ca fera la pluie, des enrhumés.
Beaucoup voudront quitter la Terre.
On pourra pas les refuser.
Et tous les saints seront enrhumés,
Ils voudront se chauffer en enfer,
Ils vont ressortir enfumés,
Ils vont ressembler à Lucifer.
Allons, mon gars, ne te noie pas.
Tu vas foutre le monde à l'envers.
Mais si tu tiens au trépas,
Achète-toi... un revolver !La Fille Du Nord (1965)
Hugues Aufray
Si tu passes là-bas vers le Nord
Ou les vents soufflent sur la frontière
N'oublie pas de donner le bonjour
À la fille, qui fût mon amour
Si tu croises les troupeaux de rennes
Vers la rivière à l'été finissant
Assures-toi qu'un bon châle de laine
La protège du froid et du vent
A-t-elle encore ses blonds cheveux si long
Qui dansait jusqu'au creux de ses reins
a-t-elle encore ses blonds cheveux si long
C'est comme ça que je l'aimais bien
Je me demande si elle m'a oublié
Moi j'ai prié pour elle tous les jours
Dans la lumière des nuits de l'été
Dans le froid du petit jour.
Si tu passes là-bas vers le Nord
Ou les vents soufflent sur la frontière
N'oublie pas de donner le bonjour
À la fille, qui fût mon amourLa Floride (1964)
Jean Arnulf
Je suis en vacances en Floride
Quand je te tiens entre mes bras
T'étais dans mes rêves déjà
On a dû t'inventer pour moi
Quand je te tiens entre mes bras
Je suis en vacances en Floride
Y a du satin sous ta ceinture
Des oiseaux au bout de tes doigts
Y a des ailes à ta chevelure
Et tu fais fleurir du lilas
Aux saisons noires des froidures
Tu m'aimes, on s'aime, aime-moi
Je t'aime et nous sommes les rois
Les majestés grandeur nature
Y a du satin sous ta ceinture
Je suis en croisière par le monde
Quand tu dors appuyée sur moi
La tête posée sur ton bras
T'es mieux qu' la Belle qui dort au bois
Quand tu dors appuyée sur moi
Je suis en croisière par le monde
Y a du rêve sur notre navire
Demain matin, il fera beau
J'écoute l'air que tu respires
Tu remues au fond du bateau
Et que m'importe qu'il chavire
Nous serons noyés aussitôt
On s'aimera au fond de l'eau
J'aurai encore beaucoup à dire
Y a du rêve sur notre navire
Suis à la cueillette aux étoiles
Quand tu te mets à raconter
Les mots que tu laisses tomber
Faudrait pouvoir les faire graver
Quand tu te mets à raconter
Suis à la cueillette aux étoiles
Y a des violons dans ta musique
Y a des muses dans ton violon
T'as gommé l'ennui et sa clique
Y a du western dans ta chanson
On s'y croirait aux Amériques
Je t'aime et toi, nous nous aimons
Mettons les voiles pour de bon
Partons plus loin que les tropiques
Y a du violon dans ta musique
On s'y croirait aux Amériques
Y a des violons dans ta musique
Mettons les voiles pour de bonLa Jaguar (1965)
Marcel Amont
Une Jaguar allait roulant
Vrrrrrrrrrrrroum
Une Jaguar allait roulant
Un playboy à son volant
Qui serrait tout contre lui
Choubidou, bidou, bidou, bidou, bidou daïdaï
Qui serrait tout contre lui
Une fille qui disait "Johnny !
On roule à près de deux cents
Vrrrrrrrrrrrroum
On roule à près de deux cents
Laisse tes mains sur le volant !"
Une 2CV qui passait
Popopopopop hue !
Une 2CV qui passait
Le chauffeur s'écrie "Mais c'est
Ma femme dans cette Jaguar !"
Popopopopop hue !
"Ma femme dans cette Jaguar !"
Et comme un fou, il démarre
Mais il glisse sur le sol mouillé
Aïïïïïïïïïïïïe !
Mais il glisse sur le sol mouillé
Crac ! Il est désintégré
D' la Jag, la fille sort et dit
Choubidou, bidou, bidou, bidou, bidou hen hen
D' la Jag la fille sort et dit
"Chouette, Johnny, c'est mon mari !"
"Y a plus besoin d' nous cacher
Choubidou, bidou, bidou, bidou, bidou hen hen
Y a plus besoin d' nous cacher
Allez, emmène-moi danser" !
Une Jaguar allait roulant
Un playboy à son volant !La leçon de twist (1962)
Richard Anthony, Les Chaussettes Noires, Dalida...
De tous côtés on n'entend plus que ça
Un air nouveau qui nous vient de là bas
Un air nouveau qui nous fait du dégât
Et comme moi il vous prendra
C'est une danse au rythme merveilleux
A danser seul à quatre ou bien à deux
Pas besoin de doux regards dans les yeux
Y a simplement qu'à être heureux
Twist and twist
Vous y viendrez tous
Twist and twist
Et vous verrez tous
Twist and twist
Le monde entier twister
Un pied devant et les deux mains fermées
Légèrement penché sur le côté
Sans oublier aussi de pivoter
Encore un effort vous l'avez
Voilà ! c'est ça !
Oui comme ça !
Et si ce soir vous sortez pour flirter
Avec l'espoir de vouloir vous placer
Twistez, twistez
Comme on vous a montré
Je suis certain vous gagnerez. Allez !
Twist and twist
Vous y viendrez tous
Twist and twist
Et vous verrez tous
Twist and twist
Le monde entier twister
Courir un peu sauter de temps en temps
Ensuite vous vous baissez très lentement
Tout en conservant le balancement
Ça y est vous l'avez maintenant
Voilà c'est ça !
Oui comme ça !
Voilà ! Bien !
Changez rien !
Voilà, parfait
Vous twistez ! ....La mienne à moi (1966)
Jean Arnulf
La mienne à moi, tous mes amours
C'est sûr, à nulle autre ressemble
Depuis qu'on s'est connu un jour
On a toujours dormi ensemble
Notre amour est comme un été
Qui n'aurait jamais de sommeil
{x2:}
Et ce serait bête à pleurer
Qu'on nous cache notre soleil
Et j'entends venir les tambours
Il me faut partir à la guerre
Et j'entends venir les tambours
Qui rigolent de mes amours
La mienne à moi a deux bras blancs
Où mes nuits s'en vont en voyage
Dans son regard deux océans
Et j'y refais toujours naufrage
Le vent d'hiver l'a apportée
Transie sous la neige du ciel
{x2:}
Et ce serait bête à pleurer
Qu'on casse mon plus beau Noël
La mienne à moi m'a dit un jour
"Si tu pars, j'en mourrai de peine"
Sans la mienne, se meurt le jour
C'est vrai, Monsieur le capitaine
Une seule vie m'est donnée
Je viens juste d'avoir vingt ans
{x2:}
Et ce serait bête à pleurer
Qu'on nous vole notre printemps
J'ai laissé passer les tambours
Et je n'irai pas à la guerre
J'ai laissé passer les tambours
Qui résonnent comme vautours
La mienne à moi, tous mes amours
Ils sont partis, sèche tes larmes
Nous avons jusqu'au petit jour
Pour courir devant les gendarmes
Je t'aime et on est bien caché
Nos baisers sont comme le miel
{x2:}
Et c'est trop bête de pleurer
Regarde tomber le soleilLa nuit (1965)
Salvatore Adamo
Si je t'oublie pendant le jour
Je passe mes nuits à te maudire
Et quand la lune se retire
J'ai l'âme vide et le cœur lourd
La nuit tu m'apparais immense
Je tends les bras pour te saisir
Mais tu prends un malin plaisir
A te jouer de mes avances
La nuit je deviens fou, je deviens fou
Et puis ton rire fend le noir
Et je ne sais plus où chercher
Quand tout se tait revient l'espoir
Et je me reprends à t'aimer
Tantôt tu me reviens fugace
Et tu m'appelles pour me narguer
Mais chaque fois mon sang se glace
Ton rire vient tout effacer
La nuit je deviens fou, je deviens fou
Le jour dissipe ton image
Et tu repars, je ne sais où
Vers celui qui te tient en cage
Celui qui va me rendre fou
La nuit je deviens fou, je deviens fouLa rue s'allume (1968)
Michèle Arnaud
Au dehors la rue s'allume
Jaune orange ou canari
Une cigarette fume
Près du lit où je lis
Pourquoi ce soir ne puis-je supporter
L'odeur des roses ?
La pluie mouille le bitume
Son auto s'enfuit sans bruit
Et la chambre se parfume
D'un espoir évanoui
Et moi, ce soir, je ne peux supporter
L'odeur des roses
Il avait un beau costume
Couleur d'un soir de Paris
Rose et gris, couleur de brume
Imprécis comme lui
C'est lui pourtant qui m'avait apporté
Ces quelques roses
Que je ne peux supporterLa toque (1960)
Marcel Amont & Colette Deréal
Sous la toque d'un marmiton
Il y a du bœuf miroton
Et des tas de recettes
De l'andouillette
À l'ail ou à l'oignon
Quel menu pour de bons gueuletons !
On y voit sauter des moutons
Sous la toque d'un marmiton
Marmiton
Tontaine et tonton
Mais moi
Mais moi
Mais moi
Mais moi
Je ne pense qu'à toi
Pour moi
Pour moi
Pour moi
Pour moi
T'es un menu de choix
Sous la toque d'un bon curé
Il y a des milliers d'avés
Des boutons de culotte
Que les bigotes
Donnent quand on vient quêter
Et puis des brebis égarées
Des enfants de chœur délurés
Sous la toque d'un bon curé
Curé tonsuré
Tontaine et tonté
Mais moi
Mais moi
Mais moi
Mais moi
Je ne pense qu'à toi
Pour moi
Pour moi
T'es mon alléluia
Sous la toque d'un magistrat
Il y a la table des lois
Et puis quelques sentences
Sur une balance
Dont le bras n'est pas droit
Il y a deux ou trois forçats
Qui voudraient bien sortir de là
Sous la toque d'un magistrat
La loi, c'est la loi
Ou bien patatras
Mais nous
Mais nous
Mais nous
Mais nous
On se fout des ragoûts
Et des ragots
Alléluia
Pour moi, y a qu'une loi
C'est de n'aimer que toi
C'est de n'aimer que toi
C'est de n'aimer que toiLaisse-Moi Petite Fille (1965)
Hugues Aufray
Quand je t'ai vue, danser dans ton palais
Plus jolie qu'une rose au mois de mai,
Je n'aurais jamais dû te regarder
Peux-tu imaginer
Je ne faisais que passer
Laisse-moi petite fille
Laisse-moi partir
Je ne suis qu'un musicien
Une pierre sur le chemin
Laisse-moi petite fille
Laisse-moi petite fille
Laisse-moi courir
A la fontaine nous sommes allés
Et dans tes mains de l'eau tu m'as donnée
Je n'aurais pas dû m'y désaltérer
Peux-tu imaginer
Je n'ai pas le droit de t'aimer
Laisse-moi petite fille
Laisse-moi partir
Je ne suis qu'un musicien
Une pierre sur le chemin
Laisse-moi petite fille
Laisse-moi petite fille
Laisse-moi courir
Que demain, demain dans le soleil
Tu retournes à tes poupées
Que demain à ton réveil
Tu m'aies déjà oublié
Oh laisse-moi petite fille
Laisse-moi partir
Je ne suis qu'un musicien
Une pierre sur le chemin
LalalalalalalaLaisse entrer le ciel (1961)
Richard Anthony
Vois comme j'ai froid dans l'âme
Vois comme ma vie se fane
Vois à quoi tu me condamnes
Pourquoi, pourquoi me faire autant de peine ?
Pourquoi, pourquoi lutter puisque je t'aime ?
Toi, fais ton bonheur comme un poème
{Refrain:}
Mais laisse entrer le ciel
Laisse entrer l'amour
Laisse le soleil
T'apporter le jour
Laisse entrer le ciel
Laisse entrer l'amour
{x2:}
Vois, mon cœur est sur la paille
Ah, entre quatre murailles
Là, quand le printemps tressaille
Toi, que fais-tu quand mon cœur t'appelle ?
Toi, que fais-tu quand la vie est belle ?
Toi, ne doute plus d'un cœur fidèle
{au Refrain}
Et laisse entrer le ciel
Laisse entrer l'amour
Laisse le soleil
T'apporter le...Laurence (1963)
Salvatore Adamo
Méfie-toi bien Laurence
Méfie-toi des garçons
Ton abus de confiance
Sors un peu de la raison
Car tu verras, Laurence
Tu y passeras aussi
Et toute ton innocence
Se perdra pour la vie
Laurence, Laurence
Aime-moi donc un peu
A toi je pense
A tes beaux yeux si bleus
Dans toute ton insouciance
Tu fais beaucoup d'heureux
Beaucoup d'heureux qui pensent
Que t'as le béguin pour eux
Allez jolie Laurence
Choisis donc qui tu veux
Si c'est à moi que tu penses
Nous aurons ??? Laurence
Nous n'aurons que l'aurons que l'amour
Quelle importance
C'est pour toujours
Laurence, Laurence
Aime-moi donc un peu
A toi je pense à tes beaux yeux si bleus
Laurence, Laurence
Nous n'aurons que l'amour
Quelle importance
L'amour, c'est pour toujours
Laurence, Laurence
Aime-moi donc un peu
A toi je pense à tes beaux yeux si bleus
Laurence, Laurence
Nous n'aurons que l'amour
Quelle importance
L'amour, c'est pour toujours
L'amour, c'est pour toujours
Laurence, Laurence
votre commentaire -
Les amants de novembre (1962)
Isabelle Aubret
Les amants de novembre
Aiment le gris des rues
Aiment le ciel de cendre
Qui brille encore pour eux
Les amants de novembre
Se moquent du printemps
C'est au fond de leur chambre
Qu'ils trouvent le soleil
Si la lumière de l'automne
Danse dans la ville au brouillard
Le long de la Seine et du Rhône,
Viens pour le pire ou le meilleur
Je n'aurais pas pu te rejoindre
Dans la splendeur d'un jour d'été
Il me fallait le temps des ombres
Pour que tu marches à mes côtés
Les amants de novembre
Aiment le gris des rues
Aiment le ciel de cendre
Qui brille encore pour eux
Les amants de novembre
Se moquent du printemps
C'est au fond de leur chambre
Qu'ils trouvent
Qu'ils trouvent
Qu'ils trouvent le soleilLes amours de journaux (1968)
Salvatore Adamo
Quand j'ai vu la photo
Me montrant de dos
Avec la future Bardot
Je me suis dit : "Pas mal !"
Et c'est bien normal
J'écrivis au journal
Et on s'est rencontré
Et l'on s'est aimé
Et presque marié
Dieu qu'on était heureux
Les yeux dans les yeux
Sous les mêmes feux
Je suis le forçat
Des amours de journaux
A ce rythme-là
J'y laisserai ma peau
Mais quatre mois plus tard
Dans les mêmes canards
On la vit dans un bar
Aux bras d'un gigolo
Un gars de Rio
Qu'était même pas beau
Dieu j'aime pas qu'on me roule
Ça me met les nerfs en boule
Il faut que le sang coule
Mais c'est bon que l'on le sache
Alors avant que je me fâche
J'ai attendu les flashs
Je suis le forçat
Des amours de journaux
A ce rythme-là
J'y laisserai ma peau
Mon coeur s'est écorché
Sur le coeur de pierre
De cette cruelle enfant
C'est vrai je l'ai cherchée
Je suis trop sincère
Et pas assez méfiant
Mais depuis ce matin
Dans les petits potins
Je tenais par la main
Une autre fille plus belle
Le devoir m'appelle
Je suis à vous mam'selle
Je suis le forçat
Des amours de journaux
A ce rythme-là
J'y laisserai ma peau.Les beaux jours (1963)
Richard Anthony
Quand viennent les beaux jours (les beaux jours)
Le ciel nous sourit (les beaux jours)
Les cheveux au vent (les beaux jours)
On va vers la vie
Quand viennent les beaux jours (les beaux jours)
On est à la page (les beaux jours)
On dort sur la plage (les beaux jours)
C'est bien de notre âge
Oh oh oh oh oh
Quand viennent les vacances
Et quand vient l'été, oh baby
Chaque jour est comme un dimanche
Et chaque nuit on ne pense qu'à danser
Oh, quand viennent les vacances
Et quand vient l'été
On a enfin la chance
De pouvoir s'amuser
Quand viennent les beaux jours (les beaux jours)
le ciel nous sourit (les beaux jours)
Les cheveux au vent (les beaux jours)
On va vers la vie
Quand viennent les beaux jours (les beaux jours)
Tout est merveilleux (les beaux jours)
Lorsque l'on est deux (les beaux jours)
Et qu'on flirte un peu
{x3:}
Oh oh oh oh oh
Quand viennent les vacances
Et quand vient l'été, oh baby
Chaque jour est comme un dimanche
Et chaque nuit on ne pense qu'à danser
Quand viennent les vacances
Et quand vient l'été
On a enfin la chance
De pouvoir s'amuserLes boeufs (1845)
Marcel Amont (1961), Michel Chaineaud, Louis Guénot...
J'ai deux grands bœufs dans mon étable,
Deux grands bœufs blancs marqués de roux
La charrue est en bois d'érable,
L'aiguillon en branche de houx.
C'est par leurs soins qu'on voit la plaine
Verte l'hiver, jaune l'été.
Ils gagnent dans une semaine
Plus d'argent qu'ils n'en ont coûté.
{Refrain:}
S'il me fallait les vendre,
J'aimerais mieux me pendre,
J'aime Jeanne, ma femme,
Eh bien ! J'aimerais mieux
La voir mourir
Que voir mourir mes bœufs.
Les voyez-vous les belles bêtes
Creuser profond et tracer droit
Bravant la pluie et les tempêtes
Qu'il fasse chaud, qu'il fasse froid ?
Lorsque je fais halte pour boire,
Un brouillard sort de leurs naseaux,
Et je vois sur leurs cornes noires
Se poser les petits oiseaux.
{Refrain}
Ils sont forts comme un pressoir d'huile,
Ils sont plus doux que des moutons
Tous les ans, on vient de la ville
Les marchander dans nos cantons.
Pour les mener aux Tuileries,
Au Mardi-Gras, devant le roi,
Et puis les vendre aux boucheries,
Je ne veux pas, ils sont à moi.
{Refrain}
Quand notre fille sera grande,
Si le fils de notre Régent
En mariage la demande,
Je lui promets tout mon argent.
Mais, si pour dot il veut qu'on donne
Les grands bœufs blancs marqués de roux,
Ma fille, laissons la couronne
Et ramenons les bœufs chez nous.
{Refrain}Les chansons réalistes (1964)
Jean Arnulf
Les chansons réalistes
Parlent d'amours perdues
Qui jamais ne reviennent
Le brouillard sur la Seine
D'étranges inconnues
De pianos mécaniques
De foulards en satin
De matins nostalgiques
Et d'océans lointains
D'une larme tombée
Sur la page d'un livre
D'un beau matelot ivre
D'un chagrin oublié
De pluie sur une gare
De deux corps enlacés
De deux filles aux yeux bizarres
Qui regardent le quai
C'est pas la chanson que j'aimais
C'était les yeux de la chanteuse
C'était ses façons anguleuses
Et ses mains pâles qui parlaient
Les chansons réalistes
Chantent un nouvel amour
Qui bientôt se termine
A l'heure des usines
Quand reparaît le jour
Un amour en voyage
Qui vous prend par la main
Et refait ses bagages
Dans le petit matin
Un amour qui vous mène
En bateau vers la rive
Alors qu'à la dérive
On y croyait quand même
Et la pluie sur la gare
Le brouillard sur les quais
Vous laissent un goût bizarre
Qui ressemble au regret
C'est la chanteuse que j'ai connue
C'est la chanson que je regrette
Car la fille était grande et bête
Et chantait sur un air connu
La la la...Les dames de mon souvenir (1963)
Jean Arnulf
La rue de nos amours
Est au fond de la cour
Où parvient la musique
Des manèges et du cirque
Nos quinze ans éblouis
Les écoutaient, la nuit
Je n'oublierai jamais les yeux d'Isabelle
Ni comme elle était belle
Ni comme on était bien
Au creux de cette danse
A bercé notre enfance
Mon cœur contre ses seins
Les arbres de ma rue
Où dorment des pendus
Fait peur aux enfants sages
Dans les livres d'images
S'écrivent sur la nuit
Quand la lune est partie
Je n'oublierai jamais la voix de Marguerite
Sa voix qui parlait vite
Au pied de l'arbre en fleurs
Quand la nuit faisait vivre
Notre amour un peu ivre
Ses seins contre mon cœur
Une dame en grand deuil
Assise sur le seuil
Sur le seuil de sa porte
Que le diable l'emporte !
A emporté le cœur
Du petit ramoneur
Je n'oublierai jamais cette veuve infidèle
Qui me donna des ailes
Une nuit au mois d'août
Pour s'en retourner rire
Dans la fête en délire
Un marin à son cou
La rue de nos amours
Est au fond de la cour
Où parvient la musique
Des manèges et du cirqueLes Deux Frères (1962)
Hugues Aufray
Deux jeunes frères sur un chemin,
Deux jeunes frères main dans la main,
Partaient en guerre, vêtus tous deux,
L'un de vert, l'autre de bleu.
L'un de vert, l'autre de bleu,
Ils étaient partis joyeux,
Mais la-bas, ils avaient laissé
Leur coeur et leur fiancée.
Deux jeunes frères sur le chemin,
Deux jeunes frères, main dans la main,
Sur pied de guerre, vêtus tous deux
L'un de vert, l'autre de bleu.
Ils étaient partis joyeux,
Se battirent de leur mieux
Criant souvent, tremblant parfois,
Pour l'autre plus que pour soi
Deux jeunes frères marchent au combat,
Mais une balle ne choisit pas
Celui dont elle ferme les yeux
Pauvre vert, ou pauvre bleu.
Ils étaient partis joyeux,
Un seul revint sur les deux
Un seul revit son clocher
Endormi dans la vallée
Deux jeunes filles sur le chemin,
Deux jeunes filles, main dans la main
Debout dans la grisaille du soir
L'une en blanc
Et l'autre en noirLes élucubrations d'Antoine (1966)
Antoine
Oh, Yeah !
Ma mère m'a dit, Antoine, fais-toi couper les cheveux,
Je lui ai dit, ma mère, dans vingt ans si tu veux,
Je ne les garde pas pour me faire remarquer,
Ni parce que je trouve ça beau,
Mais parce que ça me plaît.
Oh, Yeah !
L'autre jour, j'écoute la radio en me réveillant,
C'était Yvette Horner qui jouait de l'accordéon,
Ton accordéon me fatigue Yvette,
Si tu jouais plutôt de la clarinette.
Oh, Yeah !
Mon meilleur ami, si vous le connaissiez,
Vous ne pourriez plus vous en séparer,
L'autre jour, il n'était pas très malin,
Il a pris un laxatif au lieu de prendre le train.
Oh, Yeah !
Avec mon petit cousin qui a dix ans,
On regardait "Gros Nounours" à la télévision,
A Nounours il a dit "Bonne nuit mon bonhomme",
Il est parti danser le jerk au Paladium.
Oh, Yeah !
Le juge a dit à Jules, vous avez tué,
Oui j'ai tué ma femme, pourtant je l'aimais,
Le juge a dit à Jules "Vous aurez vingt ans",
Jules a dit : "Quand on aime on a toujours vingt ans".
Oh, Yeah !
Tout devrait changer tout le temps,
Le monde serait bien plus amusant,
On verrait des avions dans les couloirs du métro,
Et Johnny Hallyday en cage à Médrano.
Oh, Yeah !
Si je porte des chemises à fleurs,
C'est que je suis en avance de deux ou trois longueurs,
Ce n'est qu'une question de saison,
Les vôtres n'ont encore que des boutons.
Oh, Yeah !
J'ai reçu une lettre de la Présidence
Me demandant, Antoine, vous avez du bon sens,
Comment faire pour enrichir le pays ?
Mettez la pilule en vente dans les Monoprix.
Oh, Yeeeeaaaahhhh !Les filles du bord de mer (1965)
Salvatore Adamo
Je me souviens du bord de mer avec ses filles au teint si clair
Elles avaient l'âme hospitalière c'était pas fait pour me déplaire
Naïves autant qu'elles étaient belles on pouvait lire dans leurs prunelles
Qu'elles voulaient pratiquer le sport pour garder une belle ligne de corps
Et encore, et encore, z'auraient pu danser la java
Z'étaient chouettes les filles du bord de mer
Z'étaient chouettes pour qui savait y faire
Y'en avait une qui s'appelait Eve c'était vraiment la fille d'mes rêves
Elle n'avait qu'un seul défaut elle se baignait plus qu'il ne faut
Plutôt qu'd'aller chez le masseur elle invitait le premier baigneur
A tâter du côté de son cœur, en douceur, en douceur
En douceur et profondeur
Z'étaient chouettes les filles du bord de mer
Z'étaient chouettes pour qui savait y faire
Lui pardonnant cette manie j'lui proposes de partager ma vie
Mais dès que revint l'été je commençe à m'inquiéter
Car sur les bords d'la Mer du Nord elle se remit à faire du sport
Je tolérais ce violon d'Ingres sinon elle devenait malingre
Puis un beau jour j'en ai eu marre c'était pis que la mer à boire
J'lai refilée à un gigolo et j'ai nagé vers d'autres eaux
En douceur, en douceur
Z'étaient chouettes les filles du bord de mer
Z'étaient bêtes pour qui savait leur plaire
La la la la la la La la la la la la ..............Les gratte-ciel (1968)
Salvatore Adamo
C'est la plus sombre histoire depuis Caïn
Gravée dans la mémoire d'Américain
Yè yè yè yèyè
Un jour, deux gratte-ciel, ne sachant pas que faire
Un jour, deux gratte-ciel ont joué à la guerre
Ils ont joué si bien qu'ils oublièrent de rire
Ils ont joué si bien qu'on aurait bien pu dire
Qu'il ne leur manquait plus que l'un d'eux soit noir de peau
Le jaune étant exclu, c'eût été bien trop beau
Qu'il ne leur manquait plus que ce détail infime
Pour qu'entre les deux têtus se creusa un abîme
Yè yè yè yèyè
Il y eut la mort, il y eut la gloire
Il y eut le plus fort, il y eut la victoire
Il y eut le moment suprême et démentiel
Il y eut le moment où l'on défie le ciel
Le nez au firmament, les gratte-ciel exultent
Le ciel patiemment ignore les insultes
Mais vient l'heure où dans le ciel
La vérité se dévoile
Et vient noyer les gratte-ciel
Sous une pluie d'étoiles
Yè yè yè yèyè
Alors, les gratte-ciel se sont faits tout petits
Alors les gratte-ciel ont sorti leur whisky
Et ils ont tant bu qu'ils ont tout oublié
Et ils ont tant bu qu'ils se sont écroulés
Yè yè yè yèyè
Les gratte-ciel grattent le sol
Ça sent le miel, ça sent l'alcool
Les gratte-ciel crachent leur sang
Crachent leur fiel, crachent leurs dents
Crachent leur or et leur argent
Le sang des morts et des vivants
Les gratte-ciel crachent leurs corps
Les gratte-ciel sont ivres morts
Alors, ils ont vu la couleur de la gloire
Alors, ils ont su le secret des victoires
Alors, ils ont vu le soleil du néant
Alors, ils ont vu comme un grand trou béant
Et ils se sont pendus
Yè yè yè yèyè yèèèèLes moulins de mon coeur (1968)
Marcel Amont, Claude François, Michel Legrand...
Comme une pierre que l'on jette
Dans l'eau vive d'un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l'eau
Comme un manège de lune
Avec ses chevaux d'étoiles
Comme un anneau de Saturne
Un ballon de carnaval
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D'un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur
Comme un écheveau de laine
Entre les mains d'un enfant
Ou les mots d'une rengaine
Pris dans les harpes du vent
Comme un tourbillon de neige
Comme un vol de goélands
Sur des forêts de Norvège
Sur des moutons d'océan
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D'un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur
Ce jour-là près de la source
Dieu sait ce que tu m'as dit
Mais l'été finit sa course
L'oiseau tomba de son nid
Et voila que sur le sable
Nos pas s'effacent déjà
Et je suis seul à la table
Qui résonne sous mes doigts
Comme un tambourin qui pleure
Sous les gouttes de la pluie
Comme les chansons qui meurent
Aussitôt qu'on les oublie
Et les feuilles de l'automne
Rencontre des ciels moins bleus
Et ton absence leur donne
La couleur de tes cheveux
Une pierre que l'on jette
Dans l'eau vive d'un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l'eau
Au vent des quatre saisons
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœurLes nénuphars (1968)
Jean Arnulf
Si je repense aux nénuphars
De l'étang où pêchait mon père
L'étang est d'or, ses yeux sont verts
Si je repense aux nénuphars {x2}
Mon père n'est plus, l'étang est noir
Si je repense aux acacias
Dans la cour bleue de mon école
Mon cœur est grand, un pigeon vole
Si je repense aux acacias {x2}
L'école est loin, mon cœur est là
Si je repense aux grands bateaux
Bercés en rade du vieux port
La mer est calme, un enfant dort
Si je repense aux grands bateaux {x2}
L'enfant s'est endormi trop tôt
Si je repense aux marrons chauds
Que ma mère fourrait dans mes poches
J'entends le bruit de mes galoches
Si je repense aux marrons chauds {x2}
Où est le chant de mes sabots ?
Si je repense à ce jardin
Qui me tenait lieu d'Amérique
Le soir de bal et de musique
Si je repense à ce jardin {x2}
L'herbe se tait, l'arbre ne dit rien
Si je repense aux nénuphars
De l'étang où pêchait mon père
L'étang est d'or, ses yeux sont verts
Si je repense aux nénuphars {x2}
J'ai donc mangé la meilleure partLes papillons noirs (1966)
Michèle Arnaud & Serge Gainsbourg
La nuit, tous les chagrins se grisent;
De tout son cœur on aimerait
Que disparaissent à jamais
Les papillons noirs
Les papillons noirs
Les papillons noirs
Les autres filles te séduisent;
De mille feux, leurs pierreries
Attirent au cœur de la nuit
Les papillons noirs
Les papillons noirs
Les papillons noirs
Aux lueurs de l'aube imprécise,
Dans les eaux troubles d'un miroir,
Tu te rencontres par hasard
Complètement noir
Complètement noir
Complètement noir
Alors tu vois sur ta chemise
Que tu t'es mis tout près du cœur
Le smoking des temps de rigueur,
Un papillon noir
Un papillon noir
Un papillon noir
Un papillon noir...Les parapluies de Cherbourg (1965)
Mathé Altéry, Nana Mouskouri, Michel Legrand...
Depuis quelques jours je vis dans le silence
Des quatres murs de mon amour
Depuis ton départ l'ombre de ton absence
Me poursuit chaque nuit et me fuit chaque jour
Je ne vois plus personne j'ai fait le vide autour de moi
Je ne comprends plus rien parce que je ne suis rien sans toi
J'ai renoncé à tout parce que je n'ai plus d'illusions
De notre amour écoute la chanson
Non je ne pourrai jamais vivre sans toi
Je ne pourrai pas, ne pars pas, j'en mourrai
Un instant sans toi et je n'existe pas
Mais mon amour ne me quitte pas
Mon amour je t'attendrai toute ma vie
Reste près de moi reviens je t'en supplie
J'ai besoin de toi je veux vivre pour toi
Oh mon amour ne me quitte pas
Ils se sont séparés sur le quai d'un gare
Ils se sont éloignés dans un dernier regard
Oh je t'aim' ne me quitte pas.Les Remords Et Les Regrets (1965)
Hugues Aufray
Ma tendre jouvencelle,
Petite Jeanneton,
Ma gentille gazelle
En jupon de coton.
Les bouquet de gentianes
Que tu dresses en collier,
Si demain, ils se fanent,
Ne faudra pas pleurer.
REFRAIN
Il vaut mieux
Il vaut mieux
Oh combien ?
Vivre peu
Vivre peu
Mais vivre bien.
Et avoir
Et avoir
Oh, pas vrai,
Des remords que des regrets.
C'est pas la mer à boire,
La fin d'un bel amour,
Mes amis, je veux boire
Avec vous jusqu'au jour.
Ma belle m'a fait souffrir
Et m'a aimé aussi.
Ca fait des souvenirs
Et ainsi va la vie
REFRAIN
Que ma chanson vous dise
Dans la vie, malgré tout,
Vaut mieux faire des sottises
Que de n'rien faire du tout.
C'est une philosophie
Qui a son bon côté,
Le bon côté de la vie
Qui donne envie de chanter
REFRAIN
Hey ! Des remords que des regrets
Des remords que des regretsLes touristes (1966)
Jean-Claude Annoux
Le teint blafard, venant on ne sait d'où
De début juin à la fin du mois d'août
S'échappe enfin une meute de loups
Qui a rêvé d'une vie de cocagne
L'air conquérant dans leurs superbes autos
Qu'ils vont conduire comme des chars d'assaut
Ils partent fiers, l'oeil vague et le front haut
Pour envahir nos plages et nos campagnes
Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
Tout feu, tout fou, ça prend tous les risques
Ça nage n'importe où, ça veut grimper partout
Ça en veut pour ses sous !
Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
Ça n'a jamais le droit d'être triste
Ça vit en société, c'est bien organisé
Et ça n'est pas gêné quand ça va se coucher
En rangs serrés, comme à l'armée
Plus il fait chaud, plus ils montrent leur peau
Ça fait rarement un très joli tableau
Mais à coup sûr, ils en font une photo
Qu'ils montreront à leurs copains de bagne
En deux semaines, ils sont défigurés
Par les efforts qu'ils ont fait pour bronzer
Et sans complexes, ils veulent sous notre nez
Nous arracher nos filles et nos compagnes
Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
Tout en joie, ça frétille, ça s'agite
Ça déborde d'ardeur, ça cherche l'âme soeur
Ça fait le joli coeur
Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
Ça renifle et ça suit toutes les pistes
Ça flirte en société, ouais, c'est bien organisé
Et ça n'est pas gêné quand ça va se coucher
En rangs par deux comme à l'armée
Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
Ça se croit et ça joue les artistes
Ça s'prend pour Belmondo
Qui rencontre Bardot
Mais un jour sans un mot
Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
Ça fait un dernier p'tit tour de piste
Ça se couvre la peau, quand ça doit tout penaud
Reprendre son auto
Les tou-tou, les tou-tou, les touristes
Ça devient beurk tout chagrin et tout triste
A la fin de la fête, quand ça bat la retraite
Ça croise le coeur gros, d'étranges animaux
Qui vont jouer à leur tour pendant 31 jours
- Quoi ? Ben...
Les tou-tou, les tou-tou, les touristes !Les Yeux Fermés (1965)
Hugues Aufray
Les yeux fermés, je revois ma maison.
Je l'ai quittée pour les quatre horizons.
Mes frères, mes sœurs, eux aussi sont partis
Bâtir ailleurs leur nouvelle vie.
Le soir venu, sur la table sciée,
On travaillait et le chat ronronnait.
Derrière nous, notre mère sourit,
Tirait l'aiguille longtemps dans la nuit.
Depuis ce temps ont passé les saisons
Sur le toit de notre maison.
Qu'est devenu le jardin que j'aimai ?
Aucun de nous n'y reviendra jamais.
Est-elle heureuse, la maison bien aimée,
Entre les mains de ces étrangers ?
Depuis ce temps ont passé les saisons
Sur le toit de notre maison.
Les yeux fermés, je revois ma maison.
Je l'ai quittée pour les quatre horizons.
Mes frères, mes sœurs, eux aussi sont partis
Bâtir ailleurs leur nouvelle vie.
Les yeux fermés j'y retourne souvent
Pour y chercher mes rêves d'enfant
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires